5 vérités sur les criminalistes!

Le site du cabinet en droit criminel Robichaud s’est penché sur 10 vérités du métier d’avocat en droit criminel.

Pas de conseils en contre-interrogatoires ici, pas de dilemmes éthiques, ni de résumés des récentes causes de la Cour suprême en droit pénal : rien que la vérité sur cette profession aux nombreux défis !

1 - C’est pas une job facile - va falloir vous habituer

Certains jours, vous trouverez qu’il n’y a pas de boulot plus difficile que d’être pénaliste.

D’ailleurs, habituez-vous tout de suite à casser régulièrement l’ambiance lors des partys et à voir le visage de vos interlocuteurs changer quand vous direz ce que vous faites dans la vie.

« Comment peux-tu défendre des monstres? » sera une question qu’on vous posera souvent. Vous serez systématiquement considéré avec mépris par la société, on jugera votre moralité moins bonne que celle des autres et on vous décrira avec un certain dégoût pervers dans les reportages médiatiques d’affaires controversées.

Faudra aussi vous blinder : vos journées seront remplies de contre-interrogatoires de témoins vulnérables affirmant que des actes horribles leur ont été infligés. Il faudra aussi faire face au stress du client qui a mis toute sa confiance en vous pour éviter la prison.

Aussi, vous ne ferez pas tant d’argent, il vous faudra courir après des clients ingrats pour être payé, répondre à des appels téléphoniques au beau milieu de la nuit, et vous disputer. Vous vous disputerez constamment avec tout le monde : les procureurs, les clients, la police, les prisons, les tribunaux, les greffiers, les préposés au stationnement, etc.

Parfois, toutes ces choses se passent en une journée.

Toujours là? Ok, on continue.

2- Vous aurez besoin de deux choses : un mentor et une grande intégrité

Vous n’y arriverez pas tout seul. Voilà une autre vérité.

Le droit criminel vous poussera dans vos retranchements, et ce, que ce soit intellectuellement, psychologiquement, financièrement, socialement.

Avoir un mentor expérimenté est une bouée de sauvetage essentielle en temps de crise. Vous devrez avoir une ressource en matière de stratégie, de dilemmes éthiques, quelqu’un pour vous conseiller sur les meilleures pratiques financières ou tout simplement vous offrir un certain soutien émotionnel.

Si vous n'en avez pas, cherchez-en un tout de suite. Chaque grand avocat a eu un autre grand (ou plusieurs) avocat derrière lui. Il n'y a pas d'exceptions à cette règle, dixit le cabinet.

Aussi, ne sacrifiez jamais votre réputation. Pour rien. C’est votre denrée essentielle. Votre bien le plus précieux. On a vu de belles carrières basculer avec un seul faux pas.

Cela ne vaut jamais la peine de sacrifier votre éthique ou votre intégrité d’avocat au profit d’une victoire ou d’un client.

Cette vérité est plus vraie que jamais à l'ère d’internet ou tout laisse des traces. Engageriez-vous un avocat qui a une mauvaise réputation sur Google? Vos clients non plus.

3- Si vous ne prenez pas soin de vous, vous ne pourrez aider personne

Règle élémentaire : pour sauver des vies, il vaut mieux ne pas être soi-même une victime.

Si vous ne vous maintenez pas en forme, que vous n’arrivez pas à payer vos propres factures ou refusez de reconnaître vos limites sur ce qui peut être raisonnablement accompli par un être humain en une seule journée : vous irez droit dans le mur et entraînerez vos clients dans votre chute.

Se placer en « position de force » pour aider les autres n’est pas égoïste; en fait, c’est tout le contraire. Un défenseur efficace est un défenseur alerte, en bonne santé et en sécurité financière.

4- Un criminaliste doit être efficace TOUT DE SUITE

Les délais de dépôt des procès sont imminents, les clients sont exigeants, les nouveaux clients ne cessent de rentrer, les appels téléphoniques et les courriels ne cessent de s'accumuler, les juniors et les étudiants ont besoin de conseils, votre voiture tombe en panne, la Cour est en retard, et ainsi de suite.

Si vous pouvez faire quelque chose maintenant, faites-le.

Quand votre téléphone sonnera dans trois minutes avec une personne en état d’arrestation au bout du fil, vous serez heureux de l'avoir fait.

D’ailleurs, les mauvaises habitudes deviennent généralement un modus operandi. Dossiers financiers, systèmes informatiques, stratégies de comptabilité, gestion des clients : prenez le temps de soigner tout cela tout de suite.

Les systèmes que vous développez maintenant seront les mêmes systèmes avec lesquels vous travaillerez dans 10 ans. Le 50 % de temps supplémentaire qu’il vous faudra pour développer de bonnes habitudes aujourd’hui vous permettra de gagner un nombre incalculable d’heures au final.

Car une chose est certaine : les systèmes inefficaces le demeurent et finissent toujours par vous empêcher de faire des choses plus productives et plus rentables.

5- Vous devrez déployer des trésors d’imagination… pour convaincre

Quitter la faculté de droit, c'est comme recevoir un marteau, une boîte à outils et des vis et se faire dire de construire une maison. Bon courage.

Il n’appartiendra qu’à vous de trouver et de déployer un arsenal d’outils de persuasion afin d’atteindre l’objectif fixé. Cela peut vouloir dire appeler un avocat adverse un vendredi au lieu d'un lundi, penser pendant des mois à des stratégies qui prendront autant de temps à servir, ou faire appel à un témoin expert à un moment déterminant.

Utilisez des outils électriques, des grues et des treuils. Des ciseaux, des clous et des haches. Tout ce que vous voulez mais gagnez donc votre procès!