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Une entreprise québécoise poursuivie pour 73 M$

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Gabriel Poirier

2020-03-13 11:15:00

Une multinationale italienne blâme une entreprise québécoise pour la rupture d’un contrat avec le Cameroun…

Mes Louis Samuel et Ronald H.-Levy représente le GRoupe Piccini. Photos : Sites Web de Groupe Picini, de Magil Construction et de DE Grandpré Chait
Mes Louis Samuel et Ronald H.-Levy représente le GRoupe Piccini. Photos : Sites Web de Groupe Picini, de Magil Construction et de DE Grandpré Chait
Groupe Piccini, une entreprise de construction italienne, poursuit Magil Construction et Magil Est, qu’elle blâme solidairement pour la rupture d’un contrat avec l’État du Cameroun.

Magil Construction est connue des Québécois pour certaines de ses réalisations, dont le Centre Bell et la Tour McGill College.

Groupe Piccini est représenté par Mes Louis Samuel et Ronald H. Levy, associés au cabinet De Grandpré Chait.

Les parties concernées ont décliné nos demandes d’entretien.

Licenciement alors que le chantier est entamé

Décembre 2015.

Groupe Piccini et l’État du Cameroun signent un contrat de plusieurs millions. Celui-ci attribue à l’entreprise italienne la conception et la réalisation d’un complexe sportif dans la ville de Yaoundé, en prévision de la Coupe d’Afrique des Nations 2019.

Tout se déroule bien, jusqu’en novembre 2019. Le 29, le Cameroun résilie « contre toute attente » le contrat de Piccini, selon les documents déposés en cour.

À cette date, le chantier est bien engagé. En décembre 2018, 1 429 personnes y travaillent. Un sommet! Groupe Piccini semblait prêt à toutes éventualités, à l’exception d’une seule : la résiliation du contrat

L’avis de résiliation, fait particulier, confirme l’octroi « en urgence » d’un nouveau contrat à Magil Construction.

Bienvenue au cœur du litige.

Magil aurait « comploté », selon les Italiens

Groupe Piccini affirme dans sa poursuite déposée à la Cour supérieure du Québec que Magil Construction a machiné et comploté contre elle pour obtenir le contrat du Stade d’Olembe.

L’entreprise québécoise aurait manigancé avec Benoît Fabre, un ex-employé de Piccini. Elle est soupçonnée d’avoir d’autres complices.

Selon la multinationale, des représentants de Magil Construction se sont immiscés sur le chantier du Stade à plusieurs reprises, entre décembre 2018 et novembre 2019. Benoît Fabre leur aurait autorisé l’accès. Il était responsable du projet, à l’époque.

M. Fabre y aurait notamment rencontré le vice-président des opérations internationales de Magil Construction Franck Mathière en décembre 2018.

Quelques mois plus tard, en août 2019, dix ingénieurs de la montréalaise auraient eu accès au chantier, affirme la poursuite du Groupe Piccini.

La multinationale italienne extrapole de ces visites plusieurs conclusions. Ces « manœuvres déloyales » auraient permis à Magil Construction d’obtenir « des informations techniques hautement confidentielles » et de compromettre sa relation contractuelle avec l'État du Cameroun.

Il s'agirait d’une « entrave illégale et injuste ». Piccini l’interprète comme la « mauvaise foi » et la sournoiserie de l’entreprise québécoise.

Le litige

Groupe Piccini réclame 44 386 741 € en dommages pécuniaires et matériels à Magil Construction. Elle demande également 5 M€ en dommages moraux, pour un total de 49 386 741 €, soit plus de 73 M$.

La multinationale se réserve le droit de modifier sa poursuite et d’exiger un complément, si les agissements de Magil Construction qu’elle estime litigieux se poursuivent.

Droit-inc ignore pour le moment comment Magil Construction répondra à la poursuite du Groupe Piccini.
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