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La juge Descôteaux dit « avoir changé » après le dépôt des plaintes

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Radio -canada

2020-11-09 12:00:00

La juge Denise Descôteaux estime que la DPJ lui « prête de mauvaises intentions ».

La juge Denise Descôteaux a poursuivi son témoignage pour une troisième journée vendredi. Photo : Istock
La juge Denise Descôteaux a poursuivi son témoignage pour une troisième journée vendredi. Photo : Istock
La juge Denise Descôteaux estime que la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) lui « prête de mauvaises intentions » et qu’elle est « allée loin » dans le contenu des plaintes en déontologie déposées contre elle.

Au jour 3 de son témoignage devant le comité d’enquête du Conseil de la magistrature du Québec, la juge valdorienne a raconté avec émotion avoir essayé de changer ses méthodes en salle de cour après le dépôt d’une première plainte de la DPJ, en octobre 2019.

« Quand j’ai été nommée juge, je suis restée la même Denise Descôteaux, a-t-elle témoigné. Mais la première plainte a changé beaucoup de choses. J’ai fait de nombreuses lectures sur la distinction entre intensité et agressivité. C’est difficile pour moi de comprendre cette distinction. On a mis en doute mon honnêteté et on me demande de siéger avec sérénité. C’est dur pour une juge. »

Après le dépôt d’une deuxième plainte de la DPJ, en avril 2020, la juge Descôteaux, dit avoir senti que tous ses efforts avaient été vains, malgré ses changements de comportements.

« Dans ma salle de cour, personne ne s’est rendu compte que j’avais des plaintes, a-t-elle expliqué. Je suis entrée avec le plus beau sourire et j’ai toujours salué tout le monde. Pourtant, on me prête tellement de mauvaises intentions. Il y a des choses dans la deuxième plainte qui n’ont jamais existé et qui sont sorties dans les journaux. J’avais une réputation impeccable comme avocate. Il n’y pas un soir où je me suis couchée sans penser à ces plaintes. Je ne suis certainement pas une personne méchante », a-t-elle témoigné, des sanglots dans la voix.

Un ton « autoritaire »

L’avocat-conseil, du comité d’enquête, Me Gérald Soulière, a tenté de faire admettre à Denise Descôteaux que son ton de voix pouvait souvent être sec et brusque. La juge le considère plutôt comme étant « autoritaire ».

« Le ton qui m’est souvent reproché dans les plaintes, c’est mon ton à moi. Ça serait un rêve d’avoir toujours un ton égal, mais je ne l’aurai jamais. Dès que le stress monte, qu’il y a des préoccupations dans un dossier, ça s’entend dans ma voix. Je me fais souvent dire que j’ai l’air choquée. Alors que je ne le suis pas. C’est ma manière d’être », exprime-t-elle.

La juge Descôteaux réfute aussi l’idée que son attitude en cour peut intimider certains avocats ou intervenants appelés devant.

« Comme avocate, j’ai souvent eu du stress à procéder devant certains juges, a-t-elle relaté. Mais on en a mis beaucoup dans ces plaintes-là et il y a beaucoup de fausses croyances à travers ça. Quand je lis ce qu’on me reproche, c’est comme si on voulait que je rentre dans ma salle de cour et que je ne dise absolument rien. Ce n’est pas ça la cour et mon rôle de juge. »

Le témoignage de la juge Descôteaux n’étant pas encore complété, le comité d’enquête a fixé au 16 novembre la date de reprise des procédures. Les plaidoiries des procureurs sont prévues pour le 18 novembre.

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