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Une commission scolaire est blâmée dans une affaire de racisme à l'école

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Radio -canada

2020-12-08 13:25:00

La Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys se retrouvera devant le Tribunal des droits de la personne du Québec….

Photo : ISTOCK
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Une mère montréalaise et ses deux enfants noirs ont obtenu 65 000 $ de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec relativement à des allégations qui visaient une commission scolaire pour racisme, agression et défaut de fournir un environnement scolaire non toxique.

La décision, qui a été rendue en juillet, mais n'a été révélée que lundi, conclut que la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys était fautive.

En l'absence d'accord entre les parties, l'affaire sera désormais portée l'an prochain devant le Tribunal des droits de la personne du Québec, selon le Centre de recherche-action sur les relations raciales (CRAAR), qui a aidé la mère à porter l'affaire devant la Commission.

« Il s'agit d'une décision très importante en termes de montant des dommages-intérêts accordés aux victimes – en particulier aux enfants – de racisme dans une école, a déclaré lundi Fo Niemi, directeur du CRAAR. Compte tenu des remèdes systémiques demandés par la commission, cela aura certainement un impact global sur toutes les commissions scolaires ou tous les centres de services français et anglais du Québec. »

La commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, aujourd'hui Centre de services, n'a pas répondu à un courriel sollicitant des commentaires.

La mère, identifiée seulement par son prénom, Asha, a soutenu que ses enfants avaient subi de l'intimidation et du harcèlement à caractère raciste, sur une période de trois ans. Elle a finalement retiré de l'école son fils, aujourd'hui âgé de 12 ans, et sa fille, aujourd'hui âgée de 14 ans.

La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse a enquêté sur les plaintes et a trouvé des preuves de commentaires dérogatoires d'autres élèves. Or, les autorités scolaires n'auraient pas suffisamment agi pour mettre fin à cette discrimination, selon la commission.

Au lieu de cela, les autorités ont souvent blâmé le garçon, qui aurait une personnalité difficile, et ont mis en doute la gravité des incidents. La commission a également constaté que le garçon était puni plus sévèrement par la direction lorsqu'il était à l'origine de l'altercation.

Le mot commençant par N

Asha a également déposé une plainte au sujet de sa fille, qui avait reçu un devoir impliquant le mot qui commence par un N.

Dans sa décision, la commission recommandait notamment que le personnel et les élèves de l'école suivent une formation régulière sur le racisme et qu'on examine le matériel pédagogique pour supprimer toute référence raciste.

M. Niemi soutient que les écoles du Québec sont tenues d'adopter des politiques contre l'intimidation, mais il estime que dans ce cas-ci, l'école a laissé tomber les enfants d'Asha.

Le garçon a été retiré de l'école en 2017 et sa sœur un an plus tard. Asha soutient que son fils, qui n'avait que 7 ans lorsque les incidents ont commencé, ressent toujours l'impact de l'intimidation. « Je ne peux pas dire qu'il va bien à 100 %. Nous avons encore beaucoup de travail à faire », a-t-elle déclaré lors d'une visioconférence avec des journalistes.

En 2018, Asha a rendu publique une plainte lorsque sa fille, alors âgée de 11 ans, a été renvoyée à la maison avec un devoir impliquant le mot qui commence par N. L'exercice comprenait une longue liste de mots, en français, dont divers objets et animaux, mais aussi le mot qui commence par N. L'éditeur a ensuite modifié ce matériel pédagogique.

« L'école a régulièrement nié le racisme, a déclaré Asha lundi. Un enseignant a même dit que le mot qui commence par N n'était pas raciste en français parce qu'il est utilisé dans les livres français. »

Selon M. Niemi, ce débat est trop souvent ramené à une opposition entre liberté d'expression et antiracisme.

« Ce mot ne concerne pas seulement un débat intellectuel ou philosophique, a-t-il souligné. Dans le contexte d'une salle de classe, il vise à créer un environnement empoisonné et toxique pour les élèves noirs et les parents noirs qui subissent l'effet de cette expression raciste. »
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