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Mamadi Camara accepte les excuses du SPVM, mais son avocate apporte un bémol

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Radio -canada

2021-02-09 12:00:00

« C’est sûr que ça ne suffit pas, mais c’est un premier geste », indique l’avocate de M. Camara...

Mamadi III Fara Camara et son avocat précédent, Me Cédric Materne. Photos : Radio-Canada
Mamadi III Fara Camara et son avocat précédent, Me Cédric Materne. Photos : Radio-Canada
Le directeur du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Sylvain Caron, a rencontré lundi matin, en privé, Mamadi III Fara Camara pour lui offrir de vive voix ses excuses. Ce dernier les a acceptées, mais son avocate soutient que « ça ne suffit pas ».

« Il y a eu des excuses faites personnellement par M. Caron à M. Camara et à sa famille, et ils ont expliqué qu'ils appréciaient, que pour eux, c'était un geste important que M. Caron se déplace pour faire des excuses personnellement. Pour eux, c'est un peu un apaisement », a souligné en entrevue à Radio-Canada Me Virginie Dufresne-Lemire, la nouvelle avocate de M. Camara qui a été disculpé vendredi dans le dossier d'un policier désarmé et blessé dans le quartier Parc-Extension.

« C’est sûr que ça ne suffit pas, mais c’est un premier geste », estime Me Virgine Dufresne-Lemire.

Selon Me Dufresne-Lemire, une avocate spécialisée en droit civil dans les recours contre la police, M. Camara remonte la pente. Lui et sa conjointe, enceinte de jumeaux, doivent désormais réintégrer leur logement qui aurait été saccagé par les policiers, à la recherche de l’arme du policier ayant été agressé le 28 février.

Pendant plusieurs jours, M. Camara a été considéré comme le principal suspect de l’agression du policier Sanjay Vig, qui venait de lui donner une contravention. Le policier avait été désarmé et sévèrement battu à coups de barre de fer.

Après les six jours de détention de M. Camara, de nouveaux éléments d'enquête ont entraîné un arrêt des procédures et lui ont permis de recouvrer sa liberté. Il a été disculpé complètement vendredi 5 février.

« Possibilité de poursuite »

Désormais, il étudie ses options. « Il y a une possibilité de déposer une poursuite, mais il n’est pas rendu là encore », a souligné son avocate en entrevue à l'émission Tout un matin.

Elle a indiqué qu’il était possible de poursuivre la Ville de Montréal, qui chapeaute le SPVM, et peut-être le Directeur des poursuites criminelles et pénales, pour lequel « le fardeau de la preuve est plus compliqué, car il faut prouver une intention malveillante », alors que, dans le cas du SPVM, il suffit de démontrer qu’il y a eu erreur durant l’enquête.

« Il faudra voir si les policiers avaient suffisamment d’informations pour identifier M. Camara, si l’arrestation a été faite conformément aux règles, s’il y avait suffisamment d’informations pour autoriser sa mise en accusation et pourquoi ça a été aussi long pour qu’il soit libéré », expose Me Virginie Dufresne-Lemire.

Son avocat précédent, Me Cédric Materne, a déclaré en entrevue à l'émission Tout le monde en parle que Mamadi Camara n’avait bénéficié d’aucune présomption d’innocence de la part ni du SPVM, ni du DPCP, ni des médias. Un avis partagé par sa nouvelle avocate. Selon elle, « il a été mis sur la place publique de manière assez troublante ».

Malgré cela, la mairesse de Montréal assure que sa confiance envers le chef du SPVM ne « s’est pas érodée ».

En entrevue au Téléjournal Grand Montréal, la mairesse Plante est aussi revenue sur la sortie médiatique où elle avait soutenu que M. Camara était innocent, alors qu’il n’avait pas encore été officiellement disculpé, ce qui lui avait attiré les foudres de la Fraternité des policiers et policières de Montréal.

« Je n’avais pas d’info pour dire qu’il était innocent, mais je voulais rappeler l’importance de la présomption d’innocence », indique Valérie Plante, mairesse de Montréal.

Chargé de laboratoire à Polytechnique, M. Camara espère désormais réintégrer son emploi quand il sera suffisamment remis. L'établissement, qui l'avait initialement suspendu de ses fonctions, a déjà mentionné son intention de le rencontrer « pour discuter de sa réintégration sur le campus et dans ses fonctions », en plus de lui offrir une forme de soutien.

Quant à la demande de plusieurs politiciens en faveur de la tenue d'une enquête indépendante, le ministre québécois de la Justice, Simon Jolin-Barette, a mentionné qu'une telle enquête « s'impose » et que « le gouvernement du Québec est au travail » pour en établir les contours, avant d'évoquer « des développements au cours des prochains jours ».

Selon Mme Plante, la formule choisie devra être « la plus légère et efficace possible » et « ne devra pas nuire à l’enquête en cours ».

En attendant, les recherches se poursuivent pour retrouver l'auteur de l'agression contre le policier du SPVM, sans qu'aucune nouvelle information n'ait été rendue publique, depuis la découverte d'un véhicule dans l'arrondissement de LaSalle.

''Avec des informations de Pascal Robidas''
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