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Les conseillers juridiques décus de leurs avocats
Natacha Mignon
2009-10-29 08:30:00
Une majorité d’avocats en entreprises se disent déçus de leurs avocats externes, estimant en plus ne pas avoir su créer avec eux la relation riche et réactive qu’ils espéraient.
En outre, plus de la moitié (57 %) des juristes interrogés jugent que la qualité du travail de leurs avocats a diminué au cours de la dernière année et qu’ils n’en ont pas obtenu pour leur argent.
Plus des deux-tiers (69,9 %) ont indiqué avoir émis des suggestions à leurs avocats pour qu’ils améliorent leur qualité de services. Dans près de un cas sur quatre (22,9%), leurs recommandations ont été suivies par plus des trois-quarts de leurs avocats. En revanche, dans près de quatre cas sur dix, moins de 10% de leurs avocats les ont écoutés.
Parmi les recommandations proposées, mentionnons la traçabilité des dépenses et la volonté de traiter avec des avocats plus expérimentés et mieux formés.
Plus de contrôle
Parmi les avocats en entreprises sondés, un nombre record reconnait avoir mis en place des plans d’actions pour avoir plus de contrôle sur leur facture juridique. Six avocats d’entreprises sur dix (62 %) ont notamment exigé de leurs avocats des niveaux d’expérience minimum ; 61 % ont aussi imposé des modes de tarification alternatifs.
Rappelons-le, une des initiatives de l’association, l’ACC Value Challenge, est une croisade pour relier les honoraires des cabinets d’avocats à la notion de service rendu, d’une part, et, réaligner les intérêts client-avocat, d’autre part.
L’opération est pour le moment un succès relatif.
La technique au service de la communication
Toujours pour améliorer la qualité, les juristes en entreprise ont adopté de nouvelles technologies pour s’assurer de l’effectivité du travail de leurs avocats et suivre le montant des honoraires. L’enquête révèle qu’un nombre croissant de services juridiques utilisent des logiciels qui leur permettent de travailler « en ligne » avec leurs avocats. Plus de la moitié des sondés (51,3 %) prévoient mettre en place de tels systèmes au cours de l’année à venir. Ces techniques constituent pour l’ACC un réel progrès, source de valeur-ajoutée dans la relation avocats-juristes.
Voici ce que les services juridiques continuent d’exiger de leurs conseils externes :
- Pour 95,6 %, des factures sur une base mensuelles
- Pour 66,2 %, la décomposition des dépenses
- Pour 61,3 %, la préparation de budget
- Pour 58 %, l’interdiction de modifier un taux horaire sans accord préalable
- Pour 53,3 %, des mises à jour périodiques
- Pour 52,3 %, des limites concernant les frais de fonctionnement
- Pour 51,5 %, l’interdiction de changer les avocats sans accord préalable.
Précisons que l’ACC est le plus important regroupement de juristes exerçant en entreprises. Elle compte 25 000 membres, au sein de 10 000 organisations, répartis dans 70 pays à travers le monde.
Le sondage a été complété par 189 services juridiques pour la partie portant sur les taux horaires et par 390 services juridiques pour le reste.
Pour plus de détails (en anglais), cliquez ici.
À votre tour maintenant !
Si vous travaillez en cabinet, dites-nous si vous avez ressenti au cours de la dernière année un suivi accru de la part de vos clients ? Ou, en revanche, si vous êtes en entreprise, trouvez-vous que vos cabinets font des efforts pour vous satisfaire ?
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