Entre deux propositions d’emploi comment choisir ?

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Jean-françois Théorêt

2009-11-26 14:15:00

Le recruteur juridique Jean-François Théorêt répond à la Question Carrière de la semaine posée par un lecteur de Droit-inc.com.

Question

On vient de me faire une offre d'emploi pour une job qui me plaît. Mais j'attends la réponse de la job de ma vie. Si je dis pas oui tout de suite à la première, je la perds et je ne suis pas sûre d'avoir la deuxième. Amis recruteurs aidez-moi face à ce dilemme !


Réponse

C’est un dilemme de taille en effet. Il n’y a bien sûr que vous pour répondre à cette question car vous êtes la personne qui sera affectée par la décision et vous êtes plus à même d’analyser la situation, connaissant tous les faits pouvant affecter votre choix. Vous êtes donc face à trois choix possibles. Il y a cependant certains facteurs qui pourraient vous aider à prendre votre décision de la façon la plus éclairée possible.

Vous pouvez bien sûr jouer « safe » et accepter la première offre. C’est personnellement ce que je recommanderais à un candidat me posant la question, surtout dans le contexte économique actuel.

Comme le dit le proverbe : « un tiens vaut mieux que deux tu l’auras ». Il est en effet risqué de passer sur une belle opportunité dans l’espoir d’obtenir un emploi qui paraît plus alléchant sans aucune garantie que vous serez la personne choisie. On voit trop souvent des postes être mis sur la glace en attendant de voir quelle tournure prendra la situation économique. Un processus d’embauche avancée n’est pas une assurance qu’une offre sera faite en bout de ligne, que ce soit à vous ou à un autre candidat. De plus, en fin d’année, et surtout en ce qui concerne les entreprises, les budgets de dotation peuvent avoir été épuisés plus rapidement que prévu et on se retrouve alors avec l’obligation de repousser l’embauche à l’année suivante, si on a les budgets qui le permettent bien sûr. À l’opposé, on peut vouloir écouler les fonds restants au budget avant la fin de l’année de manière à ne pas se voir couper ses allocations l’année suivante.

Vous pouvez aussi accepter la première offre, espérer recevoir l’offre de vos rêves par la suite et l’accepter. Je ne vous recommande pas cette option. Le milieu juridique est très petit et tout le monde connaît tout le monde. Vous pourriez voir l’image d’une personne en qui on ne peut avoir confiance vous coller à la peau pendant un long moment. Si vous décidez de prendre cette voie malgré tout, assurez-vous d’expliquer votre décision en personne à l’employeur déçu. Aussi, les conséquences seront plus mitigées si vous n’avez pas encore commencé effectivement à travailler. L’employeur sera bien sûr amer mais au moins il n’aura pas le sentiment d’avoir perdu temps et argent pour votre début de formation.

Finalement, vous pouvez refuser la première offre et espérer recevoir une offre pour l’opportunité rêvée. Dans ce cas posez-vous les questions suivantes avant de prendre cette décision de manière à vous assurer du sérieux du processus et à mettre le plus de chances possible de votre côté de voir votre rêve se réaliser. Essayez de savoir si vous êtes la seule candidature considérée pour le poste. Aussi, avez-vous terminé le processus d’entrevues et une offre vous a-t-elle été officieusement promise ? Vous a-t-on donné une estimation du délai avant de recevoir une offre ? Le poste est-il nécessaire à la bonne marche des affaires ou peut-il être mis sur la glace sans trop de conséquences, faute des budgets nécessaires ? L’employeur potentiel a-t-il un urgent besoin de main d’œuvre dû à un débordement de travail ? Le poste est-il ouvert du fait du départ d’un avocat ou est-ce un nouveau poste en vue de projets futurs ? Si les réponses à ces questions vous poussent à croire que l’arrêt du processus peut se faire sans trop de conséquences ou si vous croyez avoir une certaine compétition pour le poste, ce choix sera alors assez risqué. Dites-vous que les emplois intéressants ne pas sont si fréquents par les temps qui courent.

Mais la question primordiale sera sans aucun doute : quel est votre degré de tolérance face au risque et à l’incertitude. Êtes-vous joueur dans l’âme ?


Au plaisir.

Jean-François Théorêt


La Question Carrière

Chaque semaine, tour à tour, les recruteurs juridiques Caroline Haney et Jean-François Théorêt répondent à une question posée par vous chers lecteurs.

La Question Carrière de la semaine est choisie parmi toutes celles reçues sur le site. Toutes les questions sont bonnes du moment qu’elles concernent votre carrière de juriste.
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