Un cabinet doit-il passer par un recruteur ?
Jean-françois Théorêt
2010-01-08 08:30:00
Le recruteur juridique Jean-François Théorêt répond à la Question Carrière de la semaine posée par un lecteur de Droit-inc.com.
Question
Bonjour,
Il n'y a pas de provocation dans ma question, mais bien une interrogation réelle.
Est-ce que les recruteurs juridiques sont adaptés à toutes les structures d'avocats ou réservez-vous votre activité aux super bureaux de Montréal ? Qu'est-ce qu'on peut atteindre de vos services si on est un petit cabinet de 4-5 personnes qui cherche 1 ou 2 nouveaux avocats ?
Réponse
Je vous dirais qu’un petit cabinet pourrait bénéficier des services d’un recruteur autant sinon plus qu’un grand bureau. Un petit cabinet n’a pas nécessairement le pouvoir d’attraction et la visibilité d’un bureau pancanadien. Les candidats potentiels ne vous connaissent peut-être pas et ne sont pas au courant de votre pratique ni du type de clientèle que vous desservez. Le réflexe premier ne sera donc pas d’appliquer chez vous.
Aussi, du fait d’un plus petit nombre d’avocats à l’interne, votre réseau n’est pas aussi tentaculaire. Vous ne pourrez rejoindre autant de gens potentiellement intéressés à faire le saut au sein de votre équipe. Le réseau du recruteur, qui peut compter des centaines d’avocats, voire beaucoup plus, palliera donc à cette situation.
Finalement, il y a un travail de « vente » plus grand à effectuer pour promouvoir les bénéfices liés à la pratique au sein de votre cabinet et ce travail doit se faire de vive voix.
Vous devriez donc assurément rencontrer le recruteur, idéalement à vos bureaux, pour que ce dernier puisse vous connaître le plus en détails possible.
Quelle est votre pratique, qui est votre client type, combien d’avocats comptez-vous dans vos rangs, quelles sont leurs spécialisations, quel est le taux horaire moyen, est-ce accessible en transports en communs, y-a-t-il du trafic le matin, etc. Cela permettra au recruteur de répondre à toutes les questions qui pourraient lui être posées par rapport à votre cabinet.
Bien sûr, il y a une chance qu’un affichage de poste sur un site spécialisé tel que Droit-inc fonctionne et que vous receviez le CV de la perle rare. Mais là vous ne touchez que les gens qui sont en recherche très active et comme je le mentionnais, une publicité n’est jamais aussi vendeuse qu’une conversation.
Vous devez cependant choisir soigneusement votre recruteur. Vous désirez collaborer avec quelqu’un qui prendra le temps de faire ces démarches proactives et qui vous considérera comme un client aussi important qu’un grand cabinet. Et la meilleure manière de s’en assurer est de choisir un recruteur qui pourra vous garantir d’une manière ou d’une autre que votre dossier sera pris au sérieux. Assurez-vous que le recruteur considérera votre poste à combler comme étant une priorité et qu’il ne soit pas tenté de mettre l’accent sur les postes à plus fort potentiel de visibilité et sur les postes plus « faciles », c’est-à-dire les grands bureaux et les entreprises. Si c’était le cas, vous pourriez vous retrouver en-dessous de la pile…
Le débat est ouvert en ce qui concerne la rémunération et les effets de celle-ci sur le rendement du recruteur. Certains s’accordent à dire qu’un recruteur sera plus efficace s’il est rémunéré seulement s’il y a embauche, ce qui selon certains crée un sentiment d’urgence et de compétition et est donc un motivateur pour faire un meilleur travail. Pour d’autres, un recruteur qui est rémunéré à hauteur d’un certain pourcentage préalable pour faire des recherches en votre nom, vous avez donc « acheté son temps », devra faire le travail jusqu’à ce qu’il y ait des résultats ou jusqu’à ce que le marché pertinent ait été couvert. Le coût n’est pas plus élevé, il est simplement réparti différemment sur l’ensemble du processus.
À vous de décider ce qui vous convient le mieux. Gardez en tête que les services d’un recruteur diffèrent d’une firme à l’autre, et n’ayez pas peur de poser des questions précises et d’attendre des réponses qui le seront tout autant. Quel est le volume de dossiers ouverts, quelles démarches seront effectuées en votre nom, est-ce qu’un recrutement proactif sera mis en branle, est-ce qu’une ou plusieurs personnes travailleront de concert sur votre dossier, etc.
Vous trouverez certainement chaussure à votre pied de cette manière…
Bonjour,
Il n'y a pas de provocation dans ma question, mais bien une interrogation réelle.
Est-ce que les recruteurs juridiques sont adaptés à toutes les structures d'avocats ou réservez-vous votre activité aux super bureaux de Montréal ? Qu'est-ce qu'on peut atteindre de vos services si on est un petit cabinet de 4-5 personnes qui cherche 1 ou 2 nouveaux avocats ?
Réponse
Je vous dirais qu’un petit cabinet pourrait bénéficier des services d’un recruteur autant sinon plus qu’un grand bureau. Un petit cabinet n’a pas nécessairement le pouvoir d’attraction et la visibilité d’un bureau pancanadien. Les candidats potentiels ne vous connaissent peut-être pas et ne sont pas au courant de votre pratique ni du type de clientèle que vous desservez. Le réflexe premier ne sera donc pas d’appliquer chez vous.
Aussi, du fait d’un plus petit nombre d’avocats à l’interne, votre réseau n’est pas aussi tentaculaire. Vous ne pourrez rejoindre autant de gens potentiellement intéressés à faire le saut au sein de votre équipe. Le réseau du recruteur, qui peut compter des centaines d’avocats, voire beaucoup plus, palliera donc à cette situation.
Finalement, il y a un travail de « vente » plus grand à effectuer pour promouvoir les bénéfices liés à la pratique au sein de votre cabinet et ce travail doit se faire de vive voix.
Vous devriez donc assurément rencontrer le recruteur, idéalement à vos bureaux, pour que ce dernier puisse vous connaître le plus en détails possible.
Quelle est votre pratique, qui est votre client type, combien d’avocats comptez-vous dans vos rangs, quelles sont leurs spécialisations, quel est le taux horaire moyen, est-ce accessible en transports en communs, y-a-t-il du trafic le matin, etc. Cela permettra au recruteur de répondre à toutes les questions qui pourraient lui être posées par rapport à votre cabinet.
Bien sûr, il y a une chance qu’un affichage de poste sur un site spécialisé tel que Droit-inc fonctionne et que vous receviez le CV de la perle rare. Mais là vous ne touchez que les gens qui sont en recherche très active et comme je le mentionnais, une publicité n’est jamais aussi vendeuse qu’une conversation.
Vous devez cependant choisir soigneusement votre recruteur. Vous désirez collaborer avec quelqu’un qui prendra le temps de faire ces démarches proactives et qui vous considérera comme un client aussi important qu’un grand cabinet. Et la meilleure manière de s’en assurer est de choisir un recruteur qui pourra vous garantir d’une manière ou d’une autre que votre dossier sera pris au sérieux. Assurez-vous que le recruteur considérera votre poste à combler comme étant une priorité et qu’il ne soit pas tenté de mettre l’accent sur les postes à plus fort potentiel de visibilité et sur les postes plus « faciles », c’est-à-dire les grands bureaux et les entreprises. Si c’était le cas, vous pourriez vous retrouver en-dessous de la pile…
Le débat est ouvert en ce qui concerne la rémunération et les effets de celle-ci sur le rendement du recruteur. Certains s’accordent à dire qu’un recruteur sera plus efficace s’il est rémunéré seulement s’il y a embauche, ce qui selon certains crée un sentiment d’urgence et de compétition et est donc un motivateur pour faire un meilleur travail. Pour d’autres, un recruteur qui est rémunéré à hauteur d’un certain pourcentage préalable pour faire des recherches en votre nom, vous avez donc « acheté son temps », devra faire le travail jusqu’à ce qu’il y ait des résultats ou jusqu’à ce que le marché pertinent ait été couvert. Le coût n’est pas plus élevé, il est simplement réparti différemment sur l’ensemble du processus.
À vous de décider ce qui vous convient le mieux. Gardez en tête que les services d’un recruteur diffèrent d’une firme à l’autre, et n’ayez pas peur de poser des questions précises et d’attendre des réponses qui le seront tout autant. Quel est le volume de dossiers ouverts, quelles démarches seront effectuées en votre nom, est-ce qu’un recrutement proactif sera mis en branle, est-ce qu’une ou plusieurs personnes travailleront de concert sur votre dossier, etc.
Vous trouverez certainement chaussure à votre pied de cette manière…
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