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Celsius : la Caisse pourrait se tourner vers les tribunaux

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Radio -canada

2022-08-18 12:00:00

L'institution financière traite désormais cet investissement comme une perte sèche.

Charles Emond Source: cdpq.com/
Charles Emond Source: cdpq.com/
La Caisse de dépôt et placement du Québec est à analyser les recours judiciaires qu'elle pourrait prendre contre la cryptobanque Celsius Network, qui a avalé un investissement de quelque 200 millions de dollars du bas de laine des Québécois.

Le président et chef de la direction de la Caisse, Charles Émond, n'a pas voulu donner de détails sur la nature des recours qu'il envisage, mais une chose est d'ores et déjà acquise : l'institution financière traite désormais cet investissement comme une perte sèche. « Dans les circonstances, c'est un investissement que j'ai radié », a-t-il déclaré en conférence de presse mercredi, alors qu'il présentait les résultats du premier semestre 2022 de la Caisse.

De plus, les équipes de la Caisse qui ont procédé aux analyses et à la vérification diligente requise pour un tel investissement seront imputables de leurs décisions, a-t-il ajouté en réponse à une question en anglais sur le même sujet.

Celsius Network s'est récemment placée sous la protection de la loi américaine sur les faillites alors qu'elle s'est retrouvée avec un manque à gagner de 1,9 milliard de dollars américains dans son bilan.

« Personne à la Caisse, moi le premier, n'est content du résultat de ce dossier. Mais ceci est une exception dans notre portefeuille de capital de risque », a dit M. Émond, faisant valoir que ce portefeuille affiche un rendement de 35 % depuis cinq ans.

Il a expliqué cet échec par une décision précipitée dans un contexte d'emballement dans les cryptomonnaies.

« On est arrivés trop tôt dans un secteur qui était en transition avec une entreprise qui avait à gérer une croissance extrêmement rapide, même une crise de croissance, qui était en développement, qui s'est fragilisée financièrement juste avant la crise et tout ça a été trop rapide pour que la nouvelle direction puisse exécuter le plan [de redressement]. »

« Ce qui nous intéressait, c'était de saisir le potentiel de la technologie des chaînes de bloc et de contribuer également à réglementer ce secteur », explique Charles Émond.

« Peut-être qu'on s'est plus concentrés sur le potentiel de l'entreprise que sur le statut actuel des choses, a-t-il reconnu. On savait qu'il y avait des défis par rapport à l'organisation de l'entreprise, la réglementation nécessaire, mais peut-être qu'on a sous-estimé le temps requis, les efforts requis compte tenu de la croissance très importante de l’entreprise. »

La Caisse a fait état, mercredi, d'une perte de 33,6 milliards de dollars dans ses placements entre le 1er janvier et le 30 juin 2022, alors que l'actif net a reculé de 28,2 milliards, passant de 420 milliards à 392 milliards durant cette période. M. Émond s'est cependant fait rassurant, faisant valoir d'une part que les fonds de pension sont entièrement capitalisés et, surtout, que la moitié de cette perte a été effacée durant les 45 derniers jours grâce à un rebond des marchés.
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3 commentaires

  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a un an
    Charles Émond devrait écrire des histoires pour endormir les enfants
    "Il a expliqué cet échec par une décision précipitée dans un contexte d'emballement dans les cryptomonnaies. (...) On est arrivés trop tôt dans un secteur qui était en transition ... "


    Cet échec ne serait-il pas plutôt dû à un processus décisionel similaire à celui qui avait présidé aux investissements de la Caisse dans les subprimes ?



    "les équipes de la Caisse qui ont procédé aux analyses et à la vérification diligente requise pour un tel investissement seront imputables de leurs décisions,"


    Traduction: ces équipes seront "jettées sous l'autobus" par une haute direction pressée de trouver des boucs-émissaires.


    Il apparait beaucoup plus plausible que la raison d'un tel échec réside dans le carcan intellectuel qui entrave la Caisse, en matière de cryptomonaies.

    La clique qui est aux manettes (le 0.01% qui profite du "revolving door" entre les institutions publiques et l'industrie des valeurs mobilières) est terrorisée à l'idée que ne survienne un "moment Uber" dans l'indutrie financière, et veut voir émerger le plus vite possible des acteurs financiers qu'elle entend controler. la Caisse est donc une proie facile pour les escrocs qui sont pressées de lui vendre ce qu'elle cherche à encourrager, et est aveugle aux réelles innovations.

    Un slogan célèbre veut que "The revolution won't be televised", et en matière de cryptonnaies la révolutions ne viendra pas de bureaucrates de la Caisse dont l'éducation aux chaines de blocs est le fruit d'un cursus subventionné par Power Corporation.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a un an
      question
      Si la Caisse "est donc une proie facile pour les escrocs qui sont pressées de lui vendre ce qu'elle cherche à encourrager," quelle chance aura l'investisseur moyen après que ne soit survenu un "moment Uber"?

  2. Anonyme
    Anonyme
    il y a un an
    Quel
    Les avocats qui ont fait ce DD devraient avoir honte. On ne parle jamais de quelle firme s'en est occupé

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