Chantal Landry ne se souvient de rien

Dans la première partie de son témoignage -elle sera contre interrogée cet après midi par le procureur de Marc Bellemare, Mme Landry a souligné qu'elle n'avait qu'un rôle de transfert d'information pour les nominations de juges.

C'est elle qui reçoit la recommandation du ministre de la Justice des mains de son chef de cabinet. Elle transmet au premier ministre cette préférence et tous les curriculums des candidats jugés «aptes» à siéger sur le banc, dans le cadre du concours.

Mme Landry reconnaît que, compte tenu des apparences, le commissaire Bastarache pourrait recommander que la responsable des nominations qui assure le lien avec le PLQ n'ait aucun contact avec cette sélection des magistrats.

Il est arrivé que le ministre de la Justice n'ait pas fait de choix. À deux reprises, elle avait pris conseil auprès du ministre Jacques Dupuis, qui a longtemps été procureur de la Couronne avant de faire de la politique.

Elle ne se souvient pas d'une occasion où le premier ministre Charest ait été en désaccord avec la recommandation du ministre de la Justice. Essentiellement, M. Charest veut connaître l'expérience du candidat, le nombre d'années de pratique et son âge, explique-t-elle.

Elle reconnaît avoir pu indiquer au premier ministre qu'un candidat à la magistrature était d'allégeance libérale: «Je n'ai pas de souvenir mais c'est probable que je l'ai fait» a-t-elle dit. Mais elle n'a jamais fait vérifier ces allégeances pour les nominations de juges.

Elle s'est dite surprise d'apprendre que Charles Rondeau, un important financier du PLQ ait pu aller la rencontrer aussi souvent en 2003 et 2004 (à 20 reprises en six mois) mais explique qu'en arrivant au pouvoir le nouveau gouvernement voulait constituer des banques de données, de gens susceptibles de siéger sur les conseils d'administration de sociétés d'État ou d'organismes.

Pour elle Charles Rondeau et Franco Fava sont «des connaissances» des collecteurs de fonds «connus et respectés» au Parti libéral du Québec.