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Un notaire dans l’embarras
Natacha Mignon
2010-10-19 11:15:00
Un notaire vient d’être condamné par la Cour supérieure pour des pratiques pour le moins douteuses. Lisez la suite.
Dans un jugement rendu fin septembre, la juge Marie-Christine Laberge n’épargne pas l’homme de loi.
Comme le relève nos confrères de ''La Presse'', la juge reproche à Me Polyzos d’avoir « abusé de la confiance de son partenaire, un fait +encore plus grave du fait qu'il est notaire, un professionnel dont on s'attend à une conduite exempte de tout reproche+. »
Qui est-il vraiment ?
Nicholas Polyzos était connu des services de police, indique le quotidien, en tant que notaire ayant intervenu pour des transactions immobilières significatives effectuées par l’entremise de la société Malts Financing, dont le nom était ressorti dans le cadre de l’Opération Colisée.
Mais le litige dont était saisi la juge Laberge ne concerne pas ces affaires. Son jugement se rapporte au rachat d’un immeuble abritant un restaurant La Belle Province à Rawdon intervenu entre Me Polyzos et un partenaire d’affaires, feu M. Kostopoulos, dans lequel ce dernier s’est prêté à un montage financier par versement d’argent liquide et a fini par se faire escroquer.
« Selon le jugement, M. Polyzos n'a pas agi de bonne foi, préfère l'ambiguïté à la clarté et est prêt à prendre toutes les mesures pour arriver à ses fins :
Devant le tribunal, Polyzos a une attitude suffisante et méprisante, écrit la juge. Il se présente à la Cour sans aucun dossier. Il parle rapidement comme si les questions l'importunaient. Il s'absente de l'audience car des affaires très importantes, beaucoup plus importantes que son procès, l'attendent.»
«Témoigner à la Cour n'est, en effet, pas très payant et Polyzos manifeste plusieurs fois qu'on lui fait perdre du temps, poursuit la juge. Il est narquois et agressif. Il a des restrictions mentales et des commentaires déplaisants. Il répond de façon à montrer que tout cela ne l'intéresse pas et qu'il a des choses plus intéressantes à faire. Polyzos dit une chose et son contraire. Il est aidé en cela par son avocat qui, habilement, lui fait comprendre qu'il a dit une chose invraisemblable. Alors, Polyzos affirme son contraire.»
A la fin du jugement, Me Polyzos est condamné à 20 000$ de dommages-intérêts.
Il est à noter que le notaire avait déjà été condamné par une juridiction québécoise. Le 23 septembre dernier, le Tribunal des professions a maintenu à son encontre une radiation de deux mois dans un autre dossier.
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