Tondreau

Une situation en dessous du point de congélation

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Julie Tondreau

2010-11-04 10:15:00

Julie Tondreau, cette secrétaire devenue femme d'affaires raconte sa première expérience professionnelle. Une chronique qui pourrait s'intituler: comment perdre une perle ...

C’est à l’âge de 18 ans, en 1988, que j’obtins mon premier emploi comme secrétaire juridique.

J’étais tellement heureuse qu’une étude d’avocats m’offre de travailler dans ce domaine que je ne réalisai point que le salaire hebdomadaire offert de 180 $ pour 40 heures de travail n’atteignait même pas le salaire minimum de l’époque.

Julie Tondreau
Julie Tondreau
Les conditions étaient très difficiles. La secrétaire que je devais aider a quitté en vitesse et on ne l’a pas remplacée. Puisque c’est elle qui devait m’enseigner les rudiments du métier, je me suis retrouvée toute seule avec trois avocats en détresse ainsi qu’un paquet de dossiers en ébullition.

Je n’osais pas me plaindre, même si, malgré mon jeune âge et mon manque d’expérience, on m’avait attribué une multitude de tâches additionnelles n’ayant aucun rapport avec mon poste, comme la responsabilité de la location des logements et des stationnements.

Inutile de vous dire que je sortais du bureau très tard à tous les soirs.

Et oui, mon patron devait investir dans l’immobilier pour réussir à payer le salaire de sa secrétaire...

Un beau jour d’hiver, où les urgences arrivaient de toutes parts, la coupe fut tellement pleine que mes mains n’arrivaient même plus à taper!

Un huissier était près de mon bureau et attendait depuis une demi-heure que je lui transmette une procédure qui était encore emprisonnée dans mon ordinateur.

Aucun moyen de la libérer...

Je sortis donc dehors à moitié habillée, à vingt degrés sous zéro et pleura à chaudes larmes.

Quelques minutes plus tard, je me ressaisis et retournai au front.

Dans la soirée, lorsque mon copain vint me chercher, je lui racontai ma dure journée et lui ajouta, en pleurant à nouveau :

« Le pire dans tout ça, c’est que j’aime exercer ce métier! ».

Une avocate m’appela ensuite à la maison pour me dire que je n’avais pas terminé tout le travail et que je n’aurais pas dû quitter le bureau avant 23 heures!

Je n’en pouvais plus.

Je rendis mon tablier puis, quelques mois plus tard, je tentai à nouveau l’expérience, mais cette fois-ci auprès d’une étude qui su me traiter avec soin, comme plusieurs autres, d’ailleurs.
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3 commentaires

  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 13 ans
    bonne réaction !
    Vous avez très bien fait de partir de ce bureau qui vous exploitait jusqu'à l'os.
    La honte, pour ce cabinet qui traite ces employés comme des esclaves!
    Heureusement, maintenant vous avez trouvé une étude qui respecte son personnel et c'est tout à leur honneur!

  2. Me
    Me
    Tant d'urgences dans une seule journée ne peuvent que démontrer la désorganisation ou le manque du sens des priorités de l'avocat et donc nécessairement son incompétence globale.

  3. Anonyme
    Anonyme
    il y a 13 ans
    Re : Me
    > Tant d'urgences dans une seule journée ne peuvent que démontrer la désorganisation ou le manque du sens des priorités de l'avocat et donc nécessairement son incompétence globale.

    Très bonne analyse et sur ce point je suis tout à fait d'accord avec Me.

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