Ogilvy en hausse, Sears Canada en baisse

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Amélia Salehabadi

2010-11-23 14:15:00

Quels sont les acteurs du monde juridique qui ont la cote aujourd'hui? Quels sont ceux qui en arrachent? Amélia Salehabadi vous les présente.

En Hausse

Me Marianne Ignacz, de chez Ogilvy.

Grâce à elle et à son équipe, le géant de la pharmacie, Glaxosmithkline peut en effet respirer un peu plus tranquillement au Québec.

En effet, à moins que cette cause ne se rende en Cour suprême du Canada, le recours collectif contre GSK et son médicament phare, l'antidépresseur Paxil (pour des problèmes de dépendance et de sevrage), semble bien être arrivé à son terminus au Québec.

La Cour d'appel formé du trio Morin-Doyon-Bich confirme la décision du juge de première instance Mark G. Peacock et rejette à son tour, la demande d'autorisation de recours collectif initié par Iyana Goyette.

Incidemment, Iyana Goyette est une avocate qui pratique aujourd'hui auprès de l'Office de la propriété intellectuelle du Canada. Au moment de l'initiation de la demande d'autorisation, Me Goyette était une étudiante.

Mais revenons à la Cour d'appel.

Dans un jugement minimaliste d'une page à peine, la Cour d'appel donne raison au juge de première instance qui avait considéré que les faits allégués, à leur face même, ne pouvaient pas justifier les conclusions recherchées par la requête, contrairement à l'exigence mentionnée à l'alinéa b) de l'article 1003 du Code de procédure civile.

Interviewé au sujet de cette victoire au Québec, le client, par la voix de son assistant general counsel , Andrea Parry a répondu ceci à Droit inc. :

« GSK is pleased with the decision of the Court of Appeal in Goyette affirming the denial of class certification in a pharmaceutical case. The decision confirms that a class action is not appropriate in situations where different claimants have taken a medication at different times under different circumstances with different alleged effects. »

Norm Steinberg, le président d'Ogilvy a quant à lui, commenté ainsi la victoire de l'associée et coresponsable de l' équipe recours collectifs de la boîte « nous sommes tous absolument ravis de cette victoire importante remportée pour notre cliente GlaxoSmithKline. Cette victoire aura également des conséquences importantes pour nos autres clients dans le domaine pharmaceutique. »

Belle année 2010 pour Me Ignacz : elle se marie en juin, puis elle est nommée co-responsable de son département et finalement cette victoire importante pour un client important!

Car, pas évident cette victoire quand même, puisque c'est la première fois qu’une autorisation de recours collectif contre une compagnie pharmaceutique est rejetée par un tribunal québécois.

Il est en effet de bon ton de taper sur les grandes-méchantes compagnies pharmaceutiques dans la belle Province. Je salue donc le courage de ces juges, car les recours collectifs à toutes sauces finissent par se refléter sur le prix des médicaments.

Pour lire le jugement, cliquez ici.


En Baisse

Sears Canada, représenté par Me Julien Lussier de chez Irving Mitchell Kalichman, qui vient de se faire sérieusement taper sur les doigts par le juge Eliana Marengo de la Cour du Québec dans le dossier [http://www.jugements.qc.ca/php/decision.php?liste=49373355&doc=D434502C587086DEEE1401A1FD9F9D5DB5413AB878E14743034B8D7991A91D32&page=1
|Dumais c. Sears Canada inc.]

Qui mérite une petite sanction aujourd'hui?
Qui mérite une petite sanction aujourd'hui?
Pour la petite histoire, le demandeur, représenté par Me Luc Lachance de chez Sébastien Downs Astell Lachance, avait retenu les services de Sears Canada pour réparer le toit de sa maison qui coulait.

Sears Canada sous-traite et cela malgré la promesse faite au demandeur.

Non seulement le toit n'est pas bien refait, mais il en coûte encore davantage au demandeur de défaire le travail mal fait et de le faire refaire.

Le contrat de service est résolu par la Cour et des dommages de 5500 $ sont accordés au demandeur.

Voilà pour l'histoire judiciaire de ce dossier.

Mais ce n'est pas de cela que je désirai vous entretenir.

Je voulais simplement vous dérider quelque peu en cette triste journée pluvieuse de novembre sur Montréal..

Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas vous raconter une énième blague sur les avocats.

Non, je vais faire mieux.

Je reproduis ici des extraits de lettres que le demandeur a envoyées au PDG de Sears Canada ainsi qu'à l'agence de recouvrement.

Des bijoux, je vous assure.

« La présente est pour vous aviser que le relevé de compte daté du 18 septembre 2008, concernant la réfection de ma toiture, est inexact.

(...). Après 42 jours d'un service pourri, ma patience a maintenant atteint ses limites! (Notez que la facture, plus rapide, m'est parvenue dans les… 10 jours !!!).
La surfacturation actuelle vient essentiellement de:
• Des belles promesses du "vendeur-qui-se-cache" depuis le 29 août dernier, date des travaux, et qui m'a dit, par 3 fois, venir me rencontrer… (il ne retourne même pas mes messages.)
• D'une charge d'environ $520. pour des items figurant au contrat, mais qui n'ont même pas été posés.
• D'un préjudice de $6381. causé par le dit "menteur-qui-se-cache", concernant une entente tacite non-respectée.
• De bris au plafond de ma cuisine, causés par vos installateurs, évalués à quelque $300.
• D'autres paroles mensongères dites par le même "vendeur-devenu-fantôme-sitôt-le-contrat-signé" lesquelles ont surévalué la facture de $413.
(...)
J'ai tenté sans succès d'expliquer mon cas, tant au "Service-à-la-clientèle" de Sears Canada qu'au vôtre. Entre autres choses, je voulais contacter le "supérieur" du "vendeur-devenu-invisible"… J'ai vite réalisé que ces "Services-à-la-clientèle" sont, en réalité, des "Barrières-anti-clients". On m'a avancé toutes sortes de balivernes, tout en refusant de se nommer. De plus, on a refusé de me fournir les numéros de téléphone et de fax des patrons. (si patrons il y a, dans vos drôles d'entreprises!)
Sears Mastercard: je vous suggère de retourner votre créance à Sears Canada.
Sears Canada:
(..)
(s) André Dumais
C.C.: O.P.C. (Office de la protection des consommateurs)
R.B.Q. (Régie du bâtiment du Québec)
O.C. (Option Consommateurs)
Revue Protégez-vous. »

« Anjou, Qc, December 3, 2008.
The President
Sears Canada Inc.
Sir;
I've been a Sears' customer for 49 years. It all ended last August 29 when I was cleated by a certain Raphy Abergel, a salesman in your Roof Repairing Service, Ville St-Laurent, Qué.
I won't relate here all lies and promises he did, nor mention all wrong information he wrote down on my contract, nor written items never delivered appearing on same contract. Then he disappeared. Contacted on his mobile phone he still lied promising twice to meet me and make the ajusments he agreed I was entitled to. He never showed up. Like a ghost…
When I realized what kind of a lier he was, I tried to contact his supervisor, but nobody ever wanted to give me this supervisor's name and phone number. Another ghost…
In the meantime I received a visitor from Sears: the roof inspector. A young guy, about 22 years-old, came to take photos and notes of the work done. Nobody ever heard or saw his report. Was he a real inspector or a spare time sweeper? Again, I tried to contact him for forgotten defects: nobody ever wanted to tell me where to reach him. Another secret: another ghost…
The O.P.C. which is the Québec Consumer Protection Office, suggested me to write a letter to you. The registered letter was received by L. McCrae last October 14. On October 20 someone from your office called me up saying the letter was to be sent to your Montreal office.
I thought someone would wake up then. But it still took 29 days before I receive a phone call from a said supervisor. (Because 2 days before, he received copy of my official complaint at the Consumer Protection Office…) His name: Edric Lefebvre.
But Mr Lefebvre never had the intention to settle any problems. All he was trying to do was making me mad.
Example #1: He treated me of being a "racist" because my complaint to the Consumer Protection Office was mentionning: "We don't have anymore the experienced inspectors we used to have…" He argued to me saying: "A 22 years-old boy possesses as much experience as a 50 years-old man…" I didn't tell him he was stupid, mixing up intelligence, education and experience. I just told him he was in bad faith.
Example #2: About my broken ceiling, he said: "Workers had to wald on the roof, to repair it…"
I was real mad that the only person contacting me to settle, 81 days after the job is done, was a man defending faulty ghosts employees instead of considering customer. (Funny marketing minded.) Every problem we discussed was kind of a goal for him to get me angry.
I'm still receiving Master Card bills since. With interests, even if my contract was done "No interest". I called them and explained the whole thing. I told them I won't pay them a penny until the promised ajustments are done.
This, Sir, is only part of the story. I'm ready to settle anytime with an "intelligent" person. I presume you never knew you had 3 employees like that. Shame on them. I refuse to talk or deal with them anymore.
Hoping this letter will help you to make a littre cleaning in your company. Especially the Ghosts.
Sincerely;
(s) André Dumais
P.S.: I admit I gave my confidence too fast. I was trusting because the name Sears was there. Mr Lier Abergel never told me there were sub-contractors to do the job. I insisted on having a "Self-adhesive Elastomere" under my roof shingles, because the Quebec Construction Laws requires it on roofs less than a 3/12 sloping. Mine is 2/12. I'm worrying: "Was I cheated by Abergel on this item too? My estimate stated "Armourgard Self-adhesive", but my guaranty report from IKO says that cheap "Standard Protecto" membrane was installed. If my roof leaks Sears will have to do the whole job again… FREE.
C/C: O.P.C. (Office de la protection du consommateur)
Régie du bâtiment du Québec »

Oui, quelqu'un du bureau du PDG aurait dû lui répondre. Cela s'appelle du service à la clientèle ou encore mieux « Reputation risk management », car une fois dans un jugement, qui sait ce que les médias vont en faire!

Par ailleurs, nous attendons toujours la réaction de l'OPC...
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