L’humanitaire avant la pratique ?
Jean-françois Théorêt
2010-12-06 10:15:00
Le recruteur juridique Jean-François Théorêt répond à la Question Carrière de la semaine posée par un lecteur de Droit-inc.com, qui se demande si faire de l'humanitaire avant de débuter sa carrière est une bonne idée?
Bonjour,
J'aimerais démarrer ma carrière dans l'humanitaire avant de commencer en pratique privée. Un tel cheminement est-il possible ou bien est-ce qu'il est de nature à me "griller" sur le marché de l'emploi futur ?
Réponse
Bonjour cher lecteur,
Si vous voulez parler de pratiquer le droit, tout dépendra de la période au cours de laquelle vous ferez du droit humanitaire... Je vous renverrai à la chronique du 4 février 2010 qui traitait du passage du droit social au droit des affaires. Passage qui peut se faire assez difficilement soit dit en passant...
Je vous dirais que votre début de carrière en humanitaire pourrait s’apparenter à celle que d’autres pourraient faire en droit social.
Cependant, si votre question porte sur le travail humanitaire non juridique, c’est autre chose. Si vous avez un intérêt pour l’humanitaire, sautez dans l’aventure à pieds joints et faites ce dont vous avez envie car c’est peut-être la dernière occasion que vous aurez. Les employeurs ne verront pas d’un mauvais œil un tel parcours, au contraire. Voyez cela plutôt comme du bénévolat (ce que les employeurs en pratique privée aiment retrouver sur un CV) prolongé.
Plusieurs personnes voyagent avant de débuter leur carrière et ne sont pas pour autant désavantagées ; vous ne le serez pas plus du fait de l’aspect social et d’entraide de votre voyage, bien au contraire. Si vous avez déjà un stage, assurez-vous d’en discuter avec votre employeur de manière à l’accommoder. Il se pourrait qu’il préfère que vous fassiez votre stage avant de quitter pour une période prolongée. Il se pourrait aussi qu’il soit ouvert à attendre votre retour.
Si vous quittez pour allez faire un voyage humanitaire tout en ayant un emploi, il y a bien entendu un risque qu’il ne soit plus disponible à votre retour, malgré de belles paroles de l’employeur. Cependant, si vous quittez sans avoir un emploi vous attendant au retour, il ne sera pas plus difficile de trouver une opportunité quand vous reviendrez, au contraire.
Les employeurs voient normalement d’un bon œil ces expériences. Premièrement, celles-ci poussent à développer rapidement une certaine maturité chez les gens ainsi qu’un sens des responsabilités accru. Aussi, vous démontrez de l’initiative, de la débrouillardise et de bonnes aptitudes à vous adapter rapidement à tous types d’environnements. Du moins, c’est ce que vous voudrez mettre de l’avant lors de vos entrevues…
Au plaisir.
Jean-François Théorêt
Chaque semaine, tour à tour, les recruteurs juridiques Caroline Haney et Jean-François Théorêt répondent à une question posée par vous chers lecteurs.
La Question Carrière de la semaine est choisie parmi toutes celles reçues sur le site. Toutes les questions sont bonnes du moment qu’elles concernent votre carrière de juriste.
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