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Dominique Tardif

2011-03-09 15:00:00

Dominique Tardif rencontre cette semaine la vice présidente de Transforce Josiane-Mélanie Langlois. Elle évoque ses choix de carrières et les défis qui ont jalonné son parcours professionnel.

Notaire de formation, Josiane-Mélanie Langlois est aujourd'hui à la tête des affaires juridiques de la compagnie Transforce.

1. Pourquoi avez-vous, à l’origine, décidé d’être notaire plutôt que de choisir un autre métier/profession, et plutôt que d’être avocate ?

Mon but, en entrant à la faculté de droit, était de devenir avocate, avec pour objectif de servir la justice et de contribuer à un monde meilleur. J’ai cependant réalisé qu’existait beaucoup de rivalité dans le milieu du droit, et que l’ambiance qui y régnait n’était pas aussi pacifique que je ne l’aurais cru. Au même moment, j’ai côtoyé quelqu’un qui se dirigeait vers la profession de notaire, dont je savais peu, et qui me l’a fait connaître. J’aimais le fait de pouvoir être neutre et de ‘voir’ les deux côtés d’une transaction, ce qui m’a amenée à faire ma maîtrise en droit notarial après le baccalauréat en droit. J’ai ensuite travaillé en pratique privée, à l’endroit où j’ai complété mon stage, jusqu’à ce que je joigne Transforce.

2. Quel est le plus grand défi professionnel auquel vous avez fait face chez Transforce ?

Mon plus grand défi a été de mettre en place un département juridique qui n’existait pas au moment de mon arrivée. Au départ, ma principale tâche était liée au droit immobilier, qu’il s’agisse de baux, de sous-baux ou d’achat & de vente d’immeubles.

"Mon plus grand défi a été de mettre en place un département juridique qui n’existait pas."
Rapidement, j’ai été impliquée sur l’exécutif et appelée à agir comme secrétaire corporative de la compagnie. Cette implication est d’ailleurs survenue beaucoup plus rapidement que prévu, comme la personne qui occupait ce poste a quitté deux mois après mon arrivée. C’était évidemment impressionnant au départ que de participer et d’assister à la prise de décisions stratégiques pour l’organisation. Une fois les dossiers mieux organisés et un système mis en place, j’ai procédé à des embauches, de sorte que je chapeaute maintenant le département et me concentre sur les acquisitions et la stratégie, alors que les avocats du département concentrent surtout leurs activités sur le litige. Nous sommes également aidés d’un stagiaire et d’une adjointe.

3. Si vous pouviez changer quelque chose à la pratique du droit, de quoi s’agirait-il ?

Ce que je déplore le plus sont les poursuites judiciaires intentées sans motif, ou avec pour objectif principal d’en venir à un règlement à l’amiable qui permette d’obtenir des sommes de la partie adverse. Il existe malheureusement encore beaucoup de ces actions, et encore plus aux États-Unis qu’ici. Il est, je crois, déplorable que les avocats acceptent de mener ce type de poursuites, qui ne servent pourtant pas les intérêts de la justice. J’aimerais qu’un plus grand nombre d’entre eux dise non à ces actions, et qu’on voie ainsi les choses changer pour le mieux.

4. La perception du public envers la profession notariale et des notaires en général est-elle plus positive, égale ou moins positive qu’elle ne l’était lors de vos débuts en pratique? Et pourquoi, à votre avis ?

Je ne crois pas qu’il y ait eu beaucoup d’évolution sur ce point. Le notaire est toujours perçu comme quelqu’un d’assez traditionnel et qui est moins impliqué que d’autres dans le monde des affaires. Il s’agit encore aujourd’hui de la perception qui existe au sein du public, bien qu’elle ne s’avère pas toujours exacte et que les choses pourraient certainement évoluer davantage sur ce point. Il n’y a donc à mon avis pas eu d’évolution ‘à grande échelle’, même si dans mon cas pris individuellement, plusieurs perçoivent ce que je fais comme étant différent.

5. Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un débutant sa carrière et souhaitant être à la tête d’un département juridique comme vous ?

Le droit est en constante évolution, et il est important de ne pas s’en tenir aux connaissances que l’on a, car il y a encore beaucoup à apprendre. En entreprise, les ressources ne sont souvent pas les mêmes qu’en cabinet : les bibliothèques et les ressources électroniques sont plus limitées, et il n’y a pas toujours un confrère avec qui échanger. Il faut donc montrer beaucoup d’initiative, et souvent plus d’efforts compte tenu que l’accès n’est pas le même. Et même si on est souvent très occupé, il ne faut surtout pas laisser tomber!

Je crois par ailleurs qu’il est préférable d’avoir quelques années de pratique, en cabinet ou en entreprise, avant de mettre sur pied un département juridique. La théorie et la pratique étant deux choses très différentes, il est bénéfique d’apprendre le métier avec d’autres, et de mieux comprendre quelles sont les problématiques auxquelles les entreprises peuvent faire face.


En vrac…

• Dernier bon livre qu’elle a lu : « Anges et démons », Auteur : Dan Brown

• Dernier bon film qu’elle a vu : « Origine », Réalisateur : Christopher Nolan

• Elle a un faible pour… la cuisine mexicaine

• Et les voyages ? Elle visiterait volontiers le monde entier et adore l’Italie où elle va tous les ans. Elle choisit la Russie comme endroit qu’elle aimerait explorer.

• Si elle choisissait une autre carrière, elle serait… sans doute pilote d’avion !

Biographie

Après avoir complété sa maîtrise en droit notarial en 1996 et pratiqué à son compte pendant quatre ans, c’est en 2001 que Me Josiane Langlois s’est jointe à TransForce Inc. Elle fonde alors le premier département juridique de l’entreprise puis est nommée vice-présidente, affaires juridiques en 2006. Également secrétaire du conseil, elle gère tous les aspects corporatifs et de gouvernance. Elle a représenté l’entreprise dans l’accomplissement de près d’une centaine d’acquisitions-clés. Elle a participé à la conversion de TransForce en fonds de revenu en 2002, à sa reconversion en 2008 ainsi qu’aux divers financements et émissions publiques menés depuis 2001.
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