Être un super plaideur...

Marc Whiteley, avocat spécialisé en litige chez Pallett Valo en Ontario, l’a bien compris : une bonne ou une mauvaise plaidoirie peut tout changer à la décision du juge.

« La plaidoirie n’est pas une science exacte, et un talent certain pour la persuasion ne fait pas tout », explique-t-il sur Canadian Lawyer Mag.

Pour vous aider à soigner vos plaidoiries, servir au mieux les intérêts de votre client, et vous tailler par conséquent une excellente réputation, voici ses conseils :

1. Ne négligez jamais votre interlocuteur

Gardez toujours en tête que vous vous adressez à un juge. Alors oui, c’est bête à dire mais les juges sont des êtres humains, tout comme vous (exception faite de la taille de leur bureau). En plus d’avoir certainement eu à plaider un jour, sachez qu’ils ont entendu des tonnes d’avocats avant vous ! Conduisez-vous en conséquence.

Qu’est-ce que cela signifie concrètement? D’abord, faites preuve de professionnalisme. Ne vous perdez pas en verbiages superflus. Vous échouez sur un point ? Passez au suivant. Ensuite, faites preuve de courtoisie. Si vous dites que vous allez faire quelque chose, faites-le. Ne gâchez pas votre temps, ni celui de la Cour. Cela ne changera pas forcément la donne, on vous l’accorde, mais cela ne peut pas vous nuire non plus.

2. N’oubliez pas de faire de vos devoirs

En d’autres termes : soyez prêts. L’issue d’une audience dépend aussi de vous, de votre façon de présenter l’affaire, de déployer les preuves d’un dossier. Des observations écrites mal rédigées, bourrées de lacunes ? Un dossier mal documenté? Autant de mauvais points pour l’avocat.

3. Soignez le fond et la forme

Cela fait peut-être des mois, voir des années, que vous et votre client préparaient cette affaire. Ne gâchez pas tout par une attitude inappropriée. Ce que vous dites est important. Votre manière de le dire aussi. Votre discours doit être mesurée, uniforme. Ne vous perdez pas en interrogatoires et contre interrogatoires. Votre nez ne doit pas rester collé à vos notes ! Un juge sait lire. Oui, vous pouvez vous appuyer sur vos notes, mais par pitié ne récitez pas ! Et, bien sûr, n’oubliez pas de regarder vos interlocuteurs dans les yeux.

4. Croyez à ce que vous dites

Faites tout ce qui est en votre pouvoir pour convaincre. Cela passe, en premier lieu, par un discours clair et concis. En second lieu, par une confiance en soi à toute épreuve. C’est simple, si vous n’êtes pas convaincu par vos propos, sachez que tout le monde va le sentir ! Pensez à résumer au mieux la situation et annoncez très clairement et d’entrée de jeu les tenants et les aboutissants de vos interventions.

5. Prêtez attention au langage corporel

A celui des autres. Au vôtre. Un juge qui regarde ses pieds ? Qui ne décolle pas le nez de ses petits papiers ? Cela vous donne un petit indice sur votre (in)efficacité, non ? Insufflez de la vie dans vos discours ! Cela ne veut pas dire que vous devez arpenter le tribunal de long en large, mais restez toujours réactif, sans cesse attentif au langage du corps. Prenez votre temps, ne vous agitez pas. Sobriété rime avec succès !