Carrière et Formation

L'outsourcing, un vrai business florissant?

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Céline Gobert

2011-08-15 14:15:00

Avocate dans un cabinet, elle décide de monter sa propre affaire. 18 mois plus tard, la voilà lancée sur le marché de l'outsourcing juridique, un secteur en pleine ascension. Elle raconte.

Lorsqu’elle décide de quitter Bay Street pour lancer sa propre affaire dans le secteur de l’outsourcing, avec ATD Legal Outsourcing, Shelby Austin ignore tout du succès qui l’attend.

Le marché canadien était-il prêt à recevoir son idée ? N’était-ce pas trop risqué ? « A l’époque, les gens pensaient que j’étais folle », confie-t-elle sur Law Times.

Le succès a été au rendez-vous pour Me Austin
Le succès a été au rendez-vous pour Me Austin
Aujourd’hui, les doutes sont loin derrière! ATD emploie cinq avocats à temps plein, et engage ponctuellement une poignée de collaborateurs pour des projets plus spécifiques.

Ses cibles principales ? Les cabinets d’avocats, plus que les départements juridiques d’entreprises. ATD se réclame du domaine du service, pas de la concurrence. « C’est un cabinet d’avocats avec les mêmes droits et les mêmes obligations que les autres. Notre modèle et notre culture sont tout à fait traditionnels », déclare Me Austin. ATD Legal Outsourcing veut offrir des services complémentaires aux cabinets canadiens : examen de document, diligence raisonnable, recherche et rédaction juridiques.

Sarah Millar, elle, avocate chez Osler Hoskin & Harcourt, a eu recours aux services d’ATD pour de l’examen de documents en litiges et contentieux. Pour gagner du temps, et de l’argent.

« Il y a beaucoup de ressources humaines, administratives, beaucoup de sous-traitants qui gèrent tout cela bien mieux que nous le faisons en interne », confie-t-elle. Une première expérience très concluante donc pour Me Millar, notamment parce que les services sont prodigués par des avocats locaux. Selon elle, c’est parce que les avocats sont canadiens, qu’ATD a su faire la différence.

Pour Me Millar chez Osler, l'outsourcing a été une expérience concluante
Pour Me Millar chez Osler, l'outsourcing a été une expérience concluante
« Les avocats sont formés au Canada, ils possèdent donc une parfaite compréhension de certains concepts éthiques canadiens », affirme-t-elle.

Gavin Birer, lui, lance Legalwise Outsourcing en 2006. A ce moment-là, bien que les États-Unis et l’Angleterre aient décidé de sauter le pas, c’est le seul cabinet canadien à s’engager sur cette nouvelle voie.

Deux raisons, selon lui, expliquent la progression assez lente du secteur : d’un côté, des pratiques juridiques engoncées dans des habitudes tenaces (ne pas penser à faire rimer efficacité et nombre d’avocats par exemple), et des mentalités quelque peu frileuses.

« Les avocats n’aiment pas le changement, et donc il est encore plus difficile dans le milieu juridique qu’ailleurs d’insuffler de pareilles idées », dit-il. Selon Me Birer, les départements juridiques d’entreprises sont la clé de la croissance du secteur de l’outsourcing, principalement parce qu’ils cherchent davantage à réduire les coûts.

L’un des premiers à s’engager sur cette voie est la Banque Royale du Canada, qui a recours à ce type de services pour des projets multi-juridictionnels. Pour Emily Jelich, conseillère juridique à la Banque Royale, l’outsourcing est une ressource encore inexploitée au Canada, une aide qui fournit un travail efficace, à moindre coût.

Et, en optant pour l’outsourcing, elle compte bien donner l’exemple.

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