Nouvelles

Ce jour-là, j'étais...

Main image

L'équipe Droit-inc

2013-09-09 15:00:00

Où étiez-vous et que faisiez-vous le 11 septembre 2001? Voilà la question que nous avons posée à une douzaine d'avocats du Québec. Ils témoignent...

Kim Thomassin, associée directrice pour la Région du Québec chez McCarthy:
"J'étais au bureau, dans un appel conférence avec des clients et l'un d'eux a mentionné qu'un avion avait frappé une tour du World Trade Center. Après notre choc initial, nous avons réalisé l'ampleur de ce qu'il disait et avons suivi cette "impossibilité" sur le web et à la télévision. J'ai aussitôt fait un recensement des membres de ma famille et mes amis proches, vérifier où ils étaient, m'assurer que personne n'était sur place ou en danger. On travaillait aussi à ce moment-là sur des dossiers avec des cabinets new yorkais qui ont été paralysés pendant plusieurs jours. Nous avons partagé nos documents pour les aider à continuer à travailler sur les dossiers dans des locaux improvisés."

François-Xavier Simard, avocat d’affaires du cabinet Jolicœur Lacasse à Montréal:
"C’est ma fille avocate qui m’a téléphoné alors que je travaillais sur un important contrat. Elle était catastrophée. Au début, je ne l’ai pas cru. Cela ne pouvait pas être vrai ! Tout le monde était scotché en salle de réunion devant les écrans de télévision. J’ai eu un sentiment de rage, d’incompréhension. Comment peut-on attaquer ainsi des innocents ?"

Luc Beaulieu, Associé principal, Avocat, Norton Rose, Montréal:
"J'étais affairé à préparer la défense d'un de nos clients à l'encontre d'une requête en accréditation de l’Association Internationale des Machinistes visant un groupe d'employés de bureaux. J'examinais des documents, qui allaient devenir des pièces à déposer et une liste de témoins potentiels, le tout avec mon collègue des RH. Au beau milieu de notre préparation, je dirais vers 10h00-10h30, l'adjointe administrative des RH entre dans la salle de conférence très émue et nous annonce: "les E-U seraient attaqués, des avions enfoncent des édifices ou des bombes les frappent a New-York". On a immédiatement cru qu'il s'agissait d'une blague ou d'une version année 2000 du canular d'Orson Wells. Mais non, on a réalisé rapidement que c’était la triste et inquiétante réalité. On a poursuivi la préparation jusqu'à ce qu'on apprenne l'attaque du Pentagone et l'écrasement du dernier avion au sol mais en s'informant constamment des développements. La concentration n'y était vraiment plus et on a alors convenu qu'aucun témoin pressenti n'aurait la tête au dossier. On a donc mis fin a notre réunion. J'étais bouleversé. Plutôt que de rentrer au bureau, je me suis alors rendu chez moi et j'ai suivi le tout à CNN avec la famille et ce n’était rien pour nous rassurer. Évidemment, le collègue en RH et moi avons repris le travail de préparation quelques jours plus tard et ensuite menée l'affaire a bon port en obtenant notamment le rejet de la requête en accréditation. On a toujours convenu que cette tragique journée nous unirait pour la vie puisque comme lorsque J-F Kennedy est mort, ou lorsque l'on a mis le pied sur la lune, on se souvient toujours exactement de ce qu'on faisait a ce moment-la. Dimanche, je penserai certainement à mon collègue des RH et je n'oublierai jamais notre réaction"

Charles Chevrette, Associé-directeur, McMillan, Montréal:
"J’étais en route vers le bureau lorsque la première tour du World Trade Center a été frappée vers 8:45 a.m. Je me rappelle les balbutiements des animateurs du poste de radio parlée que j’écoutais dans ma voiture qui, de toute évidence, regardaient les chaînes d’information continue et tentaient d’y comprendre quelque chose. Arrivé à mon bureau dans les minutes qui ont suivi, j’ai eu peine à trouver un site web d’information qui n’était pas congestionné pour visualiser ce qui s’est passé. J’ai finalement obtenu l’image en direct à même le site de Bloomberg TV et j’ai alors vu le second appareil s’enfoncer dans l’autre tour. Si les journalistes continuaient de se perdre en conjectures, pour moi il n’y avait pas de doute. Le monde venait de changer."

Louisa Lakeb, Avocate en pratique privée à Québec:
"J'étais encore étudiante. Durant l'après-midi, j'entendais les étudiants dans les couloirs parler d'avions, du World Trade Center, mais rien de précis. Je n'ai su ce qu’il se passait qu’après la fin de mes cours, vers l'heure du souper."

Pierre-André Themens, associé-directeur de Davies:
"J'étais à mon bureau quand j'ai entendu parler du premier avion, et pensant que c'était un accident j'ai allumé la télé dans mon bureau avant même que le deuxième avion percute le WTC. En 5 minutes tout un groupe de collègues s'est retrouvé dans mon bureau avec moi, à écouter, en silence. J'ai quitté le bureau très tôt pour aller chercher mes enfants a l'école."

Christine Jutras, avocate en droit civil et matrimonial du cabinet Jutras à Drummondville:
"J’étais au bureau, comme tous les jours, et mon mari m’a appelée. J’étais très inquiète pour ma sœur, qui était aux Émirats arabes à ce moment-là. Mais elle a pu regagner Paris assez rapidement."

Hubert Sibre, associé du bureau de Davis à Montréal:
"Lorsque les tours sont tombées, j'étais dans mon bureau du 25ème étage, chez BCF. On était tous figé ! Je regardais dehors au loin pour voir s'il y avait des avions. À part appeler nos proches, il n'y avait rien que l'on puisse faire; on subissait les événements. La lourde question était de savoir si c'était terminé. Le plus inquiétant était de réaliser que c'était le début de quelque chose de bien pire."

Robert De Blois, avocat chez De Blois & Associés à Québec:
"Je rédigeais des procédures. Un associé m’a appelé. Ma première réaction fut de croire à un accident, une erreur de pilotage. Après ce fut le choc, j’étais incrédule ! Je me suis dit : ce n’est pas pensable ! Inimaginable !"

Jérémie Langevin, avocat du cabinet Stein Monast, à Québec:
"J’étais étudiant à l’Université Laval, je me trouvais au café de droit nommé « La Dissidence », c’est la première fois que je voyais les télévisions allumées dans le local ! Tout le monde était obnubilé par les écrans. Dans l’immédiat, c’est l’incrédulité qui prime. Je me souviens avoir pensé « Cela ne peut pas être vrai, ce n’est pas réel! ». Ce fut un grand choc."

Fredy Adams, avocat en recours collectif du cabinet Adams Gareau à Montréal:
"J’étais au bureau, un ami m’a appelé pour me le dire. Lorsque j’ai réalisé ce qui se passait : il m’a été impossible de continuer à travailler. J’ai veillé devant ma télévision jusqu’à tard le soir. Quinze jours plus tôt, j’étais à New-York avec ma famille et nous avions visité les tours jumelles !"

Jean-Yves Fortin, associé du bureau de Davis à Montréal:
"Lorsque la première tour est tombée, je participais a l'assemblée annuelle des actionnaires des pharmacies Uniprix pendant un ajournement. Après la reprise de l'assemblée, la deuxième tour est tombée; tous les participants étaient consternés. Nous avons quitté l'assemblée pour contacter nos proches pour les rassurer malgré notre grande inquiétude. A la brunante, nous étions dans un endroit offrant une vue sur le ciel nord-nord ouest de Montréal, une vue semi-périphérique de Joliette à Valleyfield. Cette vue sans avion de ce ciel reste gravée à jamais dans ma mémoire. J'étais et je demeure convaincu que les hommes et la terre ne seront plus jamais les mêmes."

Charles Spector, Associé, FMC, Montréal:
« Je me souviens que j’étais en conférence téléphonique dans une des salles du bureau de Montréal lorsqu’un des intervenants sur l’appel m’a dit qu’il venait d’apprendre qu’un avion s’était écrasé dans le World Trade Center. L’appel s’est poursuivi; mais, peu de temps après, au bout du fil on entendait des bruits et du va-et-vient et les parties ont alors convenu de reporter l’appel. Lorsque j’ai quitté la salle de conférence, j’ai rencontré une de nos parajuristes qui avait l’air absolument horrifié. Elle m’a dit que les États-Unis étaient sous attaque et que de nombreux avions avaient été détournés. Je me suis ensuite dirigé vers le salon des avocats où plusieurs avocats et membres du personnel regardaient brûler le World Trade Center. Lorsque la première tour s’est effondrée, plusieurs ont détourné les yeux et un soupir audible s’est fait entendre des personnes présentes qui ne cessaient de dire « Oh mon Dieu ». Ma première pensée a été « le monde vient de changer ». Je me suis ensuite empressé de descendre du 39e et de me rendre à mon bureau où j’ai téléphoné à mon épouse pour lui annoncer la nouvelle et de lui demander d’aller chercher les enfants à l’école. J’ai ensuite appelé mon cousin qui travaillait non loin du World Trade Center. Je n’ai pas réussi à le rejoindre. Je me suis mis à penser au nombre de personnes qui étaient dans les tours et à toutes les personnes que je connaissais qui auraient pu perdre la vie ou qui étaient en danger. Personnellement, ce fut une journée qui a changé le monde. »


12472

9 commentaires

  1. important
    important
    il y a 12 ans
    important détail
    Est-ce qu'on pourrait obtenir la référence dans les rapports judiciaires ?

    • FB
      Re : important détail
      > Est-ce qu'on pourrait obtenir la référence dans les rapports judiciaires ?

      Oui, la référence svp.
      C'est fondamental pour ma compréhension.

  2. Me
    Me
    Et c,est aussi le 11 septembre 2001 que fut fondé le bureau montréalais de Blakes.

  3. Me
    Me
    Afficher un faux-hawk dénote un manque cruel de professionnalisme... du moins à Montréal.

  4. Me
    Me
    "Christine Jutras, avocate en droit civil et matrimonial du cabinet Jutras à Drummondville:"

    Ça n'existe pas. On dit droit familial. Matrimonial c'est lorsque vous faites seulement des divorces et séparations et que vous refusez des clients qui, par exemple, ont des problèmes de garde sans être mariés. Or, je n'ai jamais vu un avocat qui fait ça.

  5. Me
    Me
    "J’étais très inquiète pour ma sœur, qui était aux Émirats arabes à ce moment-là. Mais elle a pu regagner Paris assez rapidement."

    C'est ridicule de croire qu'à ce moment là quelq'un pensait franchement que Paris pouvait être plus sûr que les EAU.

  6. Me
    Me
    ""J’étais étudiant à l’Université de Laval, je me trouvais au café de droit nommé « La Dissidence », c’est la première fois que je voyais les télévisions allumées dans le local ! Tout le monde était obnubilé par les écrans. Dans l’immédiat, c’est l’incrédulité qui prime. Je me souviens avoir pensé « Cela ne peut pas être vrai, ce n’est pas réel! ». Ce fut un grand choc."
    "

    Impossible.

    Barreau 2006, de U Laval en plus qui utilise "obnubilé", "ce fut", "cela ne peut" et "incrédulité qui prime" dans un langage courant rapporté en citation. Ridicule au surplus.

    "Dans l'immédiat" c'est fort possible. C'est un terme vide de sens façon HEC. Ces termes sont fréquemment rencontrés chez les jeunes avocats.

  7. Anonyme
    Anonyme
    il y a 12 ans
    d'une ancienne étudiante de McGill
    Moi j'avais 23 ans et je commençais mon premier cours d'obligations contractuelles avec M. Jutras à l'université McGill. Comme nous étions en cours, personne ne savait ce qu'il se passait à l'extérieur. Ce n'est qu'en sortant que là un étudiant me dit: Do you know what happened? the twin towers got hijacked.... je dois avouer que je n'étais pas familière avec ce mot là puisque je ne suis pas anglophone et qu'à l'époque, mon anglais n'était pas aussi fort qu'aujourd'hui. bref, devant les télévisions du café étudiant, un groupe impressionnant de jeunes était amassé. Impossible de voir l'écran. N'ayant aucune idée du désastre, je rentre chez moi par le métro habituel.... ce n'est qu'en rentrant chez moi que j'ai vu les avions rentrer dans les tours. Aujourd'hui j'ai 33 ans. Je n'ai pas vu ces 10 dernières années passées. Mais ce que je peux dire, c'est que nul n'est à l'abri d'un attentat terroriste. on l'a vu encore recemment en Norvège. On doit continuer à aller de l'avant et à se battre contre toute forme d'intégrisme quel qu'il soit.

  8. anonyme
    anonyme
    il y a 12 ans
    Encore une erreur !
    "J’étais étudiant à l’Université de Laval..

    C'est pas l'université de Laval, c'est l'Université Laval.

    Est-ce que vous relisez vos articles avant de les publier ??

Annuler
Remarque

Votre commentaire doit être approuvé par un modérateur avant d’être affiché.

NETiquette sur les commentaires

Les commentaires sont les bienvenus sur le site. Ils sont validés par la Rédaction avant d’être publiés et exclus s’ils présentent un caractère injurieux, raciste ou diffamatoire. Si malgré cette politique de modération, un commentaire publié sur le site vous dérange, prenez immédiatement contact par courriel (info@droit-inc.com) avec la Rédaction. Si votre demande apparait légitime, le commentaire sera retiré sur le champ. Vous pouvez également utiliser l’espace dédié aux commentaires pour publier, dans les mêmes conditions de validation, un droit de réponse.

Bien à vous,

La Rédaction de Droit-inc.com

PLUS

Articles similaires