La Presse

Les avocats du diamant

Main image

Rene Lewandowski

2011-09-28 15:00:00

Les cabinets qui desservent le secteur minier font des affaires d'or au Canada. Rares, pourtant, sont ceux qui s'occupent du diamant. Portrait.

Georges Dubé devait avoir environ 12 ans lorsque, pour la première fois avec ses parents, il a visité Anvers, en Belgique. C'était vers la fin des années 70, et le petit garçon qu'il était à l'époque ne savait pas qu'il venait de mettre les pieds dans la capitale mondiale du diamant. Ça, il ne l'a appris que beaucoup plus tard...

Depuis, Georges Dubé est devenu avocat. Et il n'a jamais remis les pieds à Anvers. Cela ne l'a pourtant pas empêché de se transformer en super pro dans les transactions minières impliquant des sociétés diamantaires.

"Nous sommes peu d'avocats dans ce secteur car c'est un domaine très spécialisé", explique cet associé qui pratique en droit minier chez Fasken Martineau, à Toronto, mais qui a fait son droit à Montréal.

En droit minier, le diamant reste un secteur de niche, selon Me Georges Dubé
En droit minier, le diamant reste un secteur de niche, selon Me Georges Dubé
Le droit minier est à la mode ces temps-ci, surtout au Canada. La soif des pays émergents pour les ressources canadiennes et la flambée des prix ont eu pour conséquences de donner beaucoup de boulot aux cabinets d'avocats. Plusieurs se sont ainsi positionnés dans ce secteur, certains étendant même leurs services à l'étranger pour accompagner leurs clients-acquéreurs ou pour servir les entreprises étrangères voulant investir au Canada. Fasken Martineau a depuis 2003 un bureau à Johannesburg, en Afrique du Sud, et Heenan Blaikie a en début d'année ouvert un bureau à Paris pour mieux servir le marché africain, lui aussi plein de ressources.

Mais lorsqu'on parle de droit minier, on fait surtout référence aux marchés de l'or, du cuivre, du nickel. Peu au secteur du diamant. Normal, explique Georges Dubé, il s'agit d'un marché de niche, dominé par quelques grandes sociétés, en position quasi oligarchique. Un domaine où le savoir-faire est à la fois unique et très bien gardé. Voilà pourquoi peu d'avocats y gravitent.

Il faut dire que son cabinet est bien positionnée pour servir les grands acteurs de l'industrie minière mondiale. La revue juridique Who's Who Legal vient d'ailleurs de nommer Fasken Martineau "cabinet de l'année en droit minier".

Un des plus importants clients de Fasken est la société De Beers, chef de file à l'échelle internationale dans le domaine de l'exploitation minière de diamants. L'an dernier, le cabinet l'a conseillée dans deux transactions. En mars 2010, Fasken a représenté la société pour le refinancement de ses facilités bancaires d'une valeur de 3,89 milliards$ ainsi qu'une émission de droits de 1 milliards$. Puis, en juin 2010, le cabinet l'a de nouveau représentée, cette fois pour la conclusion d'une entente avec Gedex Inc., société privée canadienne, entente qui permettra la commercialisation d'une nouvelle technologie d'exploration des ressources.

Georges Dubé, lui, a fait son entrée dans le marché du diamant en 1999. Et par la grande porte. C'était les débuts de la mine de diamants Diavik, dans les Territoires du Nord-Ouest. Aber Diamond, petite société - devenue Harry Winston Diamond Corporation - avait besoin de liquidités pour investir dans la mine en partenariat avec l'australienne Rio Tinto. Aber a donc cogné à la porte du bijoutier américain de renommée internationale - et aux poches profondes - Tiffany & Co... qui a allongé 100 millions de dollars pour une participation dans Aber et une portion de la récolte de diamants.

"Pour Tiffany, c'était un investissement stratégique", dit Georges Dubé, qui a représenté le bijoutier dans cette transaction. À l'époque, explique l'avocat, la provenance des diamants était incertaine (beaucoup étaient acquis durant les guerres), et, pour une entreprise comme Tiffany, il était très important de s'assurer que la source d'approvisionnement soit respectable, quitte à payer un peu plus cher. Question de réputation.

Depuis, George Dubé a représenté Tiffany dans plusieurs autres transactions. En mars dernier, il a ainsi conseillé l'entreprise pour une entente stratégique à long terme pour l'approvisionnement en diamants avec Diamcor Mining Inc., qui présente en Afrique du Sud. Tiffany a également fourni un financement de l'ordre de 5,5 millions$ à Diamcor dans le but d'accélérer la production du projet.

"Tiffany aurait pu opter pour un cabinet de Londres ou de New York, dit Georges Dubé. Mais comme nous avons de l'expertise dans le secteur du diamant, ils nous ont choisis."
31171

2 commentaires

  1. Kamryn
    Kamryn
    il y a 12 ans
    I love reading these articles because they're short but informtavie.
    I love reading these articles because they're short but informtavie.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 12 ans
      Re : I love reading these articles because they're short but informtavie.
      > I love reading these articles because they're short but informtavie.

      Nice typo...INFORM TA VIE lol

Annuler
Remarque

Votre commentaire doit être approuvé par un modérateur avant d’être affiché.

NETiquette sur les commentaires

Les commentaires sont les bienvenus sur le site. Ils sont validés par la Rédaction avant d’être publiés et exclus s’ils présentent un caractère injurieux, raciste ou diffamatoire. Si malgré cette politique de modération, un commentaire publié sur le site vous dérange, prenez immédiatement contact par courriel (info@droit-inc.com) avec la Rédaction. Si votre demande apparait légitime, le commentaire sera retiré sur le champ. Vous pouvez également utiliser l’espace dédié aux commentaires pour publier, dans les mêmes conditions de validation, un droit de réponse.

Bien à vous,

La Rédaction de Droit-inc.com

PLUS

Articles similaires