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PPP : Charest a baissé les bras, estime Mme Jérôme-Forget

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Agence Qmi

2011-10-04 07:15:00

L'ex-ministre libérale Monique Jérôme-Forget, depuis deux ans conseillère spéciale chez Osler, croit que les firmes de génie-conseil ont tué les partenariats public-privé (PPP).

Le gouvernement actuel a baissé les bras devant le lobby puissant de ces firmes, qui l'ont convaincu de mettre fin aux PPP, a expliqué Mme Jérôme-Forget, en entrevue avec le « Devoir ».

L’ancienne alliée de Jean Charest s’est dite convaincue que les PPP permettent d'éviter les fraudes et les dépassements de coûts.

Question de contexte

Le ministre des Affaires municipales, Laurent Lessard, estime pour sa part que le contexte économique actuel est le principal responsable des ratés des PPP.

« Devant l'éclatement de la structure de financement mondiale, il y a nécessairement un élément qui fait en sorte que ça a moins bien réussi », a-t-il soutenu, lundi.

Au Conseil du Trésor, on rappelle qu'il y a actuellement sept projets en mode PPP : le pont de l’autoroute 25, le CHUM, l'autoroute 30, l'OSM, le Centre universitaire de santé McGill, le Centre de recherche du CHUM et le CHSLD Champlain.

Michelle Courchesne a aussi indiqué qu'en 13 mois à la tête du Conseil du Trésor, elle n'a jamais eu de rencontre ou reçu d'appel pour tenter de l'influencer afin qu'elle mette de côté les projets en PPP.

En 2010, la politique-cadre qui régit les projets d'infrastructure publique a été révisée pour resserrer le contrôle des coûts et le calendrier des opérations.

Obsession PPP

Ancien membre du conseil d’administration du CHUM, le syndicaliste Marc Laviolette a dit ne pas être surpris des propos de Mme Jérôme-Forget. « Dans le gouvernement Charest, elle était celle qui en faisait une fixation », a-t-il dit lundi après-midi.

M. Laviolette a rejeté pour sa part la formule du partenariat public-privé pour les coûts plus élevés qu'elle entraîne. « Moi, j'ai toujours critiqué les PPP parce que le financement privé dont [Monique Jérôme-Forget] parle coûte plus cher que le financement que le gouvernement est capable d'avoir. Aussi, les taux d'intérêt sont plus élevés », a-t-il expliqué.

Pour Marc Laviolette, « l'État devrait tout simplement assumer ses responsabilités dans la gestion de ces projets-là ». Il a également estimé que pour s'attirer la faveur populaire, les politiciens présentent des projets à moindre coût, alors qu'ils savent pertinemment qu'il y aura des dépassements.

À titre d'exemple, la nouvelle salle de l'Orchestre symphonique de Montréal, construite en mode PPP, devait coûter 100 millions $ à l'origine. Le projet a finalement coûté 266 millions $, plus du double de ce qui était prévu au départ.
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3 commentaires

  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 12 ans
    Lobby puissant ?
    >Le gouvernement actuel a baissé les bras devant le lobby puissant de ces firmes


    A force d'accoler le qualificatif de "lobby puissant" à toutes sortes d'organisations, cette expression va finir par ne plus avoir de sens.

    Après le "lobby puissant" des syndicats, des féministes, des comités d'aide au logements, des organisations de femmes battues,... on veut nous faire croire qu'il y a un lobby puissant des firmes de génie conseil ?

    Nous sommes plutôt en présence, au parti Libéral, d'un puissant appétit pour le fric et le status quo, accompagné d'une puissante abscence de scrupules pour l'intérêt public.

  2. GBS
    GBS
    >on veut nous faire croire qu'il y a un lobby puissant des firmes de génie conseil ?

    Excusez mon impolitesse, mais il faut être un peu bouché pour ne pas croire que le génie-conseil a un lobby puissant.

    D'ailleurs, on les cible, à tort ou à raison, comme des responsables du fiasco dans le domaine de la construction, et de soudoyer la classe politique provinciale ou municipale.

    Pour en revenir au sujet, les avantages que MJF voit dans les PPP sont illusoires. On pourrait se défendre tout aussi efficacement avec des ententes forfaitaires musclées du gouvernement.

    Mais encore faudrait-il que le gouvernement et ses fonctionnaires fassent valoir leurs droits quand un entrepreneur supporté par l'ingénieur tente de soutirer des millions supplémentaires.

    Ce qui manque au gouvernement, ce ne sont pas juste des gens honnêtes, mais aussi des gens qui ont une colonne vertébrale et qui veulent travailler pour les intérêts de l'état.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 12 ans
      Re : GBS
      > Excusez mon impolitesse, mais il faut être un peu bouché pour ne pas croire que le génie-conseil a un lobby puissant.



      Je conviens avec vous qu'il y a un problème, mais on ne s'entend pas sur les termes: ce que vous décrivez est du banditisme, pas du lobbyisme.

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