Hélène Gagné

L’évaluation de la performance

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Hélène Gagné

2008-01-16 09:53:00

Selon une étude récente publiée par Fidelity Investments, les Canadiens sont préparés à remplacer en moyenne 50 % de leur revenu d’emploi lors de leur retraite.

Bien que l’on puisse différer d’opinion à savoir si ce revenu est suffisant, l’étude fait ressortir une réalité fondamentale: épargner et investir vise non seulement la gestion des actifs, mais aussi celle des passifs.

Le bilan simplifié d’un investisseur présente deux types d’actifs : son capital humain (ie la valeur actuelle de tous ses revenus d’emploi à venir d’ici sa retraite) et ses placements. Son bilan présente aussi deux passifs : les dépenses nécessaires à son mode de vie jusqu’à la retraite et ses dépenses personnelles après la retraite.

Deux constats importants s’appliquent à ce bilan financier. D’abord, le capital humain s’épuisera au fur et à mesure que notre investisseur s’approchera de la retraite.

Ensuite, il est plus facile de se discipliner à pourvoir aux dépenses immédiates qu’à celles de la retraite. Force est de reconnaître qu’épargner et investir en vue de la retraite est moins agréable que de consommer dans l’immédiat. Face à cela, nous soulevons une question fondamentale : l’industrie des services financiers mesure-t-elle correctement la performance des portefeuilles par rapport aux objectifs de retraite des investisseurs? Nous affirmons que non.

L’industrie des services financiers analyse la performance de deux méthodes. La première, le « rendement relatif », est mesurée par comparaison à un indice de référence. Bien que cette méthode soit utile afin d’évaluer la performance d’un gestionnaire sur de courtes périodes, elle échoue complètement à mesurer la création de valeur à long terme. En effet, il est peu utile de surpasser un indice de 2 % si ce dernier produit un rendement de -30 %.

La seconde méthode d’évaluation de la performance est celle du « rendement absolu » : par exemple, se fixer un objectif de rendement de 7 %. Cette approche corrige la principale lacune de la méthode du rendement relatif, car elle mesure le rendement de l’actif, mais elle comporte néanmoins une faiblesse importante. En se concentrant uniquement sur le rendement des actifs, l’investisseur risque d’échouer à provisionner son passif de retraite. Il est contreproductif de faire croître l’actif si le passif s’accroît encore plus vite. De plus, ni le rendement relatif ni le rendement absolu ne mesurent le risque du portefeuille.

Selon nous, les investisseurs devraient évaluer leur performance d’abord en fonction de l’évolution de leur position financière nette. Une manière d’exprimer la performance financière (bien que complexe à calculer) est le ratio de remplacement du revenu. S’est-il amélioré ou détérioré depuis trois ans? Ce ratio est-il près de l’objectif fixé ou plutôt en fort déficit?

Bien que nous reconnaissions aux rendements relatifs et absolus un rôle dans l’évaluation de la performance, nous estimons que leur importance est secondaire par rapport à l’évolution de la position financière nette.

Par Hélène Gagné, F.Adm.A., Pl.fin., Gestionnaire de portefeuille, PWL Capital. Adapté d’un texte de Raymond Kerzérho, Directeur de la recherche, PWL Capital
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