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Bien parler l’anglais est un « must » pour travailler dans un grand cabinet

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Reynaldo Marquez

2008-01-22 13:11:00

La dimension anglophone des mandats accordés, la proximité des États-Unis et des provinces canadiennes font que les avocats québécois des grands cabinets doivent parler couramment l’anglais.

Il en va de même de leurs stagiaires, affirment les recruteurs.

Au cours de 2007 seulement, au moins deux grandes firmes ont piloté, depuis le Québec, des fusions et acquisitions de plusieurs milliards de dollars, impliquant de grandes papetières.

Le bureau québécois Ogilvy Renault a représenté la canadienne Domtar, lors de sa fusion avec l’américaine Weyerhaeuser. Le bureau québécois de Davies Ward Phillips & Vineberg a représenté la canadienne Abitibi-Consolidated, lors de sa fusion avec l’américaine Bowater.

L’anglais : un must!
Les grands bureaux d’avocats actifs au Québec se font en effet régulièrement confier des mandats d’envergure, dont une large partie se déroule souvent en anglais, affirme Me Christian Leblanc, associé et président du comité de recrutement chez Fasken Martineau.

« Nous ne pouvons pas aspirer à être un cabinet d’avocats au Québec, sans parler et sans écrire l’anglais, affirme Me Leblanc. Un candidat qui ne parle pas l’anglais est nettement désavantagé. Parler l’anglais est un atout important », affirme Me Leblanc.

Les candidats who don’t speak English risquent d’ailleurs d’éprouver de grandes difficultés à obtenir un stage au sein d’un grand cabinet, opine Me Leblanc. Cette opinion est partagée par d’autres recruteurs, dont Me Julie Doré, associée responsable du recrutement chez BCF.

« Si vous ne parlez pas anglais, dès le départ, vous n’obtiendrez pas un stage chez nous. Il est clair que si vous ne possédez pas un niveau d’anglais dès le début, ça ne marchera pas », affirme-t-elle d’emblée.

Tout comme BCF, les recruteurs interrogés affirment recruter des stagiaires qui possèdent un niveau d’anglais qui leur permettra, dès leur entrée en fonction, de communiquer aisément dans cette langue avec des clients, ont-ils dit. « Nous recherchons des candidats avec un anglais fonctionnel, et un peu plus », indique Me Doré.

Une partie des entrevues faites par les cabinets est souvent menée en anglais. Les candidats qui le baragouinent doivent d’ailleurs s’empresser de parfaire leurs compétences linguistiques, sous peine d’être démasqués en cours d’entrevue.

L’excellence du dossier de candidature d’un étudiant sera de peu de secours, s’il se débrouille très mal en anglais. Parfois, ce seul critère suffise pour que sa candidature soir rejetée.

« Il nous est déjà arrivé d’écarter la candidature d’un excellent étudiant. Et ça nous a brisé le cœur de le voir partir », raconte Me Natalie Bussière, associée et responsable du recrutement chez Blake Cassels & Graydon. « Mais ce que les étudiants doivent comprendre c’est que lorsque nous recrutons des stagiaires, parler anglais fait aussi partie des critères de sélection », ajoute-t-elle.

Chez Bélanger Sauvé, pourtant l’une des grandes firmes les plus francophones au Québec, l’anglais y est aussi une nécessité, affirme Me Yves Carignan, associé et responsable du recrutement. Pourquoi? Parce qu’un nombre de mandats lui proviennent de Toronto ou d’ailleurs au Canada. « Il faut être d’attaque dans les deux langues officielles », s’il fallait plaider en anglais, lance Me Carignan.

« Il ne faut pas penser que l’accent est un empêchement. L’important est de bien se faire comprendre et de palier à un imprévu. Par exemple, un témoin à consonance francophone mais élevé en Ontario, voudra se faire contre interroger en anglais. Il ne faut pas nuire à ces clients : il faut un anglais à tout le moins fonctionnel! », dit-il.

Reynaldo Marquez est journaliste et étudiant en droit.
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