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Un avocat coupable d’avoir dépouillé une aînée
Agence Qmi
2013-01-24 14:15:00
Un avocat a été déclaré coupable par le Conseil de discipline du Barreau du Québec d’avoir dépouillé de plusieurs dizaines de milliers de dollars une de ses clientes âgée, aujourd’hui décédée. Il connaîtra sa sanction ultérieurement.
L’avocat, qui travaillait à l’époque dans un cabinet à Boisbriand avait obtenu de l’octogénaire le mandat d’administrer tous ses biens, soit 250 000 $. Un geste que condamne le Conseil de discipline.
«Le Conseil considère que l’intimé a abusé de son statut d’avocat pour obtenir la confiance de Mme L., une personne âgée de 87 ans, perturbée et ne faisant confiance à personne», a indiqué le président en l’instance, Me Réjean Blais.
L’avocat avait effectué la manœuvre alors qu’un neveu de la dame âgée solitaire et ayant toujours été célibataire en prenait soin et avait entrepris des démarches pour la faire déclarer inapte.
Une fois administrateur des actifs de l’aînée, Lemire y a puisé un total de près de 101 000 $ entre 1994 et 2000 «pour ses fins personnelles». Pour couronner le tout, il a convaincu sa cliente devenue résidente de Châteauguay et de le coucher sur son testament en juillet 2000.
Il s’est ainsi rendu coupable, selon le conseil de discipline du Barreau, d’avoir «abusé de sa confiance en lui faisant signer un testament le désignant légataire universel sachant ou devant savoir que celle-ci n’était pas en mesure de donner un consentement libre et éclairé».
L’avocat a agi sachant que le Curateur public avait entrepris des démarches pour offrir un régime de protection à la dame. Un geste «inacceptable» aux yeux du Conseil.
La dame est décédée en novembre 2000 et il ne lui restait alors presque rien. Le 17 juillet 2000, la dame ne possédait plus que 1022,22 $ alors que ses placements, en 1994, valaient 268 000 $, a indiqué le jugement.
Selon le Conseil de discipline, Lemire s’est fait désigner comme héritier «dans le but de ne pas avoir à rendre compte, à qui que ce soit, de son administration des biens de Mme L., qui ont été entièrement dilapidés sous son administration».
Lemire a aussi été déclaré coupable d’avoir entravé le travail de la syndique ayant enquêté dans l’affaire en omettant de lui fournir des informations.
Le conseil de discipline conclut qu’il a adopté une conduite «qui porte atteinte à l’honneur et l’intégrité de la profession d’avocat».
Une date reste à déterminer pour l’audition des représentations sur sanction.
Me Marc-André Lemire n'est plus avocat. Il a démissionné du Barreau du Québec le 30 juillet 2004.
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