Zampino aurait dit que c'était au tour de St Luc de gagner

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La Presse Canadienne

2013-02-04 11:50:00

Un ancien directeur des transactions immobilières pour la Ville de Montréal, Joseph Farinacci, a raconté à la Commission Charbonneau, lundi, qu'il a démissionné de son poste en 2007 parce qu'il était las que ses recommandations et décisions soient "contournées".

L'ancien président du comité exécutif de la Ville de Montréal, Frank Zampino
L'ancien président du comité exécutif de la Ville de Montréal, Frank Zampino
Selon lui, l'ancien président du comité exécutif de la Ville de Montréal, Frank Zampino, aurait dit lors d'une réunion que c'était au tour de l'entreprise Pétra St-Luc de remporter un appel d'offres donné, alors que le comité de sélection avait retenu une autre candidature.

M. Farinacci avait été embauché en novembre 2004 pour s'assurer de la mise en valeur des terrains appartenant à la Ville et pour veiller à ce que celle-ci en reçoive les meilleurs revenus possible.

Il a relaté un cas, celui d'un développement immobilier appelé Marc-Aurèle Fortin, dans l'arrondissement Rivière-des-Prairies_Pointe-aux-Trembles, où la recommandation du comité de sélection était celle de l'entreprise D'Iberville.

Lors d'une réunion subséquente, toutefois, M. Zampino lui aurait dit qu'il n'était pas content de la recommandation du comité de sélection et que cet appel d'offres devait aller à Pétra St-Luc, parce que c'était son tour.

M. Farinacci se rappelle d'avoir demandé trois fois à M. Zampino de redire ses propos, devant un autre témoin, Normand Chagnon.

Il lui a demandé d'expliquer pourquoi Pétra St-Luc devait être retenue, alors que l'entreprise était la plus basse soumissionnaire des trois. Les deux autres avaient déposé des offres à 1,3 et 1,5 million $, alors que Pétra St-Luc était à 1 million $.

M. Zampino lui aurait alors expliqué que Pétra St-Luc était censé avoir un autre contrat sur la rue Saint-Antoine, auparavant, dans l'édifice du journal The Gazette, et qu'elle ne l'avait pas eu. Il fallait donc que cette fois-ci, elle remporte l'appel d'offres.

M. Farinacci est resté sur sa position et a continué de défendre la recommandation du comité de sélection qui favorisait le plus haut soumissionnaire, D'Iberville.

Des mois plus tard, il a appris qu'un avis externe avait été demandé par le contentieux de la Ville et que cet avis externe soutenait que D'Iberville n'était pas conforme à la clause sur la densité d'habitation recherchée.

Un second comité de sélection a alors été formé, qui a finalement recommandé la firme Pétra St-Luc.

M. Farinacci a raconté à la commission s'être alors battu pour que Pétra St-Luc rehausse sa proposition de 1 à 1,5 million $ afin que la Ville en ait plus pour son argent pour ce vaste terrain, dont les infrastructures nécessitaient toutefois d'importants travaux.
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