Êtes vous imbécile et incompétent? demande la juge à Robert Marcil

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La Presse Canadienne

2013-02-27 11:30:00

Exaspérée des réponses de l'ancien directeur des travaux publics à la Ville de Montréal, Robert Marcil, la juge France Charbonneau lui a carrément demandé, mercredi, s'il était "imbécile et incompétent".

Exaspérée des réponses de Robert Marcil, la juge France Charbonneau lui a carrément demandé s'il était
Exaspérée des réponses de Robert Marcil, la juge France Charbonneau lui a carrément demandé s'il était "imbécile et incompétent".
L'ingénieur Marcil était alors interrogé devant la Commission Charbonneau sur la question des comités de sélection au sein de la Ville.

M. Marcil a parfois siégé lui-même à certains comités de sélection de la Ville, alors qu'il avait des amis dans certaines des firmes de génie-conseil qui soumissionnent pour obtenir des mandats de la Ville.

Le procureur chef adjoint de la commission, Me Denis Gallant, lui a demandé s'il avait avisé son employeur d'un risque de conflit d'intérêts dans ces cas.

M. Marcil a admis qu'il ne l'avait pas fait, prétextant qu'en tant que membre d'un comité de sélection, il n'avait pas à évaluer une personne donnée de cette firme de génie-conseil, comme son ami, mais une soumission présentée par une firme. "Les évaluations se font en toute impartialité" par les membres du comité de sélection, a assuré M. Marcil.

La juge Charbonneau lui a demandé s'il n'était pas "bizarre" que plus il grimpait les échelons dans la hiérarchie du service des travaux publics _ jusqu'à diriger 250 personnes _ plus il trouvait quand même le temps de siéger à de nombreux comités de sélection.

Me Gallant l'a plus particulièrement interrogé sur ses 119 contacts téléphoniques _ sur son téléphone portable seulement _ avec le responsable du financement du parti Union Montréal, Bernard Trépanier.

Me Gallant lui a demandé s'il avait parlé des comités de sélection avec M. Trépanier, mais M. Marcil ne s'en souvenait pas.

Le commissaire Renaud Lachance s'est alors étonné de sa réponse floue. "Vous êtes cadre supérieur. Si quelqu'un qui fait du financement pour un parti politique venait me voir pour savoir qui a gagné le comité de sélection... Vous n'avez pas allumé?"

M. Marcil a admis qu'il n'avait pas "allumé", si M. Trépanier s'est effectivement enquis de l'information.

"Êtes-vous en train de nous dire que vous étiez imbécile et incompétent?" s'est alors exclamée la juge Charbonneau.

Auparavant, M. Marcil avait nié qu'il ait quitté son poste, en 2009, à cause de son voyage en Italie payé en partie par un entrepreneur. Il avait soutenu que depuis 2007, il était sollicité et avait des discussions en vue de quitter son poste pour la firme de génie-conseil Groupe SM.

Selon Me Gallant, c'est plutôt parce qu'il a été pris en défaut par le bureau du contrôleur général pour être allé en Italie en octobre 2008 aux frais de l'entrepreneur Giuseppe Borsellino de Garnier _ sauf pour ses billets d'avion, qu'il a lui-même payés.

Selon Me Gallant, c'est après que le bureau lui ait demandé des pièces justificatives sur ce voyage en Italie qu'il est revenu, le lendemain, avec sa lettre de démission.
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