Portrait

Une parajuriste... associée!

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Daphnée Hacker-b.

2013-03-27 15:00:00

Du jamais vu au Québec. Au début de l’année, un petit cabinet a décidé de nommer sa parajuriste senior associée. Rencontre avec l’heureuse élue...

Angela Kussey était loin de se douter de ce que l’avenir lui réservait au retour de son congé maternité, qu’elle a entamé il y a un an lorsqu’elle travaillait chez Osler.

Celle qui est dans le monde juridique depuis 15 ans a toujours travaillé au sein de grands cabinets. Elle a fait ses débuts chez Stikeman Elliott où elle a fait connaissance avec Mes Frédéric Dionne et Sylvie Bordet, les fondateurs de Blue HF.

Angela Kussey est la première parajuriste à être nommée associée dans un cabinet du Québec
Angela Kussey est la première parajuriste à être nommée associée dans un cabinet du Québec
« L’équipe de Blue HF était consciente qu’elle ne pouvait pas offrir les mêmes ressources qu’un grand cabinet, mais en me suggérant le statut d’associé, ils ont trouvé une formule alléchante », lance la parajuriste de 36 ans, bien ancrée dans le fauteuil de son nouveau bureau sur la rue Notre-Dame, où elle est appelée à jouer un rôle déterminant dans la petite équipe de Blue HF.

Continuant à raconter son histoire avec son léger accent anglais, elle explique qu’elle est arrivée en janvier dans ce petit cabinet spécialisé en droit des affaires qui a fait l’objet d’un reportage sur Droit-inc.

Dans l’article, Me Dionne et l’un de ses associés, Me Julien Saulgrain, ont d’ailleurs expliqué leur choix d’offrir le statut d’associée à la parajuriste senior. « Le succès d’un cabinet ne dépend pas seulement du travail des avocats » a déclaré Me Saulgrain tandis que Me Dionne a ajouté : « Lorsque les employés ont une part dans l’entreprise, ils sont plus motivés, c’est une logique simple que mon séjour dans les grands cabinets m’a appris ».

Mme Kussey devient ainsi la toute première parajuriste à obtenir le statut d’associée au Québec. Chose rare, mais qui s’est aussi produite l’an dernier en Ontario, lorsqu’un cabinet de la ville de London a décidé de nommer l’un de ses parajuristes associés.

Comment ça fonctionne?

Beaucoup de travail à faire pour la mise en place des précédents
Beaucoup de travail à faire pour la mise en place des précédents
Ne pouvant dévoiler le pourcentage dont elle bénéficie, Mme Kussey explique toutefois que le cabinet lui a aussi garanti une structure de primes intéressantes et… un quota d’heures facturables plus bas que les grands cabinets, où la moyenne se situe quelque part entre 1200 et 1400 heures facturables.

« Disons que si je fais 1000 heures ici, tout le monde est content », indique celle qui se spécialise en fusions et acquisitions et qui a participé à des transactions de plusieurs millions, notamment Constellation Brands (1.1 milliard de $) en plus de l’acquisition de La Senza par Limited Brands.

Dorénavant responsable d’une junior, Mme Kussey ajoute que son rôle est semblable à celui d’une superviseure de parajuristes dans un grand bureau « Il faut tenir compte que si mon quota est plus bas, c’est parce que je participe activement à la mise en place de tout le département. Il y a beaucoup de choses à faire, autant dans la formation de la parajuriste junior que dans le travail sur les précédents. »

L’expérience des grands cabinets

Plus la structure est peaufinée, poursuit Mme Kussey, plus Blue HF peut offrir des tarifs concurrentiels. « Le cabinet se base sur l’expérience de ses avocats, tous issus de grands cabinets, pour assurer un service de qualité à moindres coûts », dit-elle.

Mme Kussey en compagnie de sa parajuriste junior, Mélissa Gresseau
Mme Kussey en compagnie de sa parajuriste junior, Mélissa Gresseau
Repensant à son propre parcours dans les grands bureaux, Mme Kussey estime que c’est grâce à ses mentors qu’elle réussit à accomplir un travail aussi colossal que la mise sur pied de Blue HF.

Que ce soit Me Arden Furlotte de Stikeman (maintenant chez SNC-Lavalin) ou Eileen Hanley, parajuriste chez Osler, ces femmes lui ont permis de devenir une parajuriste qui apporte une valeur ajoutée à son entreprise.

Est-ce que ces parajuristes auraient mérité d’être elles aussi nommées associées? Certainement! S’exclame Mme Kussey, « mais il est difficile de savoir comment un tel modèle serait applicable dans un grand cabinet… »

Et vous, qu’en pensez-vous?
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