Pratiquer en solo

L’avocat médiatique

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Emeline Magnier

2013-07-15 15:00:00

Un ancien journaliste a décidé de changer de métier pour devenir avocat. Histoire d'une reconversion professionnelle…

Me Reynaldo Marquez s'est offert une deuxième vie professionnelle en décidant de porter la toge. Avant de se tourner vers le droit, il a d'abord travaillé pendant 15 ans pour les principaux journaux de la province. Il a alors noirci les pages des quotidiens La Presse, les Affaires, et du Journal de Montréal.

Reynaldo Marquez a décidé de changer de métier pour devenir avocat
Reynaldo Marquez a décidé de changer de métier pour devenir avocat
Assermenté le 5 mai 2011, il a lancé son bureau il y a près d’un mois et a mis sur pied une véritable stratégie de communication. Guerrier médiatique, il est bien décidé à “user de ses compétences journalistiques pour faire circuler son nom”, dit-il.

En plus de signer une chronique juridique tous les lundis dans le quotidien 24 Heures jusqu'au 18 août prochain, il a lancé une émission de radio sur les ondes du 102,3 FM, intitulée Dimension juridique. Il y recevra ses confrères pour une revue de l'actualité juridique du moment.

Mélanie Joly serait peut-être sa prochaine invitée, indique-t-il à Droit-inc. Pas de doute, il sait qui mettre autour de sa table pour faire parler de lui.

Il alimente un blog, créé il y a deux ans, et dispose d’un site internet déjà bien structuré monavocatweb.com. On peut y lire notamment que sa pratique s'inscrit sous le thème du développement économique du Québec. Sa devise: le droit de prospérer.

Sa biographie et le récit de son histoire personnelle y sont également accessibles.

Twitter, Facebook, blog et site internet, la panoplie est complète.

Déclic

S'il indique avoir toujours eu un penchant pour l'actualité judiciaire, c'est le lock out du Journal de Montréal qui l'a décidé à retourner sur les bancs de l'Université.

Après son stage, Me Marquez n'a eu d'autre choix que de retourner travailler au journal
Après son stage, Me Marquez n'a eu d'autre choix que de retourner travailler au journal
"Le métier s'est transformé, ça a été un déclic", explique l'avocat.

Il s'est alors inscrit à l'Université de Montréal où il obtiendra son baccalauréat en droit en 2009. Étudiant à temps plein, il continuait de travailler à temps partiel pour le Journal de Montréal. "Ça aurait été plus facile si j'avais été chez Papa Maman, ça a été un défi de coordination", se souvient Me Marquez.

L'École du Barreau ne lui laisse pas non plus un souvenir impérissable. "C'était beaucoup de pression, je devais le réussir du premier coup car je n'aurai pas eu les moyens de le refaire!"

Après son stage de formation effectué en droit civil sous la supervision de Me Jean St-Pierre, il n'a eu d'autre choix que de retourner travailler au journal le lendemain de son assermentation, tout en pratiquant deux jours par semaine comme sous contractant pour de petits cabinets boutique du centre ville.

Mais vu de ses compétences journalistiques, il finissait toujours par devoir s'occuper des communications ou des relations avec les médias. "Alors je me suis dit: pourquoi ne pas prendre mes aptitudes et les mettre à mon profit?" se rappelle Me Marquez.

Son profil n’est pas sans rappeler celui de Gérard Samet, lui qui a fait le parcours inverse. Avocat en France, Super Samet est devenu journaliste au Québec, avant de redevenir avocat récemment.

Un mandat, je prends!

Gérard Samet a fait le parcours inverse
Gérard Samet a fait le parcours inverse
Avocat en droit des affaires et de l'immigration, il s'occupe notamment des incorporations, permis de travail, parrainages et réfugiés. Mais il précise aussi faire du droit de la famille, avouant prendre les mandats qui tombent et ne pas avoir le choix des clients au démarrage.

Ce qui ne l'empêche pas de faire valoir des qualités de plaideurs. "Les juges me disent que je devrais faire plus de litige car j'ai de l'aplomb", dit le trentenaire.

Me Marquez s'annonce aussi comme un avocat concerné par la question de l'accessibilité de la justice. Il applique une politique tarifaire par paliers en fonction des revenus des clients, inspirée de ce qui se fait aux États-Unis, indique-t-il.

Ainsi pour les clients dont les revenus oscillent entre 0,00 $ et 29 999,99 $, il demande de 70 à 80$/h. Pour ceux qui ont des revenus variant entre 30 000,00 $ et 59 999,99 $, il facture de 81 $ à 90$/h, etc…

"Les clients trouvent ça original et réagissent bien", commente l'avocat.

Il est d'ailleurs plutôt satisfait des débuts de son activité. Originaire du Guatemala, Me Marquez explique recevoir une réponse forte de la communauté latino-américaine. "C'est un marché naturel pour moi, la fibre culturelle joue."

À la question de savoir si la robe noire a fait disparaître le journaliste, il répond solennellement qu'il le sera toujours car il n'en est pas un de carrière mais de métier. "Dans tous ce que je fais, je veux informer", conclut l'homme aux deux profils.
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