L’affaire Turcotte : le public vs. les avocats?

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Sophie Bérubé

2015-12-09 14:30:00

Pour cette avocate, l’affaire Turcotte a brassé certains fondements du droit criminel et révèle d’importantes défaillances du système judiciaire. Et les avocats dans tout ça ?

Sophie Bérubé est avocate, animatrice, journaliste, auteure et productrice
Sophie Bérubé est avocate, animatrice, journaliste, auteure et productrice
Pour maintes raisons professionnelles et personnelles, j’ai suivi de près l’affaire Turcotte depuis 2009, que ce soit comme membre du Barreau, citoyenne, journaliste, mère, intervieweuse ou auteure.

Sans me fier au seul chapeau d’avocate, j’ose humblement partager quelques unes de mes impressions et réflexions ici, et ce, malgré notre fameux devoir de réserve. Un devoir qui se manifeste d’ailleurs très souvent de manière « anonyme » dans la section des commentaires...

J’ai trouvé l’attente du verdict pénible ce weekend. Quand les jurés ont posé une question sur l’article 16 du Code criminel, j’étais révoltée. J’ai cru à un verdict de non responsabilité et j’ai craint le pire pour Isabelle Gaston. Je ne pouvais pas imaginer qu’elle survive à un tel verdict. Et j’ai blâmé notre système. Comment pouvons-nous demander à des amateurs de trancher entre des expertises, le tout dans un contexte juridique où la ligne est aussi mince entre les possibles verdicts ?

Quand le verdict de meurtre non prémédité est tombé le lendemain, j’ai été déçue. Il m’apparaissait évident que nous étions devant le cas d’un homme conscient, en colère, qui avait fomenté le plan de se suicider et de tuer ses enfants. Il avait même reconnu avoir aiguisé ses couteaux avant de tuer.

Pour tenter de m’expliquer ce verdict, j’ai imaginé des jurés qui croyaient, comme le commun des mortels, qu’il est impossible qu’un médecin, un père puisse consciemment tuer ses enfants. Je les ai vus s’obstiner avec des jurés convaincus d’un meurtre planifié. La notion même de préméditation étant floue pour bon nombre de juristes, je ne pouvais pas croire que c’était limpide pour eux.

Puis, j’ai attendu la réaction d’Isabelle Gaston. Sa vie cesserait d’être un combat et elle pourrait entamer le début d’une guérison. J’ai finalement été soulagée avec elle.

Il est clair que nos tribunaux sont constamment confrontés à la réalité des séparations difficiles, de la violence psychologique les entourant, de la manipulation et des effets négatifs sur les enfants et je ne crois pas que nous soyons bien équipés pour leur faire échec.

Violence psychologique et meurtre

Dans le cas de Guy Turcotte, un geste aussi violent a besoin d’être étudié dans son ensemble, mais ni les experts de la Cour ni les avocats n’ont pu étudier en profondeur l’origine et le contexte dans lequel la petite violence psychologique s’est transformée en meurtre.

Pourquoi ? Parce que ça ne se fait pas, aurait répondu un juriste à l’amateur. À cause du droit à la défense pleine et entière, aurait dit l’avocat de la défense soucieux de ne laisser filtrer aucun fait non pertinent au meurtre. Parce qu’on n’a pas le temps et que l’important, c’est le meurtre, aurait peut-être répondu le procureur de la Couronne.

Dr Gaston a donc vécu la violence d’une séparation difficile et le meurtre de ses enfants, pour ensuite subir son propre procès sur la place publique et devant les jurés sans pouvoir rétorquer quoi que ce soit.

Les agissements des experts

Mais ce n’est pas tout, cette urgentologue qui voit des centaines de patients atteints de troubles mentaux chaque année dans sa salle d’urgence, a été confrontée aux témoignages d’experts qui ont étiré les effets possibles de leur diagnostique jusque dans l’imaginaire.

Ses collègues médecins n’ayant vraisemblablement pas agi au meilleur de leurs connaissances, elle était en droit de se tourner vers le Collège des médecins. Mais voyez-vous, on n’enquête pas sur les agissements des experts en Cour.

Pourquoi ? Parce que ça ne se fait pas, aurait répondu le juriste au quidam. Parce que les experts ont été déclarés experts par leurs pairs, répondent les avocats de la défense. Ainsi, un médecin expert peut dire n’importe quoi sans risquer d’être inquiété par ses pairs. N’y a-t-il pas là une faille importante à laquelle il faut remédier ?

Dr Gaston n’a pas reçu d’indemnité comme victime d’acte criminel. Le juriste du système lui a répondu que c’était parce qu’elle n’était pas présente lors du crime, parce qu’elle n’avait pas été tuée, parce qu’elle n’avait pas reçu elle-même les coups de couteaux. Pourtant, ce qu’elle a subi, c’est le pire crime de violence conjugale dont une personne puisse être victime. Mais on a fait fi de cet aspect pertinent car nous étions tous en bons juristes concentrés sur le meurtre en soi.

Dérives du système de justice

Cette affaire a certes mis à l’épreuve notre système judiciaire, ébranlé la confiance du public et même brassé certains fondements de notre droit criminel. Mais je ne crois pas que la médiatisation de cette affaire en soit la seule responsable.

Nous avons eu droit bien sûr à une avalanche de phrases véhiculées dans tous les médias comme « la justice est achetable », « on a juste à dire qu’on est fou pour être acquitté », « des avocats qui défendent un monstre », (et que dire de la fameuse phrase « Pendant ce temps-là Guy Turcotte en liberté ! » ) etc… Ce mépris de la part du public était clairement inutile aux débats.

Mais du côté des juristes aussi, il y a eu une forme de mépris inutile, une certaine condescendance envers des critiques pourtant constructives. Surtout envers celles d’Isabelle Gaston comme si son statut particulier lui avait enlevé toute objectivité. Pourtant, ce ne sont pas nos diplômes de juristes, mais bien souvent notre humanité et notre gros bon sens qui font avancer les choses.

Quand une victime se tient debout face aux dérives d’un système et quand une population entière crie à son échec, ça dérange. Mais il serait peut-être plus avisé de faire acte d’humilité. Rappelons-nous l’objectif premier du système de justice : la recherche de la vérité et la protection des plus vulnérables.

Sophie Bérubé est avocate, animatrice, journaliste, auteure et productrice. Diplômée de l’Université de Montréal, elle a pratiqué au sein du cabinet Fasken Martineau de 1997 à 2002. Elle a travaillé à la couverture des affaires judiciaires pour le réseau TVA à Québec et à Montréal, publié plusieurs ouvrages et animé l'émission « 2 à 4 » sur les ondes de Radio X Montréal 91,9 FM.
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32 commentaires

  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 8 ans
    Encore pire que J. Jacques Samson du "J"DM!
    "Quand les jurés ont posé une question sur l’article 16 du Code criminel, j’étais révoltée."

    "Quand le verdict de meurtre non prémédité est tombé le lendemain, j’ai été déçue."


    Vous avez bien fait d'accrocher votre toge, le droit n'était pas pour vous.

    Pour les curieux, Samson s'indignait hier, dans le "J"DM, que l'expert de la défense ait fait preuve de loyauté envers Turcotte, alors qu'il avait été était payé par l'aide juridique. Ça ne s'invente pas ! (mais au moins, il a l'excuse du profane).

    http://www.journaldemontreal.com/2015/12/08/des-experts-independants

    • Sophie Bérubé
      Sophie Bérubé
      il y a 8 ans
      auteure de cet article
      Je suis contente que vous me donniez raison sur mon avis sur les commentaires "anonyme". Ce sont toujours les plus subtils...

      Bon succès à vous!

    • Sonia Coudé
      Sonia Coudé
      il y a 8 ans
      Je confierais ma défense à Sophie Bérubé
      Il est facile de commenter lorsqu'on se cache derrière l'anonymat. Ayez l'obligeance de vous identifier avant d'être présomptueux. J'attendrai de savoir à qui je m'adresse avant d'élaborer ce que je pense de votre commentaire "Anonyme".

    • Mila Racinsky
      Mila Racinsky
      il y a 8 ans
      Révolte
      Madame Bérubé, vos commentaires sont méprisants. Je suis tout à fait d'accord avec anomyme en ce qui concerne votre manque de rigueur et à vos commentaires à saveur populiste. Bien à vous. Mila

    • Sophie Berube
      Sophie Berube
      il y a 8 ans
      Auteure
      Bonjour Mila,
      Je ne sais pas où j'ai particulièrement manqué de rigueur et fait preuve de mépris dans le partage de mes impressions mis à part le fait que je n'ai eu que 900 mots pour le faire.
      Je connais suffisamment cette cause pour avancer tout ce que j'ai dit ici, le tout avec un grand respect pour toutes les opinions. Encore faut-il que vous en ayez une.
      Si jamais nous nous croisons je discuterai avec vous avec plaisir de cette affaire avec grande rigueur.

    • Pierrette
      Pierrette
      il y a 8 ans
      Donnez son nom ne veut pas dire parler intelligent
      Je suis tout à fait en accord avec Mila et anonyme: suivre une affaire ne fait pas de vous une experte. Vous manquez de rigueur, pontifiez et ne montrez aucun respect pour l'institution de la Justice dont vous êtes supposée être un officier. Tant qu'à dire des aneries, évitez de mentionner que vous êtes avocate:


      Quand le verdict de meurtre non prémédité est tombé le lendemain, j’ai été déçue.Il m’apparaissait évident que nous étions devant le cas d’un homme conscient, en colère, qui avait fomenté le plan de se suicider et de tuer ses enfants.

  2. Anonyme
    Anonyme
    il y a 8 ans
    Dommages
    Très déçu qu'un membre du Barreau qui n'a pas le bénéfice de toute la preuve et de toute l'argumentation, même si elle suit le procès de près, se permette de remettre en question la décision d'un jury.

    Il y a assez de ceux qui ne comprennent pas la notion que le jury de pairs de l'accusé soit celui qui détermine les faits, qu'il est dommage qu'un membre du Barreau le fasse également sur la place publique.

    Plus triste encore est le fait que vous remettiez en question le but même du procès. En effet, si des gens comme vous peuvent tirer leurs conclusions avant la présentation de la preuve, ou en dépit de celle-ci, à quoi bon faire un procès?

    Vous pouvez attaquer mon anonymat si ça vous chante, mais il serait beaucoup plus édifiant si vous preniez la peine de répondre à ce commentaire même si vous ne pouvez faire de recherche sur son auteur...

    • Sophie Bérubé
      Sophie Bérubé
      il y a 8 ans
      Ce serait long vous répondre en détails.
      Je respecte la décision du jury, j'en ai même ressenti un grand soulagement.
      Quant à la pertinence des procès devant jury ou le fait qu'ils puissent décider justement autre chose que les faits, je rejoins la position du professeur de droit Patrice Garant sur la question.
      Et je crois en la justice et en notre système de justice.
      Je trouve seulement qu'un système doit se remettre souvent en question pour se parfaire.

    • Jean Poitras
      Jean Poitras
      il y a 8 ans
      arrogance?
      "Pour tenter de m’expliquer ce verdict, j’ai imaginé des jurés qui croyaient, comme le commun des mortels, qu’il est impossible qu’un médecin, un père puisse consciemment tuer ses enfants. Je les ai vus s’obstiner avec des jurés convaincus d’un meurtre planifié. La notion même de préméditation étant floue pour bon nombre de juristes, je ne pouvais pas croire que c’était limpide pour eux."

      S'ils se sont trompés, parce qu'ils ne sont pas arrivés à la même conclusion que l'auteure qui elle est une experte en preuve médicale semblerait-il, c'est qu'ils ne sont pas futés. S'ils l'avaient été, il n'y a aucun doute qu'ils auraient conclus de la même façon qu'elle, il n'y avait pas d'autres motifs (comme par exemple avoir entendu la preuve et l'argumentation).

      Un peu d'humilité, c'est une bonne chose.

    • Sophie Bérubé
      Sophie Bérubé
      il y a 8 ans
      si le jury pouvait parler ...
      Bonjour Jean,

      Peut-être que tout était limpide pour eux ! Je l'espère ! je l'espère ! Mais je n'en suis pas sûre...

      Humblement,

    • Jean Poitras
      Jean Poitras
      il y a 8 ans
      Ça changerait quoi?
      Bonjour Sophie,

      Ça changerait quoi?

      Le système est imparfait, comme tous les autres systèmes d'ailleurs. Il y aura toujours des failles.

      Vos réserves émanent du fait que vous ne soyiez pas convaincu du verdict. D'accord, mais il faut accepter cette décision en tenant pour acquis que ces gens sont d'intelligence "normale" et en présumant de leur bonne foi.

      C'est à la mode dans notre société de remettre en question toutes les décisions, quelles soient politiques ou autres. Dans le cas présent, la population avait prédeterminé le résultat. Dans ce cas, pourquoi est-ce que 2 jurys n'ont pas rendu ce verdict?

      Voir quelqu'un sur Facebook, dans les commentaires d'un journal quelconque ou même dans ses pages d'opinion faire de grossière généralisations, c'est une chose, mais vous êtes avocate, vous avez les connaissances de base à tout le moins, et considérant ceci, votre prise de position est selon moi regrettable.

      Salutations,
      Jean

    • Jean Poitras
      Jean Poitras
      il y a 8 ans
      la pertinence d'un jury est taboue ?
      Mes réserves quant à la pertinence d'un jury émanent de la difficulté à relier les faits aux notions de préméditation et de responsabilité criminelle, non pas de mon désaccord avec le verdict.

      Mon désaccord avec le verdict m'est tout à fait personnel et n'a rien à voir avec mes connaissances en droit et mes interrogations quant au système. Je dirais plus que mon désaccord est en lien avec les faits sur lesquels je me suis appuyée pour en venir à cette conclusion.

      Par ailleurs, si nous ne remettions jamais aucune décision en question, il n'y aura pas d'évolution. Il suffit de se rapporter à l'histoire pour s'en convaincre.

      Mais vous avez raison, ça changerait quoi. Pas grand chose.

      Mais si la prochaine fois qu'une personne tue ses enfants, l'expert au dossier prend le temps d'interroger la victime et quelques membres de son entourage avant de déclarer que c'est un bon parent en détresse, ou si un juge permet une preuve pertinente qui autrement ne lui aurait pas parue pertinente, j'aurai l'impression d'avoir contribué.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 8 ans
      Non, c'est moi Jean
      Vous avez raison que l'on doive questionner pour avancer. Questionner la pertinence d'un procès par jury, pourquoi pas, ce n'est pas tabou. Questionner la manière qu'est adminisitrée la preuve d'expert? Certainement.

      Remettre en cause la décision du jury dans un cas précis devrait l'être, du moins pour quelqu'un qui publie son opinion personnelle dans les média, surtout si elle n'a pas vu/consulté toute la preuve et les plaidoiries. Surtout si votre propos semble laisser comprendre que vous comprenez le sujet mieux que les quidams du jury. Surtout si elle spécifie qu'elle est avocate.

      Sincèrement, si votre opinion personnelle n'a rien à voir avec vos connaissances en droit, il faudrait possiblement cesser de spécifier que vous êtes avocate comme c'est écrit dans la première phrase du texte.

      "j'aurai l'impression d'avoir contribué."

      Désolé, mais dans ce cas, vous vous serez arrogé beaucoup de crédit pour votre texte.

  3. Maurisse Grévisse
    Maurisse Grévisse
    il y a 8 ans
    Critique
    Je crois que certains de vos commentaires méritent une réponse.

    En premier lieu, vous demandez en vertu de quel principe laisse-t-on des amateurs trancher entre des expertises.

    La question est intéressante, mais elle suppose un postulat selon lequel le juge serait plus qualifié. Or, rien n'est moins certain. Règle générale, le juge n'a pas plus de connaissances scientifiques ou médicales que quiconque d'autre. En quoi est-il mieux outillé pour apprécier une prevue d'expert médical?

    Par ailleurs, je vous invite à parfaire vos connaissances en histoire du droit, ce qui devrait vous convaincre du bien-fondé des procès devant jury, particulièrement en droit criminel.


    Ensuite, vous déplorez que le Collège des médecins ne fasse pas enquête sur la conduite des experts.

    Tout d'abord, rassurez-vous, le syndic d'un ordre professionnel peut certainement faire enquête sur la conduite d'un membre de l'ordre qui agirait comme expert. Par contre, et c'est sûrement ce que voulait dire le porte-parole du Collège des médecins, c'est que le fait de défendre une théorie impopulaire ou non retenue par le tribunal ne constitue pas une faute disciplinaire. La jurisprudence est d'ailleurs claire: le conseil de discipline n'est pas le forum approprié pour résoudre des différends entre deux écoles de pensée.

    Ensuite, vous critiquez l'IVAC. Il n'est pas clair si votre critique vise la couverture offerte par le régime ou l'interprétation administrative qui en aurait été faite. Difficile de vous répondre sur le sujet, si ce n'est de vous rappelez qu'il s'agit du régime le plus généreux en Amérique du Nord et qu'il est financé par les contribuables (et ceux qui paient des amendes en vertu d'une loi pénale). Y mettre advantage d'argent, c'est décider d'en retirer ailleurs. Peut-être que cela vaut la chandelle, peut-être pas.

    Quant au mépris concernant Mme Gaston, je n'en ai pas été témoin. Il est toutefois acquis qu'une personne qui décide de faire certaines declarations publiques s'expose à la critique, ce qui m'apparaît sain dans une société démocratique.

    En terminant, je me questionne sur le bien-fondé pour vous de tancer sévèrement les avocats, les experts et les jurés, alors que vous n'avez manifestement pas assisté au procès, encore moins aux deliberations des jurés.

    Soyons clair, je n'ai rien contre le questionnement et les critiques adressées au système judiciaire, que ce soit par des avocats ou par des profanes. Par contre, il est préférable d'éviter le sensationnalisme dans ce domaine.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 8 ans
      Honni anonymat
      Votre commentaire aurait été pertinent si vous l'aviez signé d'un nom véritable.

      Mais là, vos arguments ne valent rien.

      Quel dommage.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 8 ans
      Évidemment
      Évidemment, on ne peut évaluer la justesse d'un argument si on ne connaît pas l'identité de celui qui l'a fait, c'est bien connu que l'on ne peut pas juste débattre d'idées, surttout quand elles sont présentées respectueusement et intelligemment.

    • Sophie Bérubé
      Sophie Bérubé
      il y a 8 ans
      reponses à vos réponses
      Bonjour "Maurisse Grévisse" !

      1. Je ne sais pas si un juge sera plus objectif ou plus apte a trancher entre deux experts mais il est certainement plus apte pour associer les faits au droit.

      2. Le Collège des médecins n'a jamais enquêté sur les agissements ou les conclusions d'un expert en cour. Une faute disciplinaire est pourtant possible: un médecin qui induirait sciemment la Cour en erreur en avançant quelque chose de médicalement impossible. Y a t il eu faute de la part de certains experts dans le cas Turcotte. Je ne sais pas mais je sais que le Collège n'enquête pas. Ce n'est pas seulement deux écoles de pensée qui s'affrontaient dans l'affaire Turcotte, mais des expertises

      3. IVAC : selon vous, est-elle victime ou non au sens du but poursuivi par l'IVAC? C'est la question que je pose ici.

      4. Je ne tance personne, j'invite à l'humilité. En ce qui concerne ma connaissance de la preuve, je suis à l'aise avec ce que je sais. Pour les délibérations des jurés, ce n'est qu'hypothèse de ma part, j'en suis consciente. Je ne prétends pas y avoir assisté.

      5.Le sensationnalisme. Je suis totalement d'accord avec vous et je le dénonce aussi. Mais il ne faut pas non plus fermer les yeux et se cacher derrière un discours théorique qui ne reflète pas la réalité de ce qui est vécu par les protagonistes impliqués.

      En toute humilité, sans vouloir régler le sort de la justice ou de Turcotte, j'ai essayé de soulever des points qui méritaient selon moi une réflexion.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 8 ans
      re Évidemment
      Il s'agissait de sarcasme ... Le commentaire signé Maurice Grévisse est des plus pertinents.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 8 ans
      re re Évidemment
      D'accord avec vous que le commentaire signé Maurice Grévisse est des plus pertinents, j'avais saisi votre sarcasme et en ai rajouté une couche avec mon commentaire "Évidemment".

    • Maurisse Grévisse
      Maurisse Grévisse
      il y a 8 ans
      En terminant
      Vous avez le courage de venir defendre et expliquer vos propos, ce qui est tout à votre honneur.

      Je me permets de vous répondre.

      1. Pour le premier point, la chose se discute. Je vous soulève que le choix de faire siéger des spécalistes non-juristes sur des tribunaux administratifs specialisés (conseils de discipline, CPTAQ, TAQ et d'autres)m'apparaît un bon contre-argument. Pour appliquer les faits au droit, encore faut-il les comprendre adéquatement, ce qui peut nécessiter une expertise particulière.

      2. Vous êtes vite en affaire d'affirmer que l'expert a avancé quelque chose de médicalement impossible. N'étant point psychiatre, je ne puis exprimer les mêmes certitudes que vous.

      3. Une excellente question, bien que je n'avais pas compris votre texte ainsi. Estimez-vous qu'il faille changer le régime? C'est certainement une opinion qui se défende, bien que je doute qu'en ces temps d'austérité, le gouvernement y donne suite.

      4. Si vous le dites.

      5. Dans un angle journalistique, il est de bon aloi de prendre une situation extraordinaire (dans le sens premier du mot) pour illustrer la nécessité de procéder à un changement. Par contre, dans la vraie vie, cela peut mener à des résultats douteux, puisque la règle doit être basée sur les cas généraux.

      Quoi qu'il en soit, ce n'est pas moi qui vais vous interdire de critique le système de justice. Il aurait été cependant préférable que texte initial soit aussi clair que vos réponses aux différents commentaires sur ce site.

      Ça sonnerait moins comme du Richard Martineau. ;)

  4. Avocat
    Avocat
    il y a 8 ans
    Avocat
    Il y a trop de pichous dans notre profession... surtout en droit familial. Alors lorsqu'une avocate est belle et qu'elle se montre, comme cette Consoeur, moi j'approuve.

    • Maurisser Grévisse
      Maurisser Grévisse
      il y a 8 ans
      Mononcle
      Quel commentaire de mononcle.

      Même moi, dont le nom traduit une "mononc-itude" qui sied si bien à une époque révolue, n'oserait écrire un tel commentaire.

    • Me Stéphane Lacoste
      Me Stéphane Lacoste
      il y a 8 ans
      Commentaire sexiste inacceptable
      Parce que nous sommes en 2015, parce que les droits fondamentaux existent, parce que les femmes ne se réduisent pas à leur apparence, parce que quand un avocat le fait, il nuit à tous les autres avocats et à toute la société de par son rôle d'officier de justice et de membre d'une certaine élite intellectuelle présumée (bien qu'il démontre alors ne pas en être).

      Le XIXe siècle voudrait ravoir ses imbéciles.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 8 ans
      On se calme
      Bel exemple de dérive. On fait un compliment à une avocate (c'est bien le seul qu'elle ait reçu en lien avec cette chronique) et voilà que les grand vertueux se déchaînent en invoquant les grands principes. Si on ne peut faire un compliment en 2015, je retourne volontiers au XIX e siècle. Un peu sexiste, d'accord, mais rien pour déchirer sa chemise. Personne n'a été réduit à son apparence. Le reste des commentaires démontre que c'est le fond de sa chronique qui a fait l'objet de commentaires.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 8 ans
      On se rince l'oeil et on se la ferme.
      Le problème n'est pas le fait de faire un compliment. Et vous le savez très bien.

      Le problème, c'est de rappeler à la femme que peu importe ce qu'elle est en train de faire, de dire, peu importe sa position et le contexte, les hommes regardent et évaluent son sex appeal. Bref, un rappel à l'ordre: "Hé, fille, tu me parles de droit? Ok, mais je veux juste interrompre la conversation pour te rappeler qu'on est en train de regarder tes belles grosses babines ou tes yeux bleus. Oublie pas ça."

      Je me demande d'où ça sort, ce besoin de verbaliser leur approbation et/ou dégoût et/ou attirance, même d'une manière anonyme, dnas des contextes qui n'ont AUCUN ESPÈCE DE RAPPORT AVEC LA SÉDUCTION. Juste apprécier pis se la fermer, comme 99% des femmes font, pas capable, non? Ça vient d'où? De l'éducation reçue? Genre, les femmes ont le devoir de se soumettre à une évaluation constante de leur apparence?

      Moi je pense vraiment, comme j'écris plus haut, que c'est une question de pouvoir. Essayer de remettre les femmes à leur place, c'ets à dire, comme objet de désir et de plaisir, même si ça leur tente pas.

      D'ailleurs, la fille qui se plaint va se faire traiter de frustrée et de mal bais**.
      Évidemment. Parce qu'être femme crée l'obligation d'accepter gracieusement les commentaires non sollicités sur notre apparence, de la part d'hommes dont, en passant, on a strictement rien à foutre.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 8 ans
      le siècle
      "Si on ne peut faire un compliment en 2015, je retourne volontiers au XIX e siècle."

      Vous saviez donc que nous étions rendus au 21e siècle? Pas évident à vous lire.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 8 ans
      no de siècle...
      ...je crois que c'est le commentaire initial qui référait au XIX e siècle...faut suivre un peu quand même...

  5. Joëlle
    Joëlle
    il y a 8 ans
    Précisions
    Allo Sophie

    Je ne suis pas une « Me » comme je me plais à appeler ceux qui ont le « donc important » titre de maître... malgré que j'aie moi-même une maîtrise soit dit en passant.

    Il y a deux catégories d'avocats, ceux qui sont cool et ceux qui se la pètent. Pour répondre à ta question « Me » Bérubé, c'est-à-dire, en quoi tu es méprisante, je t'invite à relire cet extrait de ton article : « Comment pouvons-nous demander à des amateurs de trancher entre des expertises, le tout dans un contexte juridique où la ligne est aussi mince entre les possibles verdicts? »

    Voulais-tu être condescendante? Je ne sais pas. Mais, tu dois admettre que ça débute mal un article, non?

    Par la suite : « Pour tenter de m’expliquer ce verdict, j’ai imaginé des jurés qui croyaient, comme le commun des mortels, qu’il est impossible qu’un médecin, un père puisse consciemment tuer ses enfants. Je les ai vus s’obstiner avec des jurés convaincus d’un meurtre planifié. La notion même de préméditation étant floue pour bon nombre de juristes, je ne pouvais pas croire que c’était limpide pour eux. »

    On s'améliore (dis-je ironiquement).

    « Me » Bérubé, j'ai confiance en mon système de justice.

    Étrange qu'une avocate juge le Collège des médecins, je cite : « Ses collègues médecins n’ayant vraisemblablement pas agi au meilleur de leurs connaissances, elle était en droit de se tourner vers le Collège des médecins. Mais voyez-vous, on n’enquête pas sur les agissements des experts en Cour. » Dans le fond, je retiens que le barreau devrait avoir un droit de regard sur l'article que tu viens de publier, mais ça, ça ne se fait pas...

    Qui donc t'a déclaré experte en droit déjà? Ah oui! tes pairs...

    Je reformule : « Ainsi, UNE AVOCATE, ANIMATRICE, JOURNALISTE, AUTEURE ET PRODUCTRICE, EXPERTE peut dire n’importe quoi sans risquer d’être inquiété par ses pairs. N’y a-t-il pas là une faille importante à laquelle il faut remédier? »

    En fait, Sophie, ce que je trouve triste, c'est que la majorité de tes opinions, je les partage aussi. C'est juste que le ton que tu utilises me laisse un arrière-goût dans ma bouche de simple mortelle/amatrice.

    Je termine avec ceci : « Ce mépris de la part du public était clairement inutile aux débats. » C'est vraiment drôle que ce soit toi qui dises ça.

    • Sophie Bérubé
      Sophie Bérubé
      il y a 8 ans
      Je suis une amateure aussi
      Wow !

      Tu (vu que tu me tutoies, je te tutoies) m'as presque fait regretté mon texte!

      Car c'est précisément envers le mépris des avocats envers les membres du public auquel je m'attaquais.

      S'il y a quelqu'un qui ne se prend pas pour un "Me" c'est bien moi ! haha !

      Si je te disais que je considère faire partie des "amateurs" dont je parle, me croirais-tu ? Je crois qu'un juge spécialisé en droit criminel pourrait faire de meilleurs liens entre les faits et les notions compliquées juridiques en cause. Bref, meilleur que moi aussi. C'est une opinion qui ne se veut pas condescendante.

      Mais bon, j'ose croire que j'ai été mal interprétée !

      Je te cite "Je reformule : « Ainsi, UNE AVOCATE, ANIMATRICE, JOURNALISTE, AUTEURE ET PRODUCTRICE, EXPERTE peut dire n’importe quoi sans risquer d’être inquiété par ses pairs. N’y a-t-il pas là une faille importante à laquelle il faut remédier? » "

      Ne t'inquiète pas Joëlle, chaque fois que j'écris une humble opinion sur ce site, mes pairs se font un plaisir de me féliciter de ne plus pratiquer le droit !

      Il est très difficile de faire le pont entre les avocats et les membres du public. J'en connais très peu qui essaient. Si je me fie à ton commentaire, j'ai clairement échoué !

      En espérant qu'à la lecture de ce que je viens d'écrire, tu reliras mon texte dans l'ensemble avec une appréciation différente.

      Au plaisir de jaser avec toi dans la vraie vie !

    • Joëlle
      Joëlle
      il y a 8 ans
      Le monde est petit
      J'apprécie ta réponse. Pour ce qui est de se jaser dans la vraie vie, le monde est petit! Peut-être auras-tu l'occasion de venir faire ton tour au 1200 de l'Église à Québec éventuellement! ;o)

      On pourra alors approfondir l'opinion que tu as partagé dans ton article avec plaisir!

      Joëlle

  6. Anonyme
    Anonyme
    il y a 8 ans
    amateure?
    Votre texte est intéressant, mais je dois reconnaître qu'effectivement vous ne le présentez pas comme celui d'une amateure.

    "Pour cette avocate,"

    "que ce soit comme membre du Barreau, citoyenne"

    "Sans me fier au seul chapeau d’avocate, (...) et ce, malgré notre fameux devoir de réserve."

    "ce ne sont pas nos diplômes de juristes,"

  7. Anonyme
    Anonyme
    il y a 8 ans
    Le trouble d'adaptation
    Ce qui m'a toujours fasciné dans cette affaire est le fait que le trouble d'adaptation avec humeur anxieuse soit utilisé comme supposé excuse au fait que Turcotte aurait disjoncté.

    J'ai beaucoup aimé l'analogie que c'était le rhume de la psychiatrie. Je vois des gens qui ont ce problème prescrit à toutes les semaines. C'est vraiment à toutes les sauces que l'on l'utilise. Ça semble être n'importe quelle réaction problématique à un changement de situation. Cela dit, je n'ai jamais vu quelqu'un proche de perdre contact avec la réalité.

    Par ailleurs, comment se fait-il qu'un psy puisse avoir une opinion définitive sur un diagnostic 1 an après les faits. J'aurais de forts doutes si un médecin me "confirmait" une maladie n'ayant pas laissé de trace physiologique un an après les faits.

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