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La passion du litige, en équipe

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Dominique Tardif

2016-07-20 14:15:00

Cette semaine, Me Dominique Tardif, de ZSA, s’entretient avec Me James A. Woods, associé senior du cabinet-boutique Woods…

1. Pourquoi avez-vous, à l’origine, décidé d’être avocat plutôt que de choisir un autre métier ou une autre profession? Était-ce une histoire de famille

Me James A. Woods est  associé senior du cabinet-boutique Woods
Me James A. Woods est associé senior du cabinet-boutique Woods
Il ne s’agissait pas, non, d’une histoire de famille : mon père était banquier. Né à Noranda dans le Grand Nord québécois, je suis déménagé à Vancouver à l’âge de huit mois et ai vécu un peu partout au Canada par la suite.

Jeune, j’ai participé à des concours oratoires. Ayant toujours eu un amour des langues, la perspective de travailler en droit me plaisait donc, en même temps qu’elle me donnait la possibilité d’aider des gens et de faire avancer et définir leurs droits. Même si j’avais toujours eu pour objectif de devenir avocat, je suis entré à McGill par les sciences économiques. J’étais inscrit à la maîtrise dans le domaine, question de pousser encore plus mes études, lorsque j’ai décidé de changer de faculté.

J’ai fait mes débuts chez Stikeman Elliott avec en tête de devenir avocat fiscaliste. Or, j’ai rapidement gravité vers le litige, moi qui aimais l’action de la cour…et me voici presque quarante ans plus tard!

2. Quel est le plus grand défi professionnel auquel vous avez fait face au cours de votre carrière?

Mon plus grand défi fut de réussir à bâtir le cabinet de litige qu’est aujourd’hui devenu Woods. Nous avons une équipe absolument extraordinaire, et sommes reconnus dans les répertoires parmi les dix meilleurs au Canada dans le domaine.

Ce que j’aime le plus, dans mon métier, est de de pratiquer le droit et de plaider…mais on ne peut faire cela en vase clos : il faut une équipe. Pour faire le genre de dossiers que nous avons, nous devons pouvoir compter sur l’appui de jeunes avocats travaillants et intelligents, ce qu’heureusement nous avons toujours réussi à attirer.

En quittant Stikeman, j’ai formé un cabinet de trois / quatre avocats. Une vitesse de croissance accélérée a fait en sorte que nous sommes rapidement devenus un cabinet de plus de quarante avocats, pratiquant non plus seulement en litige, comme c’était le cas au départ, mais dans tous les secteurs. Vu cette vitesse de croissance, nous n’étions pas tous sur la même longueur d’onde et s’en est suivie une division du cabinet. Je suis alors retourné à la « formule de départ » de boutique de litige. Au début des années 90, nous étions cinq. Nous comptons aujourd’hui environ vingt-cinq avocats!

3. Si vous aviez une baguette magique, que changeriez-vous à la pratique du droit?

Si j’avais une baguette magique, je changerais bien des choses, mais je ferais d’abord en sorte que les dossiers puissent être plaidés à l’intérieur d’un délai de deux ans. Il n’est, en effet, pas facile pour les clients, et quel que soit le sort de leur cause, que de devoir attendre cinq ou sept ans avant que le procès n’ait lieu. Les avocats seraient par ailleurs beaucoup plus efficaces s’il ne s’écoulait pas quelques années entre le moment où le dossier est mis en état et celui où la cause est entendue.

4. La perception du public envers la profession et les avocats en général est-elle plus positive, égale ou moins positive qu’elle ne l’était lors de vos débuts en pratique? Et pourquoi, à votre avis?

Je crois que les avocats sont, malheureusement, moins bien vus aujourd’hui qu’ils ne l’étaient à l’époque où je suis entré dans la profession en 1976. Si je n’ai évidemment rien contre les affaires – j’en fais moi-même depuis longtemps –, j’ai néanmoins l’impression que ce changement de perception est en partie dû au fait que la pratique du droit est devenue plus commerciale qu’auparavant, les avocats étant moins vus comme étant des professionnels que dans le passé.

5. Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un débutant sa carrière et gravir les échelons de la pratique privée? En d’autres mots, comment fait-on pour devenir James Woods?

La chose la plus importante, à mon avis, est d’avoir un partenaire qui nous supporte constamment, comme ma femme l’a fait pour moi.

Outre cela, il faut savoir développer sa capacité à trouver des solutions originales aux problèmes de ses clients. En anglais, cela se résume par l’expression « to think outside of the box ». C’est très important, et particulièrement en litige, comme nos clients se retrouvent souvent dans des situations très difficiles pour lesquelles les solutions ne sont pas évidentes.

Enfin, il ne faut pas avoir peur de travailler fort pour défendre les droits de ses clients. Je comprends, évidemment, que les choses ont bien changé en quarante ans et que les jeunes ont une approche différente de la mienne. Cela dit, il n’en demeure pas moins qu’il faut travailler fort, puisqu’autrement le client risque d’en payer le prix.

· Le dernier bon livre qu’il a lu - Accident nocturne (auteur : Patrick Modiano)

· Le dernier bon film qu’il a vu – Sans hésitation, Independence Day : Resurgence (réalisateur : Roland Emmerich). Il a d’ailleurs récemment accompagné son fils James André, qui en est le co-auteur, à Los Angeles sur le tapis rouge!

· Il est fan…d’Aznavour et de Léonard Cohen

· Son dicton préféré – Lead, follow or get out of the way, une expression de Jack Welch qui résume bien le travail d’équipe.

· Son péché mignon – prendre un Pastis avec du Perrier sur le bord de l’eau, de préférence par une chaude journée d’été!

· Son restaurant préféré – Ferreira (rue Peel).

· Il aimerait visiter…le Japon, ainsi que retourner en Chine et voir Beijing.

· Le personnage historique qu’il admire le plus – Winston Churchill, un individu remarquable et de tous les talents. Un homme intelligent, qui avait « un mot pour la vie », faisait preuve de détermination et, outre sa carrière politique, qui écrivait et était même peintre!

· S’il n’était pas avocat… il essaierait de faire comme ses fils et d’être écrivain!

Me James A. Woods est associé senior du cabinet-boutique Woods. Il est reconnu comme un des meilleurs avocats au Québec et au Canada. D’année en année, les répertoires Lexpert, Chambers Global, Benchmark Canada, Martindale Hubbell et Who’s Who Legal le reconnaissent comme un chef de file dans les domaines du litige commercial et de l’arbitrage commercial. Il est membre des prestigieux American College of Trial Lawyers, Litigation Counsel of America et Federation of Defence and Corporate Counsel. En 2012, le répertoire Best Lawyers lui a décerné le prix« Lawyer of the Year » dans la catégorie« Bet-the-company litigation - Montreal ».

Fort de ses 39 années d’expérience dans le domaine du litige et de l’arbitrage, il est reconnu comme étant un véritable pilier devant toutes les instances des tribunaux fédéraux et provinciaux en Ontario et au Québec, ainsi qu’à la Cour suprême du Canada. Au cours de sa carrière, il a également agi à titre d’arbitre, soit comme président ou membre d’un panel et ce, pour un nombre important de dossiers commerciaux et internationaux, constitués de façon ad hoc ou sous la gouverne de la Chambre de Commerce Internationale (CCI).
Il a mis sur pied et enseigne, depuis 1987, le cours de techniques de litige civil à la Faculté de droit de l’Université McGill.

Me Woods est membre du Barreau du Québec depuis 1976, du Barreau de l’Ontario depuis 1979, du Barreau de l’Alberta depuis 2006, du Barreau d’Angleterre et du Pays de Galles depuis 2008, du Barreau de Paris depuis 2013 et s’est vu décerner le titre d’Advocatus Emeritus par le Barreau du Québec en 2013.
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1 commentaire

  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 7 ans
    Impressionnant
    Cet avocat est vraiment impressionnant et le cabinet qu'il a fondé l'est tout autant. Un vrai plaideur dans sa plus pure forme. Notre système de justice se porterait mieux s'il y en avait plus dans son genre.

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