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Forcé à comparaître en petites culottes

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Florence Tison

2020-09-11 12:00:00

Un avocat est « révolté » pour son client autochtone...

L'avocat de Stéphane Ratté, Me Pierre Gauthier. Photo : Site Web de Gauthier & Tousignant Avocats Inc.
L'avocat de Stéphane Ratté, Me Pierre Gauthier. Photo : Site Web de Gauthier & Tousignant Avocats Inc.
Cinq heures après son arrestation en lien avec une histoire de voies de fait et de méfait, Stéphane Ratté était encore en sous-vêtements, révèle le Journal de Montréal.

Il a comparu devant le juge via visioconférence couvert seulement d’une couverture. La Sûreté du Québec (SQ) affirme pourtant avoir multiplié les démarches pour lui dénicher des vêtements.

Son avocat, le criminaliste Me Pierre Gauthier, n’en revient pas.

« Je suis révolté. Quand on arrête un mafieux ou un Hells Angel, on lui laisse le temps de s’habiller, s’indigne Me Gauthier. Mon client, on l’a arraché de son divan sans vêtements. On l’a traité comme une bête de cirque. Ce n’est pas un cas isolé du traitement envers les Autochtones. »

La SQ dément totalement cette version des faits. Au moment de l’arrestation du jeune Cri de 22 ans vendredi dernier à Waswanipi, les policiers lui ont passé les menottes alors qu’il était en caleçons. Il n’aurait pas été coopératif lorsqu’il a été mené au poste de Chibougamau.

Me Gauthier ne croit pas la version de la SAQ. « À 300 livres, s’il avait résisté, il aurait été accusé d’entraves. »

Arrêté à l’aube, c’est à 11h que Stéphane Ratté a comparu devant le juge, toujours en sous-vêtements. Seule une couverture grise le cache. La SQ dit lui avoir trouvé un chandail, mais trop petit pour l’accusé qui porte du XXXL. Il n’a pas voulu l’enfiler.

« Ils m’ont demandé si j’avais une solution, indique son avocat. Ils trouvaient ça drôle, sachant bien que j’étais à des centaines de kilomètres, poursuit-il. Ils étaient arrogants. Ça faisait dur. »

Le criminaliste a bien tenté de repousser l’audience à 14h, le temps de trouver des vêtements à son client, mais sa requête a été refusée.

« C’était très humiliant pour l’accusé, déplore Me Gauthier. La greffière a dû demander qu’on lui couvre les épaules, raconte le criminaliste. Je n’ai jamais vu ça. »

« C’est sûr (mon client) n’est pas un ange, poursuit l’avocat. Mais il est un être humain qui a des droits. Rien ne peut justifier comment il a été traité. »

Me Gauthier veut maintenant porter plainte en déontologie contre les deux agents, ainsi qu’à la Commission des droits de la personne.
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3 commentaires

  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 3 ans
    Ce justiciable est chanceux, car il y a pire.
    Voici l'histoire d'une madame moins chanceuse.

    Le contexte: celui de la misère, à tous les niveau. Le justiciable principal est un mineur, qui fait face à la justice pénale, et qui est présent devant le juge. Le justiciable accessoire est la mère dudit mineur, qui était censée se trouver aux côtés de son fils, devant le tribunal (elle n'est pas accusée).

    Le juge envoie les policier chercher la mère, pour qu'il la ramène au tribunal. Il s'éxécutent, se rendent chez la mère, tirent cette dernière du lit, et l'embarquent.

    Elle n'avait qu'une jaquette sur le dos, et a été ainsi présentée au juge, pieds nus.

    Cette histoire est survenue il y a quelques années, dans la grande région de montréal (on va rester intentionnellement vague), en plein mois de février.

  2. Anonyme
    Anonyme
    il y a 3 ans
    Du calme
    Ce n’est pas le premier, ni le dernier à qui ça arrive. Il n’y a pas matière à scandale. Nous ne savons rien des faits. Ça ressemble plutôt à de la publicité.

  3. Avocat
    Avocat
    il y a 3 ans
    Wow...
    Eille ça c'est grave...

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