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Barreau de Mauricie : à mi-chemin entre les pôles
Natacha Mignon
2009-10-16 13:15:00
Plus de la moitié des 22 500 avocats exerce dans la section de Montréal. Comment vit le reste des avocats du Québec ? Droit-inc continue à promener son micro dans les barreaux de section. Cette fois en Mauricie, un barreau entre deux pôles …
Après avoir siégé cinq ans au conseil, Me Côté a été désigné bâtonnier à la dernière minute, car le candidat initialement pressenti était empêché. Etre bâtonnier en région, sans le soutien d’un gros bureau, c’est parfois une lourde charge. Mais l’avocat l’a accepté et défend maintenant haut et fort les couleurs de son barreau.
« Ma fonction de bâtonnier nuit à ma pratique, concède Me Côté. Mais, je suis heureux de l’occuper. Cette profession me permet de gagner ma vie depuis 30 ans, alors c’est une forme de remerciement. Mon engagement pour le barreau est venu sur le tard à cause du bureau, des enfants et d’autres occupations commerciales. Il était temps pour moi de montrer mon intérêt pour la profession.»
Il y a peut-être des annexes de grands bureaux en Mauricie. Bélanger Sauvé, Heenan Blaikie et Jolicoeur Lacasse sont installés à Trois-Rivières. Mais Me Côté ne veut tromper personne. La présence de ces bureaux ne signifie pas que la pratique en Mauricie s’exerce comme à Montréal ou à Québec.
« Ici, la plupart des avocats pratiquent seuls ou se groupent à des fins de dépenses ».
C’est un problème pour faire venir les jeunes, qui préfèrent le confort d’un bureau. Certaines villes comme Trois-Rivières attirent, mais dans entre Champlain et Maskinongé le recrutement de jeunes avocats est laborieux.
« C’est difficile de faire sa place, si vous n’êtes pas d’ici. Il faut 5 ans pour commencer à s’établir. Et ça prend la passion, sans elle vous ne serez pas là longtemps », témoigne Me Côté.
Et pourtant, le barreau grossit. Sept nouveaux membres cette année. Le bâtonnier croit qu’ils viennent chercher une bonne qualité de vie, sans pour autant renoncer à une pratique professionnelle riche et variée.
Rien, en effet, n’énerve autant le bâtonnier que de constater qu’échappent aux avocats de Mauricie des dossiers ayant trait au paysage local. « Quand un incendie se produit en Mauricie, la compagnie d’assurance va ouvrir le dossier et faire le recours à Montréal. C’est pas normal », s’insurge-t-il.
« Avec internet, un bureau de barreau de région peut être aussi efficace qu’un gros bureau, avec des avocats tout aussi compétents. Tout cela pour bien moins cher. Ici, on n’est pas dans des tours d’ivoire et on n’a pas peur de se déplacer. »
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