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Action collective contre Olaplex et Sephora Canada

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Audrey Bonaque

2022-03-14 10:15:00

Une demande d’action collective a été déposée au palais de justice de Montréal contre un fabricant de produits de beauté et son distributeur…

Me Joey Zukran représente la partie demanderesse dans ce dossier. Sources: Sites web d’Olaplex, de Sephora et de LPC Avocats inc.
Me Joey Zukran représente la partie demanderesse dans ce dossier. Sources: Sites web d’Olaplex, de Sephora et de LPC Avocats inc.
Le cabinet LPC Avocats inc. a déposé une demande d’action collective contre Olaplex inc., Olaplex Holdings inc. et son distributeur Sephora Beauty Canada à la Cour supérieure du Québec.

Me Joey Zukran représente Eden Ohayon, la partie demanderesse dans ce dossier.

Ce recours vise « tous les consommateurs qui ont acheté, au Canada, le perfecteur réparateur de cheveux Olaplex no.3 contenant du Butylphenyl Methylpropional (lilial) ».

La demanderesse reproche au fabricant Olaplex de n’avoir pas informé les consommateurs des risques associés à cet ingrédient. En effet, le lilial causerait des allergies et de l’infertilité chez les femmes.

Selon Me Zukran, le fabricant aurait enfreint l’article 228 de la Loi de la protection du consommateur.

« Ils avaient plein d’opportunités pour communiquer cette information, mais ils ne l’ont pas fait. Ils ont attendu jusqu’au 28 février 2022. Les influenceurs avaient déjà commencé à souligner la problématique sur les réseaux sociaux et soudainement, la compagnie est devenue transparente avec leurs clients », affirme-t-il.

Ainsi, ils réclament 10 millions de dollars à titre de dommages punitifs. Mme Ohayon demande un remboursement de 152 $ pour les quatre bouteilles achetées (38 $ par produit plus taxes) et à être la représentante du groupe.

« C’est outrageux et inacceptable quand on vend un produit aussi populaire comme celui-ci. Ce shampoing est devenu populaire grâce aux réseaux sociaux. C’est inadmissible de dire qu’on l’a enlevé alors que c’est faux », souligne l’avocat.

De son côté, Olaplex évoque une poursuite « frivole ».

« Nous croyons qu'il s'agit d'une poursuite frivole. Lilial n'est pas interdit dans la juridiction dans laquelle cette action en justice a été déposée. De plus, les experts en cosmétique et en réglementation ont précisé que le lilial est généralement présent dans les formulations à une concentration de 0,1 % ou moins, un niveau qui n’a pas d’impact direct sur la fertilité (notre traduction) », indique notamment l’entreprise par courriel.

Retour sur les faits

Mme Ohayon aurait acheté quatre bouteilles de la marque Olaplex depuis 2020.

En 2019, le centre de recherche scientifique européenne aurait conclu que le Butylphenyl Methylpropional est un ingrédient « dangereux et pas sécuritaire ». En septembre 2020, les autorités européennes de régulation auraient annoncé leur intention de l’éliminer progressivement cet ingrédient des produits.

« En tant que professionnels dans le domaine des produits de beauté et des cosmétiques, les défendeurs connaissaient certainement les risques associés au lilial avant même 2021 (ils étaient connus dans l'industrie depuis 2008) », mentionne la demande introductive d’instance déposée le 7 mars.

Le 28 février 2022, Olaplex aurait avoué aux consommateurs être au courant des risques de cet ingrédient et de l’avoir retiré du produit. L’annonce aurait été faite sur une publication Facebook, citée dans le document judiciaire.

En mars 2022, l’Union aurait interdit ledit ingrédient en raison des risques pour les consommateurs.

L’avocat rapporte aussi que la compagnie aurait enlevé le lilial du produit depuis juin 2021, en Europe et ailleurs dans le monde. Or, l’enquête de Me Zukran révèle le contraire.

« Si on se fie sur leurs déclarations publiques, ce n’est que depuis janvier 2022. On a fait le test au début du mois de mars. On a acheté une bouteille sur le site web de Sephora et celui-ci contenait toujours le fameux produit illégal, et ce, malgré les annonces d’Olaplex », explique Me Zukran en entrevue.

Ainsi, la partie demanderesse accuse les défendeurs de n’avoir pas informé le public des dangers uniquement pour ne pas subir de pertes financières.

« Si ma cliente avait été au courant que cet ingrédient pourrait causer des allergies ou de l’infertilité, elle ne l’aurait jamais acheté », renchérit Me Zukran.
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