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Décès d’un criminaliste chevronné

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Didier Bert

2022-03-28 10:15:00

Cet avocat avait cofondé un cabinet criminaliste reconnu et savait se mettre au service des autres avocats.

L’avocat criminaliste Gilles Pariseau s’est éteint... Sources: Barreau du Québec et Alfred Dallaire
L’avocat criminaliste Gilles Pariseau s’est éteint... Sources: Barreau du Québec et Alfred Dallaire
L’avocat criminaliste Gilles Pariseau s’est éteint à l’âge de 74 ans des suites d’une maladie fulgurante, après avoir exercé durant cinquante ans comme avocat de la défense.

Me Gilles Pariseau a pratiqué l’essentiel de sa carrière au sein du cabinet Pariseau Olivier qu’il avait fondé avec Me Claude Olivier.

Gilles Pariseau et Claude Olivier s’étaient liés d’amitié en 1976, alors qu’ils oeuvraient dans des cabinets concurrents. Me Pariseau était associé au cabinet Shoofey alors que Claude Olivier pratiquait chez Lippman. Un an plus tard, Me Olivier rejoint son ami chez Shoofey.

Mais en 1985, l’associé principal et grand criminaliste Frank Shoofey est assassiné, victime de trois coups de feu alors qu’il était à son bureau.

« Quand Shoofey est décédé, chacun est parti de son côté », raconte Me Claude Olivier. Les deux associés quittent pour fonder leur propre cabinet, Pariseau Olivier. « Nous sommes restés associés durant 44 ans », salue Me Olivier. « C’est le plus vieux couple de droit criminel qui a jamais existé au Québec. »

Les deux avocats se révèlent complémentaires. « Gilles était beaucoup plus pragmatique que moi, commente Me Claude Olivier. J’étais le criminaliste qui frappait à toutes les portes, prêt à déposer toutes les requêtes. Je n’hésitais pas… Mais j’avais intérêt à être bien préparé. Je discutais avec Gilles, et il m’aidait à me préparer. Il me disait de réfléchir à telle ou telle chose. (…) Il était toujours présent, et prêt à discuter. On ne pouvait pas demander mieux. »

Loyal et bienveillant, Gilles Pariseau se rendait disponible pour tous. « Combien de fois il venait me demander des conseils pour une cause… parce qu’un plus jeune lui avait demandé un conseil, relate Me Olivier. Il nous refilait la demande et retournait voir le jeune, en prenant la paternité de l’opinion! »

Tous appréciaient le « bourru sympa » qu’était Gilles Pariseau, comme le décrit Me Olivier. « Il avait toujours l’air de bougonner, mais quand on le connaissait bien, on voyait qu’il était une sorte de capitaine Haddock du droit. C’était dur de trouver quelqu’un qui ne l’aimait pas… Je n’en ai pas connu.»

Le barreau 1971 se préparait tranquillement à prendre sa retraite, qu’il n’aura finalement pas eu le temps de prendre. Me Pariseau est décédé alors qu’il exerçait encore.

« Nous perdons un pilier et un excellent mentor », salue Me Nathalie Boissé, associée chez Pariseau Olivier, qui pratiquait avec Gilles Pariseau depuis 32 ans. « Il m’a presque tout appris, souligne Me Boissé. C’était un avocat passionné, (…) représenter des gens était vraiment important dans sa vie. »

« Un grand nombre d’avocats sont passés et restés attachés à ce bureau, qui n’était pas seulement un bureau, mais une famille », salue le Barreau du Québec par communiqué.

Me Pariseau avait été le président de l’Association des avocats de la défense de Montréal Laval Longueuil (AADM). « Gilles était rassembleur, alors que les membres avaient des intérêts divergents, salue Me Claude Olivier. Il s’assurait qu’on n’oublie personne. » C’est l’époque où l’AADM organise ses premiers tournois de golf. « L’AADM accaparait beaucoup de son temps. C’était important pour lui », relève son ami.

Doté d’un grand sens de l’humour, Me Pariseau était un passionné de voyages, de sport,d ‘art et d’histoire

Gilles Pariseau laisse dans le deuil sa conjointe de trente ans, Suzanne, et ses trois enfants.
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