Voyager ou travailler ?

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Caroline Haney

2010-08-20 08:30:00

La recruteuse juridique Caroline Haney répond à la Question Carrière de la semaine posée par un lecteur de Droit-inc.com, qui laisserait bien tomber son grand bureau pour un sac à dos...

Question

Bonjour Caroline,

J'ai travaillé 5 ans en grand bureau. J'ai aujourd'hui envie de prendre un an sabbatique pour voyager voire m'engager dans l'humanitaire. Est-ce un peu ou beaucoup risqué, ou complètement suicidaire ?

Réponse

Bonjour Cher lecteur,

Quel beau projet! Je suis certaine que votre question rejoint plusieurs lecteurs qui, eux aussi, ont une envie secrète de prendre une sabbatique...

C'est difficile de mesurer l'impact d'un tel projet sans avoir en main tous les détails quant à votre profil ni savoir quelles sont vos aspirations professionnelles.

Ces détails sont importants pour déterminer si votre projet est: un peu ou beaucoup risqué, ou complètement suicidaire comme vous le dites.

Pour répondre d'avance à mes détracteurs habituels, il ne s'agit pas d'une tactique pour éviter de répondre à la question, ces éléments sont bel et bien importants...

Vous avez 5 ans d'expérience, mais en quoi?

Par exemple, vous travaillez dans un secteur où il y a pénurie d'avocats spécialisés de votre niveau d'expérience.

Vous annoncez à votre cabinet que vous souhaitez quitter pour une période de quelques mois, voire même de 1 an.

Que se passera-t-il alors?

Beaucoup de cabinets vont vous proposer de revenir au bureau.

On organisera le travail et on gérera la situation comme on le fait dans les cas d'absence pour "prêt de services", maîtrise ou congé de maternité.

Par contre, il y a des risques: plus la durée de votre absence est longue et plus la quantité de travail est critique, plus grandes sont les chances qu'on tente de vous remplacer ne pouvant pas attendre jusqu'à votre retour.

Consolation: on ne vous trouvera pas un remplaçant si facilement puisque vous travaillez dans un secteur où il y a pénurie de ressources.

Le risque est mince.

Également, malgré la bonne intention initiale de votre cabinet de vous réembaucher, il peut y avoir une baisse de travail changeant le plan de match en votre absence.

On ne pourra pas vous reprendre tel que prévu.

Dites-vous que la baisse de travail aurait eu lieu de toute façon, en votre présence ou non, et que votre emploi aurait pu disparaître malgré tout.

Aussi, il y a les préjugés, disons-le, et certains bureaux prendront mal qu'on les laisse tomber "pour aller se la couler douce" pendant un an.

Ils ne vous proposeront pas de revenir au bureau.

Tant pis pour eux, vous avez toujours l'option d'aller travailler ailleurs.

Autre exemple, à l'autre bout du spectre: vous travaillez dans un secteur où il y a peu de demande, le travail se fait rare, il y a des mises à pied, et vous quittez pour 1 an.

Que se passera-t-il?

Votre bureau actuel ne tentera pas de vous retenir - vous leur rendez peut-être service.

Ils ne vous laisseront pas miroiter non plus qu'ils pourront vous reprendre à votre retour.

La baisse de travail dans ce secteur peut être permanente, par exemple le type de travail que vous faites ne se fait plus à partir de Montréal; dans ce cas, il sera difficile trouver du travail à votre retour, mais pas impossible.

Si la baisse de travail est temporaire, par exemple à cause de la récession, il se peut qu'à votre retour les choses aillent mieux et qu'il y ait une demande pour votre profil, que ce soit chez votre ancien employeur ou ailleurs.

Qu'en est-il de vos aspirations professionnelles?

Souhaitez-vous rester en grand bureau?

Si à votre retour, il est difficile de trouver du travail dans les grands bureaux, pourquoi ne pas considérer "les autres bureaux" où l'on retrouve également qualité de gens et de dossiers?

La vie ne s'arrête pas aux "grands bureaux".

Souhaitez-vous travailler en contentieux à votre retour?

Votre sabbatique aura peu ou pas d'impact négatif sur une carrière future en contentieux.

Sans allez jusqu'à dire qu'une sabbatique vous ouvrira des portes, si vous possédez l'expérience et les qualités requises, un contentieux vous considérera au même titre que les autres pour le poste convoité.

Peut-être qu'à votre retour, vous souhaiterez considérer les opportunités en milieu coopératif, ou même les options non-traditionnelles en droit? Qui sait.

Je vous dirais que plus le temps avance, plus il sera difficile de prendre une sabbatique tout en voulant limiter les "dégâts".

C'est beaucoup plus facile après 5 ans d'expérience que 8 ans, 12 ans ou même 20 ans.

En conclusion, si vous souhaitez le faire à tout prix, c'est maintenant ou jamais !

Au plaisir.

Caroline Haney


La Question Carrière

Chaque semaine, tour à tour, les recruteurs juridiques Caroline Haney et Jean-François Théorêt répondent à une question posée par vous chers lecteurs.

La Question Carrière de la semaine est choisie parmi toutes celles reçues sur le site. Toutes les questions sont bonnes du moment qu’elles concernent votre carrière de juriste.
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18 commentaires

  1. DSG
    So vain
    That unrelenting need to travel is so, so typically Generation Y (the Y stands for yuck!). Young people today are afflicted with a lack of social causes, ideology, religion or anything else meaningful. So to fill that void, they either have to travel in search of meaning, or they loot the streets of Toronto during conferences dealing with issues they don’t even understand. Luckily for me I grew up during the Cold War. I didn’t want to be stuck in Europe in case of a nuclear attack. Now, I travel first class, all the way.

    • A.N. Onyme
      A.N. Onyme
      il y a 13 ans
      Re : So vain
      > That unrelenting need to travel is so, so typically Generation Y (the Y stands for yuck!). Young people today are afflicted with a lack of social causes, ideology, religion or anything else meaningful. So to fill that void, they either have to travel in search of meaning, or they loot the streets of Toronto during conferences dealing with issues they don’t even understand. Luckily for me I grew up during the Cold War. I didn’t want to be stuck in Europe in case of a nuclear attack. Now, I travel first class, all the way.

      Don't you think people's need to travel may come from the increasingly superficiality of our way of living? Of the superficiality of our profession??? We all need to find a meaning in our life and I think travelling is a much better way to fill that so called void in our life than buying stuff, gadgets, bigger homes, more expensive cars,etc (like baby boomers tought us to do!!!)
      Travelling in a simpler fashion than first class brings more to people I think. Travelling cheap, if I can say, often gives you the opportunity to meet wonderful people and experiment other cultures. And makes you realize that we are very very lucky in our lives. Unfortunately for us, we are surrounded by people like you!

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 13 ans
      Re : So vain
      Others who are in search of meaning decide to go to law school, come out with overinflated egos and talk s*** to make themselves believe they are important

      > That unrelenting need to travel is so, so typically Generation Y (the Y stands for yuck!). Young people today are afflicted with a lack of social causes, ideology, religion or anything else meaningful. So to fill that void, they either have to travel in search of meaning, or they loot the streets of Toronto during conferences dealing with issues they don’t even understand. Luckily for me I grew up during the Cold War. I didn’t want to be stuck in Europe in case of a nuclear attack. Now, I travel first class, all the way.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 13 ans
      Re : So vain
      you are incerdibly stupid, nothing else to say on the matter

      > That unrelenting need to travel is so, so typically Generation Y (the Y stands for yuck!). Young people today are afflicted with a lack of social causes, ideology, religion or anything else meaningful. So to fill that void, they either have to travel in search of meaning, or they loot the streets of Toronto during conferences dealing with issues they don’t even understand. Luckily for me I grew up during the Cold War. I didn’t want to be stuck in Europe in case of a nuclear attack. Now, I travel first class, all the way.

  2. Me
    Me
    Un besoin de 12 mois de sabbatiques est overkill. C'est signe fort probablement que vous détestez votre profession. Un grand besoin de 2-3-4 mois de voyages après 5 ans, ça... j'aurais compris.

  3. Anonyme
    Anonyme
    il y a 13 ans
    Anonyme
    >>>>>> Now, I travel first class, all the way.

    I don't. Too many DSG-like assholes and over-70 idiots in first class.

  4. Me
    Me
    So according to DSG, traveling is so void. So he prefers traveling to void in first class (do we care?).

  5. Anonyme
    Anonyme
    il y a 13 ans
    Dilemme
    J'ai le même dilemme! sauf que moi je n'ai aucune expérience.. En fait, je termine mon stage dans un grand bureau dans quelques temps et on m'offre un emploi qui m'intéresse, malgré que je ne sois pas encore décidé dans quel domaine de droit j'ai envie de faire carrière. QUE FAIRE?

  6. Me
    Me
    > J'ai le même dilemme! sauf que moi je n'ai aucune expérience.. En fait, je termine mon stage dans un grand bureau dans quelques temps et on m'offre un emploi qui m'intéresse, malgré que je ne sois pas encore décidé dans quel domaine de droit j'ai envie de faire carrière. QUE FAIRE?

    Si ils t'aiment, l'offre est valable pour l'époque où tu reviendras du voyage. Si c'est non négociable, je te suggère fortement de quitter ce cabinet immédiatement, même si l'offre (conditionnelle au commencement de l'emploi immédiatement après la fin du stage) est valable. Si tu acceptes de faire le doormat right away, t'auras des problèmes par la suite.

    Chez nous, si ont fait des offres c'est parce qu'on adore les destinataires. Ainsi, on veut veut veut veut veut les avoir à notre emploi. Préférablement après le stage. Sinon, on les aime tellement qu'on les veut même après une longue pause.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 13 ans
      Re : Me, quel est le nom de votre cabinet ?
      > > J'ai le même dilemme! sauf que moi je n'ai aucune expérience.. En fait, je termine mon stage dans un grand bureau dans quelques temps et on m'offre un emploi qui m'intéresse, malgré que je ne sois pas encore décidé dans quel domaine de droit j'ai envie de faire carrière. QUE FAIRE?
      >
      > Si ils t'aiment, l'offre est valable pour l'époque où tu reviendras du voyage. Si c'est non négociable, je te suggère fortement de quitter ce cabinet immédiatement, même si l'offre (conditionnelle au commencement de l'emploi immédiatement après la fin du stage) est valable. Si tu acceptes de faire le doormat right away, t'auras des problèmes par la suite.
      >
      > Chez nous, si ont fait des offres c'est parce qu'on adore les destinataires. Ainsi, on veut veut veut veut veut les avoir à notre emploi. Préférablement après le stage. Sinon, on les aime tellement qu'on les veut même après une longue pause.

      On peut avoir le nom de votre cabinet, il semble vraiment bien, j'aimerais y travailler.

  7. Anonyme
    Anonyme
    il y a 13 ans
    Anonyme
    DSG est vraiment hot. Il prend la première classe même pour aller dans le void. Si jamais vous pétez les pneus de son char de show-off, faites-le avec un clou plaqué or.

  8. Anonyme
    Anonyme
    il y a 13 ans
    Le Devoir de ce jour, B-10
    Amusant, page B 10 du Devoir, une longue réflexion sur le voyage, y compris les longs voyages d'un an, réflexion écrite par une Y (née en 1983), mais qui fait aussi référence au voyage de sa mère de 48 ans au Maroc. Joli texte, jolie réflexion. À lire. Il y a aussi le film tiré du livre Eat, Pray, Love qui sort en salle.

  9. Me
    Me
    >>>> On peut avoir le nom de votre cabinet, il semble vraiment bien, j'aimerais y travailler.

    Envoyez votre CV à tous les cabinets nationaux de Montréal. Si vous finissez chez nous, c'est que vous êtes fait pour nous.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 13 ans
      Re : Me
      En tout cas si vous finissez chez eux, vous êtes faits pour ne pas avoir de vie puisque leurs sociétaires se retrouvent sur droit inc un dimanche après midi à 15h.

      > >>>> On peut avoir le nom de votre cabinet, il semble vraiment bien, j'aimerais y travailler.
      >
      > Envoyez votre CV à tous les cabinets nationaux de Montréal. Si vous finissez chez nous, c'est que vous êtes fait pour nous.

  10. Me
    Me
    > En tout cas si vous finissez chez eux, vous êtes faits pour ne pas avoir de vie puisque leurs sociétaires se retrouvent sur droit inc un dimanche après midi à 15h.

    Il y a 52 dimanches dans l'année.
    Vous avez une preuve que j'en ai travaillé "un".
    De votre point de vue cela semble dramatique.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 13 ans
      Re : Me
      > Il y a 52 dimanches dans l'année.
      > Vous avez une preuve que j'en ai travaillé "un".
      > De votre point de vue cela semble dramatique.

      Une preuve? Quelle preuve?

  11. Me
    Me
    > Une preuve? Quelle preuve?

    Il est souhaitable d'utiliser des verbes lorsqu'on cause, du moins si vous voulez travailler dans un cabinet un jour.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 13 ans
      Re : Me
      > > Une preuve? Quelle preuve?
      >
      > Il est souhaitable d'utiliser des verbes lorsqu'on cause, du moins si vous voulez travailler dans un cabinet un jour.

      > > Une preuve? Quelle preuve?
      >
      > Il est souhaitable d'utiliser des verbes lorsqu'on cause, du moins si vous voulez travailler dans un cabinet un jour.

      Faucher, détourner et ourdir. Voilà. Alors, content?

      Et puis: une preuve, quelle preuve?

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