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Verdict : les plaidoiries qui ont façonné le Québec

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Emilie Laperrière

2022-09-23 15:00:00

Raconter l’histoire du Québec à travers les grandes causes qui ont été débattues en justice : c’est la mission que s’est donnée la pièce de théâtre ''Verdict''.

imge #46331De la légalisation de l’avortement aux droits des homosexuels, la justice joue un rôle essentiel dans la société québécoise. Elle la fait évoluer et la fait réfléchir.

La pièce de théâtre Verdict, qui sera présentée en octobre au Gesù, l’illustrera de manière percutante. En mettant en scène quatre plaidoiries tirées d’une cause judiciaire célèbre, et livrées à tour de rôle par Marie-Thérèse Fortin et Paul Doucet, l’équipe espère raconter une partie de notre histoire.

« Les plaidoiries ont été choisies parce qu’elles ont apporté des changements au Québec, l’ont fait avancer », explique Nathalie Roy, responsable de l’adaptation avec Yves Thériault.

Avortement

C’est le cas par exemple du long procès du docteur Henri Morgentaler, qui a mené à la décriminalisation de l’avortement.

La plaidoirie retenue est celle de l’avocat de la défense Claude-Armand Sheppard, qui a lieu en novembre 1973. « À travers elle, on comprend bien l’enjeu, ce qu’a subi le Dr Morgentaler et le drame des femmes qui se tournaient vers lui. »

Elle nous permet ainsi de revisiter un pan de notre passé.

Profilage racial

La pièce s’attarde également à une affaire récente, celle entourant la mort de Joyce Echaquan. « Dans ce dossier, on a choisi les représentations sur sentence qui ont eu lieu lors de l’enquête du coroner », précise Nathalie Roy.

Les arguments de l’avocat Jean-François Arteau, qui représentait le Conseil de la nation Atikamekw, replongent le public dans cette cause de 2021. « On remonte avec lui dans l’histoire des Autochtones, qui ont été ostracisés. C’est un beau message de réconciliation. »

imge #46331Mariage gai et protection de la jeunesse

Les mots de l’avocate Anne-France Goldwater seront aussi portés par les comédiens, grâce à une cause de 2002. « C’est le procès qui a permis aux conjoints de même sexe de se marier. Ça a fait avancer les droits de la communauté LGBT », rappelle Nathalie Roy.

La quatrième affaire en est une de protection de la jeunesse. « Un peu comme Aurore, l’enfant martyre, c’est l’histoire d’une jeune garçon qui a été tué par sa belle-mère à force de mauvais traitements », dit Mme Roy.

Le procureur de la Couronne, Louis Bouthillier, interpelle la société dans ses arguments. « Il rappelle qu’on est tous responsables des enfants qui nous entourent. Ça nous questionne. »

Travail de moine

Pour ne pas garder les spectateurs captifs pendant des heures, le duo a raccourci les textes, ne gardant que les arguments essentiels.

Mais avant d’adapter les plaidoiries à la scène, encore fallait-il les trouver. La tâche s’est avérée colossale pour l’équipe, qui s’était pourtant armée de la recherchiste Hélène Bérubé pour l’occasion.

« Les archives juridiques sont dans un état pitoyable », déplore Nathalie Roy. Dans la plupart des cas, les plaidoiries ne sont pas numérisées ou dans des formats illisibles. D’autres n’existent plus.

Les recherches ont d’ailleurs duré des mois, et une cause qu’ils souhaitaient ardemment mettre en scène demeure introuvable. « Si jamais on la retrouve, lance Nathalie Roy, on pourra faire une saison 2! »

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