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Action collective contre Meta

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Didier Bert

2023-02-06 10:15:00

Un avocat dépose une demande d’action collective contre Meta. Qui est-il?

Me Michael Simkin. Sources: Simkin Légal et Shutterstock
Me Michael Simkin. Sources: Simkin Légal et Shutterstock
Instagram et facebook sont-elles responsables de l’addiction de leurs usagers mineurs? C’est ce que devra trancher la Cour supérieure du Québec, devant laquelle une demande d’autorisation d’action collective vient d’être déposée à l’encontre de Meta.

Alexia Robert, la demanderesse, est une résidente mineure de Saint-Bruno. Elle est représentée par Me Michael Simkin, du cabinet Simkin Légal.

Présentement âgée de 16 ans, Alexia Robert a ouvert un compte Instagram quand elle avait 11 ans. Or, « à la suite du visionnage de contenu préjudiciable, la demanderesse a développé une orthorexie et une anorexie mentale, nécessitant deux hospitalisations. », pointe la demande.

La défenderesse allègue qu’Instagram et Facebook, filiales de Meta, ont conçu des algorithmes et des caractéristiques addictives destinées à maximiser le temps que leurs utilisateurs passent sur leurs produits. Les défenderesses étaient conscientes que « leur produit était nuisible aux enfants », selon la demanderesse.

La demanderesse s’appuie sur les révélations formulées par un ancien employé de Facebook, en 2021, à propos de la connaissance qu’avaient les défenderesses des risques posés par leurs produits pour les utilisateurs.

« Des chercheurs de Facebook ont découvert qu’un utilisateur sur huit de l’application dit avoir un usage compulsif des médias sociaux qui affecte leur sommeil, leur travail, leur rôle de parent et leurs relations », cite la demande.

De plus, « les défenderesses étaient conscientes que des enfants de moins de 13 ans accédaient au produit mais n'ont pas conçu de mesures de protection adéquates pour empêcher l'accès au produit par de jeunes enfants. », poursuit la demanderesse.

Or, des alternatives viables - notamment via les algorithmes - étaient possibles, et connues des défenderesses. « Ces alternatives auraient réduit de manière substantielle les risques et les préjudices pour les enfants et auraient pu être mises en œuvre à un coût négligeable pour les défenderesses », précise la demande.

Non seulement les défenderesses n’ont pas mis en œuvre ces alternatives, mais elles n’ont pas prévenu les utilisateurs contre les risques associés à leurs produits.

Au Canada, Facebook serait utilisé par 1,2 million d’enfants, tandis qu’Instagram compterait 655 000 utilisateurs mineurs. Et cela fait depuis au moins le 9 avril 2012 que les défenderesses font la promotion de leurs produits auprès des enfants.

Alexia Robert entend pouvoir représenter les membres du groupe, tels que décrits: « toutes les personnes physiques et/ou leurs représentants légaux et/ou leurs tuteurs, domiciliés ou ayant été domiciliés au Québec, qui n'étaient pas majeurs lorsqu'ils ont acquis et utilisé un compte Facebook et/ou Instagram. »

La demanderesse sollicite la Cour supérieure d’autoriser l’action collective contre Meta, pour que celle-ci verse des dommages et intérêts aux membres du groupe. Alexia Robert demande que « les défenderesses se sont injustement enrichies par le montant des revenus publicitaires gagnés suite à l'utilisation de Facebook et Instagram par les membres du groupe ». Elles devraient donc solidairement payer des dommages punitifs et exemplaires à chaque membre du groupe, affirme la demande.
2002

2 commentaires

  1. DSG
    Just wait it out
    These kids will grow out of Facebook and Instagram, usually around the time they discover porn. It's also around the time kids take a sudden interest in doing their own laundry. If you think Facebook is addictive, it's like Taster's Choice instant coffee compared to what's waiting for them on the internet.

  2. Anonyme
    Anonyme
    il y a un an
    Il y a aussi le syndrome "Candy Crush"
    "Mum addicted to Candy Crush played 18 hours a day losing her boyfriend, her job and thousands of pounds"

    https://www.mirror.co.uk/news/real-life-stories/mum-who-played-candy-crush-11845749


    Et les casinos en ligne sont autant sinon plus préoccupant que Candy Crush.

    Beaucoup de casinos en ligne excellent dans l'art de créer l'addiction, en accordant un traitement différent aux gains suivant qu'ils ont été gagnés en misant de l'argent versé dans le système plutôt que de l'argent gagné dans le système. Les premiers sont éligibles à des paiements en devises sonnantes et trébuchantes (i.e. le joueur peut retirer de l'argent du système), mais pas les seconds. La dynamique de jeu est ensuite la suivante: Momo "gagne" 100k$ qu'il ne pourra jamais retirer, car il obtenu ce gain en misant de l'argent gagné. Ensuite il le perd tranquillement, ainsi que le montant de départ qu'il avait versé dans le système, en tentant de gagner davantage. Puis, il englouti sont propre argent dans l'espoir de "se refaire" en gagnant un 100k$ qu'il pourrait retirer. Il croit cela faisable car il a déjà facilement "gagné" 100k$ dans le système. Évidemment, la deuxième fois Momo se fait rinser.

    Quant aux gains qu'il est possible de retirer, certains casino les versent au compte goute (ex: 2000 $/semaine), pour que le joueur désireux de "casher out" (comme on dit dans le jargon) soit forcé de se brancher au système périodiquement (au moins 10 fois, sur plus de deux mois, s'il veut se faire verser 20k$), et qu'à chaque fois il soit exposé à la tentation de miser ses gains plutôt que de continuer de les retirer.

    Évidemment, ces casino en-ligne sont dans des juridiction lointaines, profitent souvent d'un régime juridique local protecteur, et imposent l'arbitrage dans la convention de jeu.

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