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Ces jeunes qui tournent le dos aux gros cabinets

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Delphine Jung

2019-02-18 15:00:00

Ras-le-bol des heures facturables, du manque de responsabilités et d’une culture organisationnelle périmée. Les milléniaux boudent les grands cabinets!

Aly Haji, étudiant en droit de McGill.
Aly Haji, étudiant en droit de McGill.
Aly Haji, un étudiant en droit de McGill a constaté l’échec des cabinets à retenir les milléniaux. Si son étude complète doit encore être validée dans le cadre de sa maîtrise, certains constats ont déjà été publiés.

Sa conclusion est sans équivoque. Pour lui, les gros cabinets n’ont clairement « pas compris les valeurs et les préférences » des jeunes dans la vingtaine et surtout, ils n’ont « pas réussi à répondre à ces besoins et ces valeurs ».

Il semblerait que le fossé se creuse entre les aspirations des premiers et la structure organisationnelle des cabinets. Un problème d’après lui, puisque ces jeunes représentent des « actifs » dans lesquels il faut « investir ».

Pour comprendre pourquoi les gros cabinets ne font plus rêver, Aly Haji a réalisé une enquête en interrogeant des avocats de la génération Y, des directeurs de grands cabinets d'avocats et des universitaires qui étudient la génération des milléniaux.

Il écrit que les associés et les avocats milléniaux étaient en désaccord ou fortement en désaccord avec certaines affirmations. Parmi celles-ci : « les milléniaux sont capables de trouver un sens à leur travail et de rester heureux tout au long de leur carrière dans un gros cabinet », « les gros cabinets sont capables d’attirer et de fidéliser les milléniaux » ou encore, « la culture des gros cabinets est propice à attirer et à retenir les milléniaux ».

N'être qu'un numéro

Julie Brisson, directrice Étudiants, avocats-salariés et perfectionnement professionnel.
Julie Brisson, directrice Étudiants, avocats-salariés et perfectionnement professionnel.
Principal point d’achoppement, le modèle des heures facturables qui « donne le sentiment aux milléniaux que leur travail est banalisé et que la qualité de leur travail ainsi que son sens sont sans importance ».

Résultat, certains se sentent « déshumanisés » et juste qualifiés comme des employés « rentables » ou non.

Pour autant, l’étudiant de McGill ne promeut pas la fin des heures facturables, mais suggère plutôt « d’adapter cette institution au milieu des milléniaux ». Il suggère plutôt la mise en place du « mentorat inversé » qui aplatirait les hiérarchies institutionnalisées.

Un principe que Blakes a décidé de mettre en place « dès qu’un étudiant vient chez nous », affirme Julie Brisson, directrice Étudiants, avocats-salariés et perfectionnement professionnel.

Léna Taylor, directrice Talent juridique chez Langlois.
Léna Taylor, directrice Talent juridique chez Langlois.
« Je ne pense pas que le modèle d’heures facturables va mourir. Globalement, les avocats vendent quand même leur temps. Mais il faut plus évaluer la qualité du travail. Dans notre cabinet, nous avons déterminé les objectifs d’heures facturables à 1600, alors que généralement cela tourne autour de 1750-1800 dans les cabinets de notre taille », détaille Léna Taylor, directrice Talent juridique chez Langlois.

Même son de cloche chez Blakes. « Nous tenons compte de la valeur et de la qualité du travail que fournissent nos employés, ainsi que de leurs heures non facturables », dit Mme Brisson.

Génération idéaliste

Aly Haji a également déterminé d’autres valeurs importantes pour les milléniaux comme le besoin d’un réel équilibre entre la vie professionnelle et personnelle, une grande flexibilité et une rétroaction accrue.

Rien de quoi étonner Mme Taylor qui cite ces trois points pour caractériser cette génération.

« Ils sont aussi idéalistes, même si le mot est un peu fort peut-être. Et souvent à raison. C’est presque le plein emploi dans le milieu juridique et la compétition est féroce. Les opportunités abondent pour ces jeunes et elles se présentent souvent beaucoup plus tôt dans leur carrière qu'il y a 10 ans. Ils restent 2 à 3 ans dans les gros cabinets, puis partent vers de nouvelles opportunités ou on leur offre des salaires très compétitifs », analyse la recruteuse.

Mme Brisson ajoute que cette génération veut se sentir pleinement membre de l’équipe et concède d’ailleurs que leurs préoccupations sont « valables ».

D’après l’étude de M. Haji, les milléniaux n’aspirent plus non plus à devenir associés et la seule chose qu’ils trouvent attrayante dans le fait d’obtenir un poste dans un gros cabinet est le salaire et « dans une moindre mesure le prestige ».

Les grands cabinets, un tremplin

Pour Léna Taylor, le salaire n’est justement plus la première source de motivation.

M. Haji explique également que souvent, les gros cabinets sont utilisés comme un tremplin dans la carrière des milléniaux, plutôt qu’un objectif final de carrière.

Ils partent au bout de deux ou trois ans vers des emplois qui ont plus de sens à leurs yeux et qui leur offrent un meilleur équilibre. Parmi les postes dans leur ligne de mire : avocat en interne ou même dans une ONG.

Caroline Haney, recruteuse juridique .
Caroline Haney, recruteuse juridique .
Des départs que constate la recruteuse juridique Caroline Haney. Les grands cabinets peinent en effet à recruter de jeunes avocats ayant quelques années d'expérience. « Après deux ou trois ans d'expérience, la jeune génération repense sa stratégie de carrière et décide de quitter les grands cabinets », remarque-t-elle.

Le gros salaire accumulé en gros cabinet leur permet également de rembourser leur dette accumulée lors des études et les opportunités de réseautage qu’ils offrent ne sont pas négligeables.

« Ce n’est pas vraiment le cas au Québec ou les frais de scolarité restent moins élevés que dans d’autres provinces canadiennes comme l’Ontario », rétorque Léna Taylor.

Si à entendre ces professionnelles les cabinets ont pleinement conscience des attentes des milléniaux et s’y adaptent, ce n’est en revanche pas le constat de M. Haji.

« Les dirigeants de cabinets semblent conscients que leurs entreprises ne sont pas des environnements de travail optimaux pour les jeunes et ils ont reconnu qu’ils n’avaient pris aucune mesure utile pour s’adapter à cette génération ».

À bon entendeur…

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15 commentaires

  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 5 ans
    GM
    Il ne faut pas oublier une chose non plus. Le jour où un jeune décide d'entrer dans un grand cabinet, il y est confiné... jusqu'au jour où il développera une clientèle suffisante pour voler de ses propres ailes, mais on parle de quoi, 7 à 8 ans comme salarié dans le gros cabinet ? Ensuite il sera nommé associé etc. etc.

    La réalité est que les milléniaux (j'ai 29 ans en passant...!) ne sont pas les travailleurs les plus motivés et les plus "attachés". Ils magasinent et rares sont ceux qui feront leur carrière dans un seul bureau. Les plus motivés se lanceront à leur compte (comme le soussigné) et devront adopter une approche extrêmement différente, i.e. que le patron ce n'est pas l'associé qui donne du boulot, c'est le client qui paie et qui l'exige ! Le millénial devra donc s'adapter et ne pas faire le nez fin sur les mandats et faire de l'attitude comme il peut se le permettre dans le gros cabinet, à défaut de quoi il va manger son pain noir! Dieu seul sait que les milléniaux veulent le pain, le beurre, la coutellerie, l'argent du beurre et la vache aussi, mais sans avoir à travailler pour les obtenir.

    Bref un méga changement de paradigmes va s'installer avec l'accès des milléniaux à l'actionnariat des grands cabinets, et des plus petits, et le modèle des gros bureaux devra impérativement suivre parce que les objectifs des jeunes sont extrêmement différents de ceux qui ont tracé la voie avant eux... Pour le mal ou pour le bien ? Seul l'avenir le dira, mais on constate une chose, le commitment des milléniaux est plus volatile, disons le comme cela...

  2. Anonyme
    Anonyme
    il y a 5 ans
    .
    Je n'irai pas jusqu'à énoncer des généralités et me vanter au passage comme étant un élu parmi le tas de marde, mais juste pour répondre à votre dernière remarque concernant le commitment:
    Peux-t-on reprocher à un employé de quitter son employeur qui lui promettait une conciliation travail/vie alors que la réalité est bien toute différente?

    Personnellement je n'aurais aucun problème a travailler dans un grand cabinet si on me promettait moins d'heures, et un salaire amoindri proportionnellement.

  3. Jean Doute
    Jean Doute
    il y a 5 ans
    Humm
    Cela me fait toujours sourciller lorsque l'on annonce a tout vent que la mentalité des grands bureaux et le système des heures facturables est appelé à changer dans les prochaines années...si cela change, cela sera bien plus en raison d'une demande soutenue des clients qu'en raison de l'arrivée d'une nouvelle génération aux valeurs différentes.

    Je suis tout a fait d'accord avec le constat à l'effet que les milléniaux semblent avoir une approche différente de leur carrière et laisse paraître une échelle de valeur moins axé sur la performance et le grand nombre d'heures au bureau pour s'épanouir. Est-ce que c'est bien ou mal ? Ça me parait futile de débattre de ce point et surtout trop facile de condamner les générations qui nous suivent pour des choses qui nous échappent parfois (à 38 ans je regarde les milléniaux, les X et les baby boomers avec perplexité pour différentes raisons).

    Où le bas blesse c'est lorsqu'on affirme que cette nouvelle génération va venir changer les règles. Bon peut-être un peu, mais fondamentalement business will be as usual dans les grands bureaux. Quand un grand bureau recrute 10 nouveaux jeunes avocats, il font un calcul de rétention entre 2,3 voir 4 (si chanceux) au bout de quatre années de pratique. Cette situation n'est pas nouvelle et surtout n'est pas lié à une nouvelle génération. Bien qu'une majorité des membres de cette génération rejette ce mode de fonctionnement, si il y a encore 15-20 % qui accepte les règles du jeu, le système continue à fonctionner.

    Jeunes confrères, si vous vous sentez parfois comme des numéros dans ces structures de grands bureaux, bien désolé de vous conforter, mais c'est ce que vous êtes. Même en perdant 8 fois sur 10, le cabinet est ultimement gagnant avec vos confrères restants qui acceptent sans chigner. Bref, si vous voulez réellement une révolution du système actuel en raison de vos valeurs, je vous suggère plutôt de mettre vos égos de côté et de refuser lorsque votre téléphone sonnera et que vous entendrez la voix d'un ancien premier ministre vous offrant un stage huppé dans un cabinet national ayant pignon sur rue au 50e étage du centre-ville et ce même si on vous vente l'approche humaine du cabinet et sa grande sensibilité à la conciliation travail-famille (ouf je reprendre une respiration).

    Sur ce, je retourne admirer la vue du centre-ville par ma fenêtre.

    The house always win

  4. Jean Doute
    Jean Doute
    il y a 5 ans
    hummm
    Cela me fait toujours sourciller lorsque l'on annonce a tout vent que la mentalité des grands bureaux et le système des heures facturables est appelé à changer dans les prochaines années...si cela change, cela sera bien plus en raison d'une demande soutenue des clients qu'en raison de l'arrivée d'une nouvelle génération aux valeurs différentes.

    Je suis tout a fait d'accord avec le constat à l'effet que les milléniaux semblent avoir une approche différente de leur carrière et laisse paraître une échelle de valeur moins axé sur la performance et le grand nombre d'heures au bureau pour s'épanouir. Est-ce que c'est bien ou mal ? Ça me parait futile de débattre de ce point et surtout trop facile de condamner les générations qui nous suivent pour des choses qui nous échappent parfois (à 38 ans je regarde les milléniaux, les X et les baby boomers avec perplexité pour différentes raisons).

    Où le bas blesse c'est lorsqu'on affirme que cette nouvelle génération va venir changer les règles. Bon peut-être un peu, mais fondamentalement business will be as usual dans les grands bureaux. Quand un grand bureau recrute 10 nouveaux jeunes avocats, il font un calcul de rétention entre 2,3 voir 4 (si chanceux) au bout de quatre années de pratique. Cette situation n'est pas nouvelle et surtout n'est pas lié à une nouvelle génération. Bien qu'une majorité des membres de cette génération rejette ce mode de fonctionnement, si il y a encore 15-20 % qui accepte les règles du jeu, le système continue à fonctionner.

    Jeunes confrères, si vous vous sentez parfois comme des numéros dans ces structures de grands bureaux, bien désolé de vous conforter, mais c'est ce que vous êtes. Même en perdant 8 fois sur 10, le cabinet est ultimement gagnant avec vos confrères restants qui acceptent sans chigner. Bref, si vous voulez réellement une révolution du système actuel en raison de vos valeurs, je vous suggère plutôt de mettre vos égos de côté et de refuser lorsque votre téléphone sonnera et que vous entendrez la voix d'un ancien premier ministre vous offrant un stage huppé dans un cabinet national ayant pignon sur rue au 50e étage du centre-ville et ce même si on vous vente l'approche humaine du cabinet et sa grande sensibilité à la conciliation travail-famille (ouf je reprendre une respiration).

    Sur ce, je retourne admirer la vue du centre-ville par ma fenêtre.

    The house always win

  5. incompertusx
    incompertusx
    il y a 5 ans
    so what
    Je ne comprends pas le problème. On a une génération entière dont le profil ne correspond pas aux attentes des grands cabinets, mais il y a beaucoup d'offre encore de la génération précédente. Laissons les start-ups aux milléniaux - peut-être ils vont enfin apprendre à travailler et à vivre.

  6. Philippe Vincent Brun (non anonyme)
    Philippe Vincent Brun (non anonyme)
    il y a 5 ans
    Client de cabinets
    Cette lecture se résume facilement tant elle confirme que les milleniaux, qui pensent pouvoir accéder au 7e ciel sans pour cela devoir emprunter les escaliers, auront tôt fait de déplorer que les ascenseurs sont en panne. Il serait peut-etre plus sage de rester sur terre, messieurs dames. La seule justice qui fait loi, auprès des contestataires de la réalité, aussi milleniaux soient-ils, c’est qu’ils ont beau exiger de point devoir se moucher du coude, ils n’en demeureront pas moins morveux pour autant. Désolé pour les plaignants mais là défense vous recommande de faire la queue, comme tout le monde... La patience est une vertu, en guise de sage consolation.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 5 ans
      Hein ?
      Mon dieu que votre commentaire est ésotérique ! Bof... en résumé, c'est la vieille rengaine voulant que les jeunes veuillent tout avoir sans travailler. D'autres l'ont déjà mieux exprimée. Cela demeure une toute aussi fausse prétention.

      Les milléniaux atteignent la majorité dans une époque où on ne peut plus accéder à la propriété immobilière, ni fonder une famille à moins d'être en couple où les deux travaillent à temps plein et encore, et souvent pas en bas de 30 ans.

      Cela est dû, à mon avis, moins aux forces du marché qu'au fait que les générations précédentes préféraient, dans l'ensemble, l'accumulation de biens matériels au temps de qualité passé avec leurs proches. Ceux qui atteignaient la majorité dans les années 80 l'ont fait dans une époque où l'argent et la richesse étaient une obsession collective. Ces personnes avaient soif de richesse et de biens meubles et immeubles, et sautaient à l'occasion de troquer leur temps libre et leur vie sociale contre la maison unifamiliale, la belle voiture, les beaux meubles, et tout et tout.

      Les milléniaux, eux. ont pour la plupart grandi sans les parents à la maison, en mangeant des repas vite préparés, et dans un foyer où la ressource la plus précieuse était *le temps*. Alors, nulle surprise qu'aujour'hui, c'est le temps que ces jeunes devenus adultes ambitionnent le plus, quitte à renoncer à certains biens matériels ou à en remettre l'acquisition à plus tard.

      Bien entendu, le choix d'y renoncer ou de les remettre aux calendes grècques est beaucoup plus facile quand l'immobilier est hors de prix alors que les salaires stagnent. Le voyage en Thaïlande est beaucoup plus accessible que la petite maison à 700 000 $ (ou la maison un peu plus grande en banlieu à 450 000 $, mais avec une navette de minimum 3 h par jour). Et ne me parlez même pas du condo à 300 000 $. Un condo, c'est rien qu'un f**king apartement trop cher et mal construit.

      Bref, je divague, mais tout cela pour dire que c'est bien plus compliqué que votre « les jeunes veulent pas travailler ! »

    • Jean Doute
      Jean Doute
      il y a 5 ans
      Intéressant
      Intéressante analyse sociologique concernant la notion du temps.

      Quand je vois ce nombre important de baby-boomers qui ne veulent pas arrêter leur pratique, non pas par précarité financière ou pour un quelconque manque matériel, mais bien pcq qu'ils ont peur de n'être rien sans leur travail. Cette course effrénée à travailler sans relâche en comblant le vacuité de la chose par l'acquisition de matériel. Tout ça pour réaliser au bout du compte que nous n'avons pas dompté nos angonter....vaut mieux poursuivre la fuite vers l'avant.

      Loin de moi l'idée de penser que les milléniaux ont trouvé une solution à ces maux, mais le simple fait de s'y arrêter et de questionner l'ordre établi dénote une certaine sagesse que les prédécesseurs devraient se garder une gêne de critiquer à tout vent par des formules vides. isses et que la retraite nous obligera peut-être à les confronter....vaut mieux poursuivre la fuite vers l'avant.

      Loin de moi l'idée de penser que les milléniaux ont trouvé une solution à ces maux, mais le simple fait de s'y arrêter et de questionner l'ordre établi dénote une certaine sagesse que les prédécesseurs devraient se garder une gêne de critiquer à tout vent par des formules vides.

    • Court-bouillon
      Court-bouillon
      il y a 5 ans
      Ouf
      Heureux de lire que je ne suis pas le seul à n'avoir rien compris au ramassis de lieu-communs du commentateur non-anonyme ci-haut. Par ailleurs, les raisons que vous énoncez sont les bonnes.

    • CFF
      Millenial spotted
      >Et ne me parlez même pas du condo à 300 000 $. Un condo, c'est rien qu'un f**king apartement trop cher et mal construit.

      Et en une phrase, vous prouvez le point que vous tentiez de démentir. Trop snob pour un condo? Vous visez la propriété immobilière détachée, mais ne voulez pas payer le prix à la sueur de votre front? Millenial.



      En ce qui concerne l'article, j'espère qu'il est incomplet et que la recherche de M. Haji n'est pas exactement telle que présentée, sinon elle est fondamentalement biaisée.

      >Il écrit que les associés et les avocats milléniaux étaient en désaccord ou fortement en désaccord avec certaines affirmations. Parmi celles-ci : « les milléniaux sont capables de trouver un sens à leur travail et de rester heureux tout au long de leur carrière dans un gros cabinet », « les gros cabinets sont capables d’attirer et de fidéliser les milléniaux » ou encore, « la culture des gros cabinets est propice à attirer et à retenir les milléniaux ».

      Avec les questions posées telles que rédigées, plutôt que d'obtenir la version ou les attentes des milléniaux directement, on leur pose la question en fonction de ce qu'ils considèrent comme être des milléniaux. On obtient ainsi la version projetée de la personne qui répond à la question selon que celle-ci s'identifie au groupe ou non.

      Ainsi, un sondé du style des premiers commentateurs, ne s'identifiant manifestement pas au groupe et ayant une opinion préformée envers celui-ci (que cette opinion soit justifiée ou non n'est pas pertinent), répondra immédiatement et fermement "NON" aux questions posées, ayant en tête la paresse des milléniaux.

      Or, celui-ci étant un millénial lui-même, si les questions avaient été posées en fonction de sa propre personne et de ses valeurs, il aurait probablement indiqué qu'il aurait été capable d'oeuvrer et performer au sein d'un grand cabinet.

      Pareillement, quelqu'un s'identifiant au groupe des milléniaux aurait probablement répondu "NON" également, que ce soit selon ses propres valeurs ou sa perception du groupe.

      Ce qui importe est qu'avec le style de questions posées, on semble déjà déterminer et crystalliser le résultat, et j'ai beaucoup de difficulté à voir comment un tel sondage peut être représentatif...

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 5 ans
      pas fort
      À mon avis les milléniaux ne devraient pas être tous mis dans le même paquet et on devrait éviter les généralisations. C'est toutefois la même chose pour les baby boomers. Vous présumez que tous les baby boomers continuent de travailler afin de combler un vide et que les milléniaux seraient plus sages à cet égard. C'est complètement ridicule. BTW, les baby boomers ne doivent rien aux milléniaux et ils n'ont pas à quitter leur emploi pour leur faire une place. Ça aussi c'est ridicule.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 5 ans
      Trop snob ?
      Trop snob pour un condo ? Non. Plutôt trop intelligent pour faire payer trop cher un « investissement » qui n'en vaut pas la chandelle.

      Et ce n'est pas une question de volonté ou non de payer le prix « à la sueur de [son] front », mais bien de capacité.

      En 1995, le revenu médiane au Canada pour les personnes entre 25 et 54 ans était de 36 900 $ (env. 56 000 $ en dollars de 2018). Or, en 2016 il était de 43 000 $ (env. 44 600 $ en dollars de 2018). Vous remarquerez alors que le pouvoir d'achat réel du revenu médiane a en fait baissé depuis 1995.

      En même temps, le prix moyen d'une maison unifamiliale sur l'île de Montréal en 1995 était en-dessous de 100 000 $ (env. 151 000 $ en dollars de 2018), alors qu'en 2018 le prix médian varie de 340 000 $ dans l'extrême est de l'île, à 915 000 $ dans le centre.

      Alors le prix de l'habitation unifamiliale a plus que doublé, alors que le revenu médiane, en tenant compte de l'inflaction, a en fait baissé. Ce qui signifie que même le millénial qui veut accéder à la propriété unifamiliale à la sueur de son front a fort probablement peu de chances de ce faire, même en étant aussi bûcheur que vous semblez vous trouver vous-même.

      Cela veut aussi dire que tout ce que vous avez aujourd'hui, vous avez pu l'acquérir *sans* travailler aussi fort que vous ne devriez travailler aujourd'hui pour amasser le même stock.

      Avec mon salaire actuel, même en dollars de 1995, j'aurais quasiment pu acheter une maison à Montréal cash en 1995. Alors pensez-y avant de suggérer que les jeunes sont des fainéants et ne me parlez surtout pas de snobisme.

    • Jean Doute
      Jean Doute
      il y a 5 ans
      Hummm
      Les généralités ne sont pas étalées comme preuve absolue mais bien pour essayer de déceler certains comportements. Personne ne parle d'une thèse de maîtrise ici mais d'un commentaire sur un site de nouvelles.

      Je ne présume de rien dans l'absolu pour les babyboomers, mais fait état d'un constat observé plusieurs fois. Personne ne mentionne que les bb doivent quitter leur emploi pour faire une place à une autre génération.

      Allez, ne perdez plus votre temps ici et retournez travailler. Il serait dommage que vous preniez trop de temps précieux à réfléchir à la vacuité de votre course effrénée.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 5 ans
      En effet
      Je vais retourner travailler afin d'éviter de réfléchir à la vacuité de ma course effrénée. Quant à vous, je vous laisse retourner à vos cours de CEGEP. Vous voyez, c'est facile les préjugés. Vous essaierez la réflexion quand vous aurez le temps. C'est plus difficile toutefois. Je préfère vous en avertir.

  7. Fantine
    Fantine
    il y a 5 ans
    Pas mieux
    Mon expérience en petit cabinet (droit de la famille travaillant pour des baby-boomeuses) était la même que mes amis en grands cabinets en termes d'heures facturables/de non-vie/de non respect de ma personne/etc. Petite différence: salaire de mi-sé-reu-se et difficulté à me replacer après ce cauchemar derrière moi.

    Il n'y a pas que les grands cabinets qui devraient se réformer. C'est la mentalité au complet.

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