Hélène Gagné

Avez-vous votre GPS financier (première partie)?

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Hélène Gagné

2007-10-15 12:45:00

Vous faites l’acquisition d’un GPS. Pour être efficace, il doit prendre une lecture juste de votre point de départ et bien capter les coordonnées de votre destination.

De là, il vous mènera à bon port... dans la mesure où vous vous y fierez et ne tenterez pas de jouer au plus fin!

Imaginez un GPS financier qui aurait les mêmes exigences :
• une image précise de la situation financière actuelle.
• un objectif réaliste.

Seulement à ces conditions pourrait-il orienter vos décisions vers votre cible et vous fournir des points de repère fiables et intelligents pourvu que vous acceptiez de les voir et d’en tenir compte.

Des pièges à éviter
Pour obtenir une image précise de votre situation financière actuelle, il faut changer certaines habitudes et remettre en question des convictions trompeuses.

• Absence d’entente de départ avec le cabinet. 77% des avocats de 50 ans et plus au Québec n’ont pas arrêté les termes et conditions de leur départ du cabinet. Ils reportent leur réflexion sur la retraite à tous les égards : professionnel, personnel et financier.

• Une image vaut mille maux… de tête. L’image de réussite matérielle que plusieurs avocats désirent projeter peut avoir des effets dévastateurs sur leurs finances à long terme. Que la pression vienne du milieu professionnel ou social, la tension est vite palpable chez celui dont le niveau de vie gruge tous les revenus.

• Absence de planification fiscale. Parce que leur pratique est un véritable feu roulant, plusieurs avocats négligent leur propre planification fiscale. Certains accusent du retard dans le paiement des acomptes provisionnels; pénalités et intérêts se transforment en un cercle vicieux. D’autres qui bénéficieraient de structures telles les fiducies et/ou l’incorporation manquent de temps pour les implanter et ainsi réduire leurs impôts.

• Un marathon est plus profitable qu’un sprint. Ceux qui prévoient faire un sprint d’épargne en fin de carrière risquent d’être déçus. Même en investissant fortement pour combler les écarts, les bénéfices du rendement composé sur 20, voire 30 ans sont imbattables. C’est le seul moyen de bâtir un portefeuille robuste et capable de traverser les aléas des marchés financiers. Votre retraite pourrait durer plus longtemps que vous ne le pensez : entraînez votre portefeuille en vue d’un marathon plutôt que d’un sprint.

• La pensée magique n’a pas sa place en finance. Ne succombez pas à la tentation de spéculer pour gagner gros et vite. Ceux qui prennent des risques démesurés se retrouvent souvent à la case départ. Considérez toujours l’équation risque/rendement. La recherche académique a identifié les types de risques qui offrent les meilleures probabilités de rémunérer l’investisseur : sachez en tenir compte.

• Plus riche vivant que mort! Si vous croyez valoir plus mort que vivant, réévaluez votre portefeuille d’assurances. Une définition adéquate de vos besoins pourrait libérer des liquidités substantielles pour rembourser une dette ou ajouter à votre portefeuille.

Le présent n’est pas garant du futur
Il est utopique de tenir pour acquis que vous pourrez pratiquer dans des conditions optimales jusqu’à l’âge de la retraite établi par votre cabinet. Voici des situations qui peuvent vous forcer à changer de cap et avoir un impact profond sur votre avenir financier :

• Un associé dont la pratique est concentrée sur quelques clients majeurs est à la merci de leurs décisions administratives et des aléas de leur santé financière.

• Un associé plus âgé qui éprouve de la difficulté à travailler avec les jeunes avocats du cabinet ou à s’adapter aux nouvelles technologies voit la pression monter à l’interne.

• Un associé « d’expérience » risque de voir ses clients partir à la retraite avant lui. Ses nouveaux interlocuteurs, plus jeunes, préféreront souvent transiger avec des avocats de leur âge.
• Voyant sa rémunération de fin de carrière diminuer, un associé demande un remboursement de capital anticipé pour maintenir son train de vie; il se prive de cette source de capital au moment de la retraite.

• Une entreprise cliente embauche à l’interne un avocat pour l’élaboration de documents légaux auparavant préparés par votre cabinet, ce qui exerce une pression à la baisse sur vos honoraires. De plus, votre implication dans ce dossier est retardée et relève moins de l’accompagnement et davantage de la gestion de crise. Tout cela est plus stressant et plus risqué pour vous.

• Votre cabinet rajeunit son équipe de décideurs et déplace son centre névralgique de Montréal à Toronto ou de Toronto vers New York. Le contexte change.

• Des problèmes de santé affectent votre capacité de générer des revenus. Chez les rainmakers, la protection en assurance invalidité est souvent inadéquate. Les conséquences sont pires pour ceux fortement endettés, ou qui prévoyaient un éventuel sprint d’épargne. Même s’ils survivent à la maladie, leurs finances s’en remettent rarement.

Suite et fin lors de la prochaine chronique.

Hélène Gagné, F.Adm.A., Pl.fin., Gestionnaire de portefeuille, PWL Capital.
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