Avosmarques
La marque au-delà du commerce
Isabelle Deshaies
2010-04-13 11:15:00
Isabelle Deshaies utilise parfois l’actualité pour prouver à ses clients qu’ils doivent protéger leur marque. Prenez-le cas de « Médecins sans frontières », leur dit-elle cette semaine…
Les entrepreneurs me demandent souvent s’il vaut la peine de mettre tant d’énergie et d’argent pour leur marque de commerce : faire des recherches, la protéger, préserver ses droits, etc.
Je les comprends.
Le monde de la propriété intellectuelle est abstrait, jusqu’au moment où défendre ses droits devient drôlement réel. Aussi, j’aime leur parler de cas concrets pour bien faire comprendre tout ce que représente la marque, ses bénéfices, son impact sur la réputation de l’entreprise et sur la population en général. Alors, je cite des exemples glanés ici et là, souvent puisés dans l’actualité et qui nous touchent tous plus ou moins directement. Mais qui aurait cru que l’importance de la marque se révèle même au cœur des grandes catastrophes?
L’article de Judith Lachapelle dans le quotidien La Presse du 3 avril 2010, intitulé Les « enfants illégitimes » de Médecins sans frontières » m’a interpelée. Il relate combien les Médecins sans frontières (MSF) doivent constamment se battre pour préserver l’intégrité de leur nom. Et il est ici uniquement question de réputation, même pas d’argent !
Rares sont ceux qui ne connaissent pas cet organisme. Les MSF, médecins spécialisés et bénévoles, prodiguent des soins aux quatre coins du monde dans des situations extrêmes, urgentes et sans attendre une quelconque autorisation gouvernementale pour agir. Ils sont reconnus, respectés et appréciés.
Mais rares aussi sont ceux qui savent que cet organisme est le seul « original » et n’est aucunement lié à tous les autres « sans frontières » (SF) qui sont eux-mêmes souvent des organismes indépendants.
Le problème c’est que, aux yeux de plusieurs et particulièrement des bénéficiaires, tous les SF sont les mêmes. La confusion ainsi créée peut entraîner de graves dangers pour la sécurité de l’ensemble des SF. Par exemple, dit-on, si les actions d’un groupe SF déplaisent à des rebelles, ce sont tous les SF qui en seront victimes.
Les bénéficiaires associent tous les SF à la vocation des MSF, un gage de compétence de haut niveau. Pour les donateurs, le problème est tout autre mais bien réel : ils font des dons à un SF en croyant qu’il s’agit des célèbres MSF ou d’un consortium bien en règle. Les MSF sont donc parfois privés de leurs dons.
Il s’agit d’une situation qui va bien au-delà de la simple dilution de marque pour emploi abusif. C’est un vol d’identité à grande échelle. Victimes de leur efficacité, les MSF ont plus ou moins perdu le contrôle de l’identité et de l’intégrité de leur nom.
Cette situation démontre bien qu’au-delà des bénéfices qu’elle peut rapporter, la marque de commerce est importante par l’identité qu’elle revêt face aux consommateurs. Peu importe l’utilisation que l’on en fait, il importe de bien la protéger et défendre son intégrité.
Je les comprends.
Le monde de la propriété intellectuelle est abstrait, jusqu’au moment où défendre ses droits devient drôlement réel. Aussi, j’aime leur parler de cas concrets pour bien faire comprendre tout ce que représente la marque, ses bénéfices, son impact sur la réputation de l’entreprise et sur la population en général. Alors, je cite des exemples glanés ici et là, souvent puisés dans l’actualité et qui nous touchent tous plus ou moins directement. Mais qui aurait cru que l’importance de la marque se révèle même au cœur des grandes catastrophes?
L’article de Judith Lachapelle dans le quotidien La Presse du 3 avril 2010, intitulé Les « enfants illégitimes » de Médecins sans frontières » m’a interpelée. Il relate combien les Médecins sans frontières (MSF) doivent constamment se battre pour préserver l’intégrité de leur nom. Et il est ici uniquement question de réputation, même pas d’argent !
Rares sont ceux qui ne connaissent pas cet organisme. Les MSF, médecins spécialisés et bénévoles, prodiguent des soins aux quatre coins du monde dans des situations extrêmes, urgentes et sans attendre une quelconque autorisation gouvernementale pour agir. Ils sont reconnus, respectés et appréciés.
Mais rares aussi sont ceux qui savent que cet organisme est le seul « original » et n’est aucunement lié à tous les autres « sans frontières » (SF) qui sont eux-mêmes souvent des organismes indépendants.
Le problème c’est que, aux yeux de plusieurs et particulièrement des bénéficiaires, tous les SF sont les mêmes. La confusion ainsi créée peut entraîner de graves dangers pour la sécurité de l’ensemble des SF. Par exemple, dit-on, si les actions d’un groupe SF déplaisent à des rebelles, ce sont tous les SF qui en seront victimes.
Les bénéficiaires associent tous les SF à la vocation des MSF, un gage de compétence de haut niveau. Pour les donateurs, le problème est tout autre mais bien réel : ils font des dons à un SF en croyant qu’il s’agit des célèbres MSF ou d’un consortium bien en règle. Les MSF sont donc parfois privés de leurs dons.
Il s’agit d’une situation qui va bien au-delà de la simple dilution de marque pour emploi abusif. C’est un vol d’identité à grande échelle. Victimes de leur efficacité, les MSF ont plus ou moins perdu le contrôle de l’identité et de l’intégrité de leur nom.
Cette situation démontre bien qu’au-delà des bénéfices qu’elle peut rapporter, la marque de commerce est importante par l’identité qu’elle revêt face aux consommateurs. Peu importe l’utilisation que l’on en fait, il importe de bien la protéger et défendre son intégrité.
Bio
Isabelle Deshaies a une formation académique en techniques juridiques. Elle œuvre dans le milieu de la propriété intellectuelle depuis 1986. Après avoir acquis une solide expérience de travail, elle fonde le cabinet de propriété intellectuelle ID® MARQUE en 1995 et écrit avec succès son examen d’agent de marques en 1996.
Isabelle Deshaies est agent de marques agréée auprès de l'Office de la propriété intellectuelle du Canada (OPIC). Son expertise est le fruit de près de 25 années de travail et de formation continue, dont 10 de pratique active au sein d'importants cabinets et d’entreprises privées de Montréal - dont les défunts Intelpro et le Centre de Technologie Noranda.
Elle a été rédactrice en chef du bulletin d’information sur les marques L’ANNOTÉ® / SCRUTARI® pendant sept ans. Elle assiste les juristes non experts en marques, est membre de la banque des conférenciers de l’OPIC et est conférencière invitée au HEC – Montréal. Elle présente des conférences et écrit des articles en matière de marques de commerce sur une base régulière.
Isabelle Deshaies a une formation académique en techniques juridiques. Elle œuvre dans le milieu de la propriété intellectuelle depuis 1986. Après avoir acquis une solide expérience de travail, elle fonde le cabinet de propriété intellectuelle ID® MARQUE en 1995 et écrit avec succès son examen d’agent de marques en 1996.
Isabelle Deshaies est agent de marques agréée auprès de l'Office de la propriété intellectuelle du Canada (OPIC). Son expertise est le fruit de près de 25 années de travail et de formation continue, dont 10 de pratique active au sein d'importants cabinets et d’entreprises privées de Montréal - dont les défunts Intelpro et le Centre de Technologie Noranda.
Elle a été rédactrice en chef du bulletin d’information sur les marques L’ANNOTÉ® / SCRUTARI® pendant sept ans. Elle assiste les juristes non experts en marques, est membre de la banque des conférenciers de l’OPIC et est conférencière invitée au HEC – Montréal. Elle présente des conférences et écrit des articles en matière de marques de commerce sur une base régulière.
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