Course aux stages 2016

Course aux stages à l’UdeM : l’art de se différencier

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Céline Gobert

2016-01-25 16:00:00

Les étudiants étaient nombreux à essayer de se frayer un passage pour parler aux recruteurs présents lors de la Journée Carrière. Comment ont-ils réussi à se différencier? Droit-inc y était…

Mes Patrick Daneau, Philippe Chagnon et Carelle Boumerhi
Mes Patrick Daneau, Philippe Chagnon et Carelle Boumerhi
Au total, ce sont 46 organismes juridiques qui sont venus à la rencontre des étudiants de la Faculté de droit de l’Université de Montréal, jeudi, lors de la Journée Carrière.

Alors que les étudiants se pressaient pour discuter avec de potentiels futurs collègues, les cabinets leur distribuaient des cadeaux : bonbons au chocolat du côté d’Irving Mitchell Kalichman, des tasses à café pour l’Association des avocats de la défense de Montréal, des stylos pour Gascon et associés ou encore … des balles anti stress pour Therrien Couture !

« Je dis toujours que c’est parce qu’on prend le stress de nos clients ! Elles sont aussi utiles pour nous que pour eux ! », s’amuse Me Patrick Daneau, venu accompagné de deux confrères.

À ses côtés, Me Carelle Boumerhi nous explique chercher une personne qui corresponde aux valeurs du cabinet, avant de nous tendre un pamphlet qui arbore les mots « Intégrité, engagement, simplicité, responsabilité et audace. » On cherche à bien former le stagiaire et à leur donner une carrière chez nous. »

Selon elle, on voit tout de suite si une rencontre va être « un fit » ou non, via ce que raconte l’étudiant de ses expériences sociales, son implication, ou d’un bac antérieur. Depuis le début de la journée, l’avocate a pris deux noms en note.

« On cherche quelqu’un qui n’est pas resté collé à la bibliothèque toute sa jeune vie et qui a des expériences de vie. Pas juste une connaissance parfaite de la doctrine juridique », confirme son collègue Me Philippe Chagnon, qui quant à lui n’a pas encore eu de coup de foudre pour un stagiaire.

Des à-côtés intéressants

Nancy Mei
Nancy Mei
L’idée est revenue très souvent dans les conversations, tant du côté des étudiants que des cabinets : pour se démarquer, il faut avoir des intérêts et des expériences plus atypiques que les autres.

C’est le cas de Nancy Mei qui, à 26 ans, a déjà fait des études en sciences, et possède une expérience professionnelle ou encore de Rosemarie Sarrazin, âgée de 21 ans, qui commence déjà à réseauter un an à l’avance ! « Je n’ai pas pu faire la Course aux stages cette année en raison de mon engagement au sein de l’équipe de rugby féminine de l’Université », explique celle qui travaille également dans une compagnie d’enquêtes, en lien avec les avocats dans des dossiers en matière de griefs en droit du travail. Très souvent, les recruteurs l’interrogent sur sa passion pour le rugby. « Ça marque ! ».

Rosemarie Sarrazin
Rosemarie Sarrazin
« Si on essaie d’entrer dans un moule on a l’air d’une tarte ! », affirme Me Catherine Bleau, directrice senior, programmes étudiants et sociétaires d’Osler, là pour recruter entre quatre et six étudiants. On ne peut pas essayer de ressembler à ce qui existe déjà et apporter quelque chose de nouveau à une équipe. Tous les candidats qui vont provenir de milieux différents ou ont des intérêts différents tout en s’intéressant au milieu des affaires vont nous intéresser. »

Si Sarah Ettedgui, en deuxième année de droit, préfère rester « elle-même » et « honnête », elle est aussi consciente de ses forces qui peuvent faire une différence, telles son implication de bénévolat au sein de sa communauté. « Je suis vice-présidente de l’Association des étudiants juifs en droit et ancienne présidente du Centre HILLEL de l’Université. Moi-même je me renseigne sur qui sont les avocats en tant que personne, ce qu’ils font d’autre que le droit. On travaille avec des gens, pas des robots ! »

Des profils orientés « affaires » et PI

Sarah Ettedgui
Sarah Ettedgui
À la table d’Osler, les avocats cherchaient des stagiaires potentiels en corporatif, litiges et droit fiscal. « On veut quelqu’un qui va travailler fort, qui a de bonnes compétences en droit, surtout qui a un esprit d’entrepreneur, un aspect très important qui souvent n’est pas mentionné », explique à Droit-inc Me Matthew T. Oliver qui se spécialise en fusions et acquisitions.

Plus tard, on croisera l’étudiant Julien Sapinho, un français de 28 ans, parlant quatre langues et déjà titulaire d’un Master en droit des affaires. Il sait ce qu’il est venu chercher. « Les cabinets les plus prestigieux dont tout le monde connaît les noms évidemment : Fasken Martineau, BLG, Davies. Quand on commence une carrière dans un cabinet comme ça, ça donne une sécurité pour la suite. Sur un CV, c’est une ligne en or. »

Mes Matthew T. Oliver et Catherine Bleau, directrice senior, programmes étudiants et sociétaires d’Osler
Mes Matthew T. Oliver et Catherine Bleau, directrice senior, programmes étudiants et sociétaires d’Osler
D’ailleurs pour Aicha Tohry, 21 ans, en troisième année de droit, il est clair qu’il vaut mieux se montrer « réellement intéressée » par un domaine, et ne pas être là juste pour appliquer à tous les cabinets. Intéressée par la propriété intellectuelle, elle s’est dirigée tout droit vers les avocats de Robic.

Comme elle, Marie-Noëlle Goulet, 23 ans, se dit particulièrement attirée par la propriété intellectuelle. Elles s’est rapprochée du cabinet Smart & Biggar qu’elle connaissait avant de venir à la Journée Carrière. « Je ne suis pas non plus fermée à l’idée d’entrer dans un grand cabinet où il peut y avoir un petit département en PI, mais c’est plus difficile d’y accéder ». .

Le fameux « fit »

Julien Sapinho
Julien Sapinho
Finalement, parmi les cabinets les plus cités par les étudiants, on trouvait Fasken, Gowlings, McMillan, Davies ou Smart & Biggar. « Rester soi-même » et « être curieux » semblaient être les mots d’ordre des deux côtés de la table.


« La première impression compte aussi beaucoup, c’est sûr qu’il ne faut pas être en jogging !, explique Marie-Noëlle Goulet qui était à un cocktail de Norton Rose Fulbright la semaine passée. Il faut savoir ce que font les cabinets et démontrer un intérêt en posant des questions pertinentes, et pas des questions dont les réponses sont affichées sur le site internet ! »

C’est ce que nous confirme Me Vincent Filiatrault, avocat chez Norton Rose Fulbright. « Nous n’avons pas de types fixes, dit-il, ce qu’on cherche c’est des gens qui ont des intérêts variés. On n’est pas des robots, on engage des personnes avec qui on aimerait travailler. Il faut qu’il y ait compatibilité des deux côtés. »

Le cabinet recrutera une quinzaine de stagiaires à la fin de ces Journées carrière, indique celui qui se remémore sa propre Course aux stages en 2012. « Ce fut une question de personnalité. Ils ont peut-être apprécié mon entregent… On en revient toujours au fameux “ fit “ imperceptible. »

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5 commentaires

  1. Étudiant
    Étudiant
    il y a 8 ans
    .
    Il est quasi-impossible d'obtenir un stage dans un cabinet comme Davies. Il faut bien plus que "rester soi-même"...

  2. Avocat
    Avocat
    il y a 8 ans
    Avocat
    En revanche, les cabinets eux, ne font rien pour se distinguer.
    Du pareil au même, tous.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 8 ans
      Responsable du recrutement
      COmme tous ceux qui font des commentaires au nom de "avocat".

  3. JJ
    Super Raph
    You forgot to mention one of Osler's rising stars which is in the fifth picture, Raphael Amram, aka "Super Raph"

  4. Xenor
    Xenor
    il y a 8 ans
    L'illusion
    Quelle farce... je ne peux même plus compter sur les doigts de ma main les gens qui ont obtenu un stage sans être allé à un seul de ces événements de réseautage. Ce qui compte, à la fin de la journée, ce sont vos notes, les projets que vous avez mis en oeuvre et de montrer que vous avez du chien (personne ne veut d'une carpette souriante, après tout).

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