Mon stage en cabinet

Stagiaire le matin, avocat le soir

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Adam Jeffrey Beauregard

2015-08-26 11:15:00

Après la prestation de serment, les stagiaires deviennent des Maîtres. Qu’est ce que cela signifie pour ses jeunes juristes ? L’un d’entre eux raconte...

Adam Jeffrey Beauregard
Adam Jeffrey Beauregard
Dans le cadre d’une série d’été, Droit-inc donne la parole à une étudiante d'été, un stagiaire et un jeune avocat qui vient d’être assermenté.

Au travers de leurs billets publiés deux fois par semaine, ils racontent leurs expériences, leurs premiers pas dans le milieu juridique professionnel et donnent quelques conseils à leurs homologues...

Adam vient de terminer son stage du Barreau chez Dunton Rainville. Assermenté le 22 juillet 2015, il débute sa pratique au sein du bureau.

Évidemment, le jour de mon assermentation, j’avais des papillons dans l’estomac. Au sens figuré, bien sûr. Mes parents et certains de mes collègues s’étaient déplacés pour me voir porter la toge et m’entendre prêter serment devant l’une des institutions les plus importantes de notre société. Malheureusement, Thémis n’a rien vu, mais elle a quand même tout entendu.

Au moment de prêter serment, j’ai vraiment eu l’impression de réciter une formule magique. L’effet de toge a contribué au sentiment. Toutefois, le seul effet magique qui m’a semblé palpable est qu’après la cérémonie, les gens ne pouvaient plus s’empêcher de m’appeler Maître. Maître par-ci, Maître par là. Est-ce le sort que j’ai jeté ?

Ne vous en faites pas, si ensorcèlement il y a, il ne dure qu’un temps.

Avant mon assermentation, j’avais passé la grande majorité de mes trois stages à titre d’étudiant, et celui du Barreau, à faire de la recherche juridique, à me familiariser avec des domaines précis du droit, à rédiger des argumentaires, etc. Évidemment, j’ai continué à faire ce type de travail depuis que je suis un Maître.

Toutefois, mes nouvelles responsabilités à titre de « Me » (ne pas confondre avec « meuh ») se sont surtout reflétées dans mon implication plus grande auprès des clients. À l’instar de mes collègues, je suis préoccupé par les problèmes que ces derniers vivent et je réfléchis constamment aux actions que je pourrais poser pour les aider.

Souvent, il faut essayer de concilier ce qui apparaît pour notre client inconciliable. D’autres fois, nos clients peuvent faire preuve d’entêtement. Même si leurs chances de succès devant un tribunal sont très incertaines, ils veulent aller au bout de leur « lutte judiciaire » et cela même quand le remède n’est manifestement pas judiciaire.

Tout un apprentissage

C’est dans ces situations précises qu’il faut user de toute notre diplomatie pour les convaincre de s’entendre à l’amiable : c’est aussi ce rôle que j’apprend en ce moment.

À l’inverse, certains de nos clients arrivent avec cette peur viscérale du système judiciaire. Ils ne veulent pas être là, et je les comprends ! Ils n’ont pas beaucoup d’argent à débourser pour des honoraires professionnels et ne veulent pas de procédures judiciaires.

Parfois, malgré les réticences du client, il y a certains dossiers qui ne peuvent pas être négociés sans envoyer un signal fort à la partie adverse. En certaines occasions, il n’y a rien de mieux qu’une requête introductive d’instance bien ficelée pour faire bouger les choses. Donc, mon apprentissage à titre d’avocat porte également sur ces tactiques de négociation.

À tous les étudiants, stagiaires, jeunes avocats, profitez de vos expériences professionnelles pour faire l’apprentissage de certains domaines du droit, mais également des meilleures façons d’aider vos clients. Le droit est parfois très théorique, mais rappelez-vous que les intérêts de vos clients ne le sont pas. C’est fini les simulations des exercices préparatoires du Barreau, Aménabec inc. et tous les autres personnages fictifs. Une mauvaise réponse peut être fatale.

Posez-vous donc les bonnes questions lorsque vos clients s’en remettent à vous. Souvent, avant de pouvoir y répondre, il faut avoir été capable de se définir à titre d’avocat. En ce qui me concerne, certains contours restent à tracer, mais j’ai encore bien du temps devant moi.


Adam Jeffrey Beauregard a complété un double diplôme d’études collégiales en sciences humaines et sciences de la nature au Collège de Maisonneuve. Passionné tant par les sciences sociales que par la science fondamentale, il a choisi de se diriger vers la chimie pharmaceutique à l’Université de Sherbrooke. Dans le cadre de ce baccalauréat, il a eu l’occasion de multiplier les expériences professionnelles dans ce domaine.

Ayant toujours démontré un intérêt pour le droit, il a choisi, plutôt que d’intégrer pour de bon le marché du travail, de poursuivre ses études en droit coopératif à l’Université de Sherbrooke. Au cours de ce baccalauréat, il a eu l’opportunité d’effectuer un stage chez Monette Barakett, ainsi que deux stages chez Dunton Rainville. Il a alors pratiqué dans des domaines variés tels que le droit du travail, litige civil et commercial, ainsi que la faillite et l’insolvabilité.




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