Defi 2010

Le défi de De Grandpré Joli-Cœur

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Natacha Mignon

2010-02-10 14:30:00

De Grandpré Joli-Cœur est bien dans sa niche en immobilier. L’associé directeur Pierre-G Champagne explique que tout est une question de positionnement.

Droit-inc.com : Votre cabinet est une boutique de droit immobilier. Comment a-t-il vécu la crise et notamment la frilosité des banques en matière de financements ?

Pierre-G Champagne : Le cabinet, dans sa forme actuelle, résulte de plusieurs fusions intervenues depuis 1986. Aujourd’hui, nous sommes 15 avocats et 8 notaires, tous spécialistes en immobilier, chacun orienté soit dans le domaine du financement, soit de la copropriété.

Dans chaque domaine de pratique, nous avons une activité montage juridique et une autre litige.

Cette dualité de pratique nous a permis de résister à la crise. 2009 a quand même été une année moyenne, mais bizarrement meilleure que 2008. Nos groupes litiges ont été très occupés, ce qui m’apparait normal, car en période de récession économique les différends se résolvent en Cour. Quant à la partie montage immobilier, il y a eu une baisse d’activité enregistrée pour des nouveaux projets immobiliers, en revanche ceux qui étaient en cours avant la crise se sont maintenus.

Comment pensez-vous que votre activité va se comporter en 2010 ?

Ça va être le paradis ! Je dis cela au regard du nombre de terrains achetés par nos clients entre juillet et septembre dernier. Ce nombre est beaucoup plus important que l’année précédente à la même époque. Cela aura des répercussions positives sur l’activité du cabinet car nous serons sollicités pour la mise en place des copropriétés.

Comment allez-vous faire face à ce surplus d’activité ?

En engageant ! On cherche actuellement un groupe de 7-8 avocats qui pourraient se joindre à nous pour renforcer nos groupes de pratiques, mais également pour apporter une expertise complémentaire recherchée par nos clients.

Je pense au droit des baux commerciaux, au droit municipal, pour les questions touchant au zonage, au droit de l’environnement également. Ce droit est en effet de plus en plus présent avec de nouvelles problématiques qui se posent lors de vérifications diligentes, comme par exemple la question des terrains contaminés.

Nous sommes en discussions actuellement avec des personnes, mais je n’ai pas encore de noms à vous donner … D’ailleurs, s’il y a des personnes intéressées, qu’elles m’appellent !

Pensez-vous que le maintien d’un cabinet boutique passe nécessairement par la croissance ?

Notre but n’est pas de dépasser le nombre de 30 avocats.

Alors pour répondre à la question, ce n’est pas la taille qui me semble primer, mais plutôt le créneau. Pour qu’un cabinet boutique se maintienne, il faut qu’il soit capable de se trouver une niche et qu’il reste excellent dans son domaine de pratique. Si cela est rempli, les clients vont faire affaire avec lui, car ils auront un service plus personnalisé et des coûts d’avocats moindres. Et croyez-moi, tous les clients, même les plus gros sont sensibles à la question des honoraires. Notre cabinet compte dans sa clientèle les 7 grandes banques du Québec et des promoteurs importants, et bien, même sur des opérations portant sur des financements de 100 millions CAD, ils sont attentifs aux honoraires.

Comment parvenez-vous à demeurer important sur le marché face à des concurrents beaucoup plus gros ?

Nous nous assurons visibilité et crédibilité dans notre secteur en publiant de très nombreux ouvrages en droit immobilier. A titre d’exemple, nous avons des livres de vulgarisation comme « Le condo : Tout ce qu’il faut savoir » et d’autres très techniques comme « le Code de la copropriété divise ». Cette visibilité nous assure d’ailleurs d’être fréquemment consultés par de grands bureaux sur des questions pointues ou référés en cas de conflits d’intérêts. Notre forte activité de publication nous garantit également de maintenir nos compétences et nos connaissances toujours à jour.

Est-ce que votre bonne réputation en droit immobilier vous suffit à attirer des jeunes avocats ayant le profil pour exercer en grands bureaux ?

Les jeunes avocats veulent aujourd’hui un équilibre vie professionnelle-vie familiale. Chez nous, ils peuvent y parvenir, puisque nous leur demandons beaucoup moins d’heures facturables que dans un grand bureau, soit 1 500 heures. C’est un argument, outre effectivement notre réputation, qui nous permet de convaincre suffisamment de jeunes avocats.

Qu’est-ce qu’il faut pour être un bon avocat en droit immobilier ?

J’ai obtenu mon barreau en 1976 et pratique en droit immobilier depuis 15 ans. Pour autant, je n’ai pas encore fait le tour de cette matière qui est à mon avis une des disciplines juridiques les plus complexes. Elle convient parfaitement aux jeunes avocats qui aiment le droit et les défis intellectuels.
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