Laflèche

J’adore Paris!

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Isabelle Laflèche

2013-03-29 12:45:00

Vous vous souvenez de Catherine Lambert, cette jeune avocate d’un grand cabinet new-yorkais née de l’imagination de la romancière Isabelle Laflèche? Eh bien là voilà de retour, cette-fois à Paris! Extraits choisis

Isabelle Laflèche est l'auteur de J'adore Paris
Isabelle Laflèche est l'auteur de J'adore Paris
Catherine Lambert, ''nouvellement de retour à Paris, s'apprête à faire face à des revendeurs d'articles Dior contrefaits lors d'une première rafle en compagnie de son fidèle adjoint Rikash, de gendarmes parisiens et d'un nouveau collaborateur particulièrement séduisant. C'est un mandat bien loin des transactions de fusions et acquisitions qui composaient son quotidien à New York, mais Catherine pourra compter sur son sens de l'initiative et sa détermination pour déjouer ses redoutables adversaires...''

« Des sacs, vous voulez des sacs ? Louis Vuitton, Chanel, Dior?»

Rikash me fait un clin d’œil ; on est prêts. Il confirme qu’ils sont en possession de fausses marchandises Dior : il parcourt rapidement les piles de sacs, choisit une copie d’un sac Lady Dior, et le brandit aux yeux de tous.

Je glisse discrètement une main derrière mon dos pour envoyer le signal du départ. En quelques secondes, Chris et les trois gendarmes accourent à nos côtés. Je sors le mandat de saisie, et certains des hommes les plus proches fuient les lieux.

L’homme en blouson de cuir fulmine. Après nous avoir abreuvés d’injures pendant cinq minutes, il tend un sac- poubelle noir débordant d’écharpes, de sacs à main et de ceintures. Une jeune femme en sweat-shirt, debout à côté de lui, se ronge nerveusement les ongles.

«L’information était bonne, on dirait», confirme Rikash.

« T’as pris ça où ? » demande Chris en brandissant de la fausse marchandise.

J'adore Paris en librairie le 10 avril
J'adore Paris en librairie le 10 avril
Le jeune homme reste silencieux.

«Tu comprends ma question? D’où est-ce que ça vient?»

Chris désigne le sac.

« Je ne sais pas », finit par dire le vendeur en gardant les yeux fixés sur le trottoir.

La femme ne parle pas. Chris secoue la tête.

« Je n’en crois rien, mais on ne va pas tirer d’autre infor- mation de ces deux-là, dit Larivière d’un ton bourru. La prochaine fois qu’on t’attrape avec ça, tu montes dans le fourgon, tu piges ? »

Chris montre du doigt notre véhicule. Le vendeur répond en crachant par terre.

Alors que nous nous préparons à quitter les lieux avec trois grands sacs, le vendeur fait un geste impatient à l’endroit de la femme qui l’accompagne. Elle fouille dans son sac à main et en tire un appareil photo haut de gamme, qu’elle pointe vers Rikash et moi. Nous essayons de détourner la tête, mais elle nous prend à la manière des paparazzis.

Chris me donne une tape sur l’épaule.

« Ne vous en faites pas. C’est plutôt courant. Ils aiment échanger des photos des agents anticontrefaçon avec les autres membres de leur groupe, pour ne pas se faire prendre au dépourvu la prochaine fois. En gros, ça veut dire que vous avez fait du bon travail. Félicitations. »

J’ai une angoisse au creux du ventre. J’imagine ma photo diffusée sur Internet et entre les mains de tous les faussaires de la ville. Pourquoi ne pas acheter une publicité pleine page dans Paris Match, pour avoir une longueur d’avance ?

Rikash met son bras sous le mien alors que nous retournons au camion.

« Je sais que j’ai des pommettes de top-modèle, mais je préfère faire prendre ma photo par un professionnel. Sans blague. Je n’aime pas du tout ça, annonce-t-il. On ne peut tout simplement plus circuler dans ce quartier sans déclencher une émeute. »

Il me tapote le dos avant de pousser un cri de surprise.

« Ah non ! Je viens de mettre le pied dans de la merde de chien ! »

Il enlève sa chaussure pour la regarder et je ne peux m’empêcher d’éclater de rire.

« J’ai bien peur qu’à Paris, ce soit aussi emblématique que la tour Eiffel. »

Il paraît abasourdi.

« Non, vraiment ? Tu veux dire que dans un pays aussi sophistiqué, les
gens ne ramassent pas derrière leur cabot ? C’est grossier ! »

« Au moins, tu y as mis le pied gauche. En France, ça porte bonheur. »

Il me fixe d’un air incrédule.

« Tu me fais marcher ? »

« Non, pas du tout. Par contre, quel que soit l’angle sous lequel on regarde ça, une chose demeure : on est dans la merde. »

J’adore Paris
Les périls de la mode, entre le chic et le toc

Isabelle Laflèche
Traduit de l’anglais par Caroline LaRue et Michel Saint-Germain

En librairie le 10 avril
Disponible en version numérique dès le 26 mars
http://quebec-amerique.com/jadoreparis
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