Laflèche

J'adore Paris! Prise 3

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Isabelle Laflèche

2013-04-12 13:15:00

Vous vous souvenez de Catherine Lambert, cette jeune avocate d’un grand cabinet new-yorkais née de l’imagination de la romancière Isabelle Laflèche? Eh bien là voilà de retour, cette-fois à Paris! Extraits choisis...

Isabelle Laflèche est l'auteur de J'adore Paris
Isabelle Laflèche est l'auteur de J'adore Paris
De passage à New York, Catherine et Rikash sont mandatés par Dior pour assister à une conférence sur la contrefaçon, animée par nulle autre que la designer Diane Von Lucas, une des conceptrices favorites de Catherine.

C'est l'occasion rêvée pour partager les histoires de guerre avec les avocats de sociétés du milieu de la mode, certaines étant particulièrement saugrenues et divertissantes...

« Je suis prêt si tu l’es, dah-ling. On n’a pas intérêt à faire attendre Lady Diane. »

Au moment même où on saute dans un taxi, mon téléphone sonne. Un numéro bloqué. Je passe le téléphone à Rikash.

« C’est pour vous, M. Bond. »

« Allo, c’est Rikash. » Il active le haut-parleur pour que je puisse entendre.

« Je vois que vous vous êtes tous les deux rendus sans encombre à New York. »

Mes yeux s’écarquillent. Comment ce type sait-il où on est ? Est-ce qu’il nous a suivis jusqu’ici ?

« Oui, nous sommes arrivés, et je dois dire qu’outre-Atlantique, il fait un temps splendide. »

(…)

J'adore Paris en librairie depuis le 10 avril
J'adore Paris en librairie depuis le 10 avril
« Alors, qu’est-ce qui nous vaut le plaisir de ton appel, p’tit salaud ? »
À mon grand soulagement, il finit par y mettre un peu de punch.

« Je veux seulement m’assurer qu’aucun d’entre vous ne se mettra dans le pétrin ici. Vous avez pris beaucoup trop d’initiatives récemment, et nous vous recommandons fortement de vous en abstenir à l’avenir. »

Le visage de Rikash s’empourpre, mais je vois qu’il essaie de rester calme. Il me fait signe de parler pendant qu’il fouille sa poche de veste pour y trouver un gadget. « Loin de nous cette idée. Ce n’est pas le but de notre voyage. » J’essaie d’entrer dans le jeu.

Rikash branche un fil dans mon téléphone et me fait signe que ça va.
« Voilà ce que nous aimons entendre, Mlle Lambert. Mais nous allons garder l’oeil sur vous deux, juste au cas. »

La ligne est coupée, juste au moment où nous allions faire des progrès.
« Est-ce qu’on devrait retourner à l’hôtel ? »

Je suis un peuprise de panique. « Et s’il nous suit jusqu’à la conférence ? »

« Pas si vite, chérie. » Rikash me prend le bras alors que je suis sur le point d’ordonner à notre chauffeur de faire demi-tour.

« Ne fais pas ça. Il bluffe probablement pour nous faire peur. Pour l’instant, contente-toi de sourire aux caméras. »

Je respire à fond et remets mon téléphone dans mon sac Lady Dior. Nous arrivons à la Hearst Tower, dans la Huitième avenue.

(…)

À l’intérieur, on nous fait entrer dans une salle de bal, où une tonne de sacs, de verres fumés et de bouteilles de parfum contrefaits sont alignés sur une longue table à côté d’affiches les identifiant comme étant des faux.

« On a vu tout ça des centaines de fois », déclare Rikash.
Mais lorsqu’un joli serveur passe en offrant du champagne, le voilà requinqué.

« Bon, maintenant, ça commence à devenir intéressant. Ça, pour moi, c’est du jamais vu. »

Il regarde s’éloigner l’homme.

Nous bavardons avec les avocats de quelques compagnies de marchandises de luxe de New York, et échangeons des impressions sur de récentes perquisitions.

« Un gars m’a frappé avec un sac-poubelle géant rempli de faux sacs à main », dit un homme dégingandé.

« Oh, ce n’est rien, dit à son tour une femme dans la jeune quarantaine, en tailleur rouge. En pleine perquisition, quelqu’un m’a poussée d’une fenêtre du deuxième. Je me suis cassé le bras ! »

« Un jour, on m’a menacé avec un revolver, dit un homme dans un chic costume à fines rayures. J’ai cru que j’allais me faire tuer sur le coup, au beau milieu de Canal Street. »

Je soulève mes sourcils et regarde Rikash. Nous faire prendre en photo et menacer au téléphone semble soudain plutôt insipide. J’espère seulement que nos mésaventures ne dégénéreront pas à ce point.

« Merci d’être venus ici aujourd’hui. » Diane Von Lucas est debout à l’avant de la salle, ravissante dans l’une des robes de soie pour laquelle elle est renommée.

« Peut-être le savez-vous déjà, mais il a été déterminé que l’attentat à la bombe dans le train de Madrid, en 2004, a été financé en partie par la vente de DVD contrefaits. »

On entendrait tomber une épingle. « Mais il y a une complexité supplémentaire dans la lutte actuelle à la contrefaçon : quatre-vingts pour cent des faux sont vendus en ligne. »

Rikash griffonne sur un napperon.

Bonne idée : je devrais aussi prendre des notes au cas où Sandrine voudrait un rapport.

Une fois la table ronde terminée, le dessert arrive, mes épaules se relâchent et je me tourne vers Rikash, que je surprends en train de passer son napperon au joli serveur.

« C’était à propos de quoi ? » je lui demande.

« J’ai rendez-vous ce soir. »

J’adore Paris
Les périls de la mode, entre le chic et le toc

Isabelle Laflèche
Traduit de l’anglais par Caroline LaRue et Michel Saint-Germain

En librairie depuis le 10 avril
Disponible en version numérique dès le 26 mars
http://quebec-amerique.com/jadoreparis
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