Portrait

Mon chien, ma business!

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Céline Gobert

2013-07-31 15:00:00

Son chien s’appelle Virus. Son projet, Clanimal. Las du bling bling, cet avocat que l’on surnomme le Pitbull se lance dans un nouveau business…

Me Bernard Twyford, accompagné de son chien nommé Virus!
Me Bernard Twyford, accompagné de son chien nommé Virus!
C’est sur une terrasse ensoleillée dans l’ouest de la ville que je rencontre Me Bernard Twyford Raymond, accompagné de son massif dogue allemand répondant au doux nom de Virus.

C’est l’été de ses 14 ans, en promenant Max, le chien d’un voisin, à Rouyn Noranda, que naît son amour pour cette race.

Avant même que ne se développe sa passion pour le droit.

À 52 ans, Me Raymond s’est décidé d’arrêter la pratique, et de lancer Clanimal, un site internet communautaire pour les mordus d’animaux qui vise à devenir tant un moteur de recherche qu’un média social à l’échelle internationale.

« Le fla fla, le bling bling, j’avais tout ça», dit-il. Les complets, les cravates en soie, les initiales inscrites au poignet, aussi. Et c’est face à un système qui s’est déshumanisé, note l’avocat, que sa passion s’est éteinte.

Pourtant, il en a fait des choses : trade ventures, conférences pour le gouvernement, un bouquin sur comment faire des affaires à l’étranger, une jurisprudence en droit maritime dans les années 80 contre la société générale de surveillance.

Guts

« J’ai été jusqu’en Cour suprême, en Cour d’Appel, j’ai fait du contrat, j’ai voyagé, j’ai fait du litige, je suis médiateur de formation : j’ai fait le tour du jardin. Qu’est-ce que je pouvais chercher de plus ? La magistrature ? Cela ne m’intéresse pas.»

Il se plaît d’ailleurs à dire qu’il «a toujours été un imposteur, un ‘entrepreneur’ avec une toge sur le dos». Sa personnalité, il ne l’a changera pas.

« Si je suis un trou de cul en pratique et que j’accède au banc, je vais être un trou de cul sur le banc pareil ! Je ne changerais pas ! »

Comment pense-t-il que la communauté juridique va percevoir son projet Clanimal ?

Peut-être qu’il y aura quelqu’un pour l’envier, dit-il, dans le sens où il a fait le choix de vivre sa passion.

« Le guts, tu viens au monde avec et tu t’en sers. Le choix je l’ai fait comme n’importe quel avocat peut le faire.»

« Mes clients m’appelaient Pitbull »

Le site Clanimal, c’est son avenir, son bébé. La voix des animaux, selon lui.

Steve Jobs disait d’écouter son cœur, son instinct et sa passion, précise l’avocat. C’est cela qu’il fait avec Clanimal. Et il n’a plus de temps à perdre.

Le site Clanimal, c’est son avenir, son bébé. La voix des animaux, selon lui.
Le site Clanimal, c’est son avenir, son bébé. La voix des animaux, selon lui.
« J’ai aimé ce que j’ai fait, j’ai été un excellent avocat et j’en suis encore un excellent. Si tu me cherches, tu vas me trouver, ça c’est clair, tu peux demander à n’importe qui, mes clients m’appelaient pitbull.»

Mais il était temps de passer à autre chose. Clanimal, donc. Clan, d’un côté, pour la cellule familiale. Avec « des membres qui se tiennent ensemble, s’aident, et se protègent entre eux». Animal, de l’autre, pour la passion des bêtes.

Sur le site, il y aura une mine d’information sur les animaux : leur nourriture, leur comportement. Des blogues écrits par des vétérinaires, des nutritionnistes ou encore des entraîneurs canins. Un volet prévention et éducation, et des interventions dans les écoles pour informer les enfants, aussi.

Me Raymond voit loin, vise loin: application mobile, moult services internationaux, réponses à des questions de propriétaires : où acheter son animal ? Où aller ? Où trouver un gardien de chien ?

« Dans un an là, je peux être rendu avec 125 employés, j’ai trois étages dans un building sur De Maisonneuve, I - DON’T – KNOW.»

Tout ce qu’il sait, c’est qu’il s’est réveillé à 50 ans en se disant qu’il commençait maintenant les cinquante plus belles années de sa vie. Sans le stress des 1800 heures facturables.

À 6 millions, je prends le monde

Me Raymond a bien pensé son produit. Il a d’ailleurs dépensé plusieurs milliers de dollars en études de marketing. Il a bien conscience qu’avec Clanimal, il va devoir faire ses preuves. Avec son cash, dit-il. Sa vision.

Il se souvient encore les nuits où à deux-trois heures du matin, il listait tous les centres d’adoption au Canada. Avec ce qu’il a, dit-il, il va atteindre un certain rythme de croisière. C’est là que viendront les investisseurs.

Le plan est de leur dire : « Tu crois où je vais aller ? Ou t’y crois pas ? Tu y crois ? Parfait ! Cela me prend 6 millions de dollars. À 6 millions, demain matin je prends le monde !»

Avant septembre, il vise les 10 000 visiteurs uniques par mois.

« Pinterest en 9 mois de temps a été bloqué à 10 000 visiteurs uniques par mois, puis est parti comme une balle. 100 000. 500 000. 1 million.»

Il cite aussi une banque d’affaires qui a investi 60 millions dans Snap Chat, un investissement basé sur deux choses : la passion et la vision du fondateur.

« Deux programmateurs, deux intégrateurs, un graphiste. Ça va coûter 100 000$ ou 200 000$ par année puis tu roules avec ça.»

Ridicule – réticence – évidence

Le site internet: www.clanimal.com
Le site internet: www.clanimal.com
La pub, aussi. Il l’a bien pensé.

Sur Clanimal, il y a un onglet « « Perdus retrouvés» pour aider les propriétaires d’animaux perdus. Le principe est simple : on remplit un formulaire et on l’imprime.

Me Raymond en sort un exemple de sa poche.

« Là t’as le logo de Clanimal en haut, puis en bas, marketing ding ding», me montre-il avant de me donner l’exemple d’une dame qui a perdu son chat à Perth et qui a affiché 1500 formulaires dans le quartier.

1500 fois le nombre de chats perdus à Perth, en Australie, en Océanie et dans le monde et cela donne une idée de combien de fois le logo de Clanimal va être vu, selon lui.

« Un rêve ce n’est pas atteignable. Un objectif, oui.»

Conjuguant son amour pour les animaux, et son esprit entrepreneur, Me Raymond est convaincu de son projet. Pour conclure, il cite un article qu’il a lu, et qui reprenait une citation de Schopenhauer.

« Chaque grande idée passe par trois étapes : le ridicule, la réticence et l’évidence.»

Affaire à suivre…
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