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Pourquoi j'ai quitté Dunton Rainville

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Emeline Magnier

2013-12-11 15:00:00

Après vingt ans chez Dunton Rainville, Me Charles Caza a démissionné en septembre. À l'occasion de la sortie de son livre sur l'éthique municipale, il revient sur les raisons de son départ…

Associé principal du cabinet Caza Marceau Soucy Boudreau, Me Charles Caza est spécialisé en droit de travail et en droit administratif.

Avant de rejoindre il y a deux mois le cabinet créé par Me Martin Marceau, l'avocat réputé dans son domaine de compétence était associé chez Dunton Rainville à Montréal, bureau dans lequel il a pratiqué pendant vingt ans.

Droit-inc avait alors tenté de le joindre pour connaître les raisons de son départ, mais l'avocat était alors trop occupé à gérer son déménagement.

Installé dans son nouveau bureau, et alors que son livre «Éthique et déontologie des élus et fonctionnaires municipaux», co-écrit avec son associé Me Rino Soucy, sortira aux Éditions Wilson Lafleur le 20 décembre prochain, il nous explique pourquoi il a démissionné.

Droit-inc: Qu'est ce qui a motivé la sortie de votre ouvrage sur l'éthique et la déontologie municipale?

Me Charle Caza: J'y travaille depuis dix, quinze mois. J'écris beaucoup et très régulièrement, je rédige des articles et donne des conférences. Ce sujet n'avait encore été abordé par personne. Nous étudions les décisions de la Commission municipale du Québec. Elle traite les plaintes des citoyens qui considèrent que le comportement d'un élu est dérogatoire au code d'éthique et de déontologie adopté par la municipalité.

C'est assez nouveau puisque c'est la Loi sur l'éthique et la déontologie en matière municipale, adoptée le 30 novembre 2010, qui oblige les municipalités à se doter d'un tel code, et qui prévoit aussi pour chaque citoyen la possibilité de demander une enquête sur le comportement d'un élu.

Le sujet abordé dans votre livre est-il en lien avec l'affaire Gilles Vaillancourt et l'arrestation de votre ancien associé ayant exercé de chez Dunton Rainville, Me Pierre Lambert?

Après vingt ans chez Dunton Rainville, Me Charles Caza a démissionné en septembre.
Après vingt ans chez Dunton Rainville, Me Charles Caza a démissionné en septembre.
Le livre n'a rien à voir avec ce que j'appelle l’«événement». Je n'ai jamais travaillé avec Me Lambert: j'étais au bureau de Montréal et il travaillait au bureau de Laval. Je le voyais une fois par année, lors de la rencontre des associés.
Je ne fais pas de politique. Je suis avocat et je vends mes services juridiques, je ne fais rien d'autre. Il est arrivé ce qui est arrivé, et j'ai quitté Dunton Rainville.

Est-ce que cet «événement» a occasionné votre départ?

Ça l'a provoqué, c'est contre mes valeurs et ma philosophie. Quand on est avocat, on doit représenter l'intégrité et la compétence, et j'ai bâti toute ma carrière là-dessus. Si plusieurs avocats ont quitté le cabinet, je suis le seul de Montréal qui ait démissionné.

Avez-vous subi certaines répercussions du fait de ce scandale?

Nous avons été éclaboussés. Tous les jours, les gens font de mauvais amalgames et je dois expliquer pourquoi je suis parti, ce qui est très bien compris. Mais mes clients et la magistrature m'identifient comme Charles Caza, qui a décidé de faire une rupture, donc je ne suis pas identifié aux autres. J'ai quand même passé de belles années dans ce cabinet... mais moins vers la fin.

La décision de démissionner a-t-elle été difficile à prendre?

C'était une excellente décision pour moi, ma famille, mon entourage, mes clients et les gens que je défends. Ça n'a pas été difficile compte tenu des circonstances, mais ça n'a pas été la «fête» non plus.

C'était un mariage de vingt ans. Les arrestations ont eu lieu le 9 mai, et j'ai démissionné le 5 septembre: entre les deux, j'ai fini mes dossiers jusqu'au mois de juin, j'ai pris des vacances et j'ai donné ma démission à la rentrée alors que je ne savais pas encore où j'allais. C’est d’ailleurs un article paru dans Droit-inc qui présentait le cabinet Marceau avocats qui m’a donné le goût de les rejoindre.

Travailler avec des gens de droiture aux bonnes valeurs éthiques, c'est fondamental pour moi. Et c'est ce qui m'a plu avec Martin: je me suis retrouvé dans sa façon de voir les choses. Le slogan de notre cabinet, c'est l'intégrité et la compétence, et ce sont aussi mes valeurs.

Bien sûr, il y a eu d'autres approches, mais je n'avais pas le goût de recommencer la même histoire dans un grand cabinet...
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