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Aide médicale à mourir: le projet de loi adopté sur fond de division

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Agence Qmi

2014-06-06 10:43:00

Après des années de travail parlementaire, le projet de loi sur l'aide médicale à mourir a finalement été adopté sur fond de division dans les rangs libéraux…

Le premier ministre Philippe Couillard
Le premier ministre Philippe Couillard
94 députés ont voté en faveur du texte, alors que 22 se sont prononcés contre, tous des élus libéraux.

Le premier ministre Philippe Couillard, qui a personnellement donné son aval au projet de loi 52, avait autorisé ses députés à voter selon leur conscience sur cette délicate question.

Quelques heures avant le vote, plusieurs élus du caucus libéraux ne cachaient pas leur opposition au projet de loi. Certains, comme la ministre Christine St-Pierre, répugnaient à l'idée de «donner un pouvoir de tuer» aux médecins.

«Je pense qu'on ne peut pas donner le pouvoir à quelqu'un de tuer, même si c'est un médecin, même si c'est le corps médical, a-t-elle confié jeudi, avant la période de questions à l'Assemblée nationale. Pour moi, c'est une journée très triste.»

Comme une vingtaine de ses collègues libéraux, la ministre des Relations internationales a voté contre le projet de loi 52, piloté conjointement par le ministre Gaétan Barrette et la péquiste Véronique Hivon.

«Moi, ma conscience me dit que ce projet de loi là, il va à l'encontre de la morale, il va à l'encontre de la vie, a-t-elle insisté. C'est de l'euthanasie et je pense qu'on a enrobé le terme euthanasie comme quand on était des petits enfants et qu'on nous mettait une pilule enrobée dans le sirop.»

Mme St-Pierre respecte néanmoins l'opinion de ses collègues qui sont en faveur du texte législatif. Elle remercie d'ailleurs son chef, Philippe Couillard, de laisser ses députés voter selon leur conscience sur ce sujet délicat.

N'empêche, la ministre estime qu'il n'y a pas de définition assez précise du moment où une personne est «en fin de vie» dans le projet de loi 52. «Je crains les dérapages, je crains les pressions qui pourraient être faites sur une personne malade par des membres de la famille. Même si la personne est tout à fait lucide et donne son consentement, il peut y avoir des pressions psychologiques qui sont faites sur la personne pour qu'elle en vienne à la conclusion que c'est son devoir de mourir», a-t-elle plaidé.

Son collègue Pierre Arcand estime que l'État n'a pas à intervenir dans ce genre de dossier. «Ceux qu'on veut aider, je ne suis pas sûr qu'on va les aider de cette façon-là», a dit le ministre des Ressources naturelles, peu avant le vote.

La majorité des élus de l'Assemblée nationale ont néanmoins voté en faveur du texte sur les soins de fin de vie, qui encadre notamment le recours à l'aide médicale à mourir.

Celle qui a porté le projet depuis ses débuts, la députée péquiste Véronique Hivon, a livré un émouvant discours avant l'adoption du texte. «C'est pour les cas de souffrance exceptionnelle où même avec les meilleurs soins palliatifs, on n'arrive pas à répondre à la souffrance», a-t-elle tenu à préciser.

Le ministre Gaétan Barrette, fervent partisan du projet de loi 52, a précisé qu'il fallait respecter l'opinion de tous dans ce débat sur les soins de fin de vie. Quelques minutes avant le vote, le Dr Barrette a souhaité que le résultat ne soit pas unanime sur un sujet portant sur les valeurs profondes.
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