Comment développer l’estime de soi?

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Sophie Audet

2015-07-24 14:15:00

Impressionnée par la qualité de ses futurs collègues, une jeune avocate aimerait apprendre à avoir plus confiance en elle. Son coach la guide dans sa démarche...

Sophie Audet est coach d'affaires
Sophie Audet est coach d'affaires
Amélie est une jeune avocate qui pratique le droit commercial dans un cabinet montréalais.

Sophie Audet, coach d’affaires, l'assiste dans le développement de son leadership et répond aux questions qu’elle se pose quand elle est mise en difficulté dans le cadre de situations professionnelles.

A: Coach
De: Amélie
Sujet: Pilule pour l’estime de soi
Date: 23 juillet 2015 – 10 : 33

Salut Coach,

J’espère que tu vas bien.Ma rencontre chez Techno Fabrix s’est vraiment bien déroulée. Je m’attends à recevoir une offre d’emploi incessamment. Je suis très excitée.

Je dois te dire que j’ai été très impressionnée par la qualité de l’équipe de direction. Les gens que j’ai rencontrés sont ouverts d’esprit, très stimulants intellectuellement, dynamiques, chaleureux et vraiment bien dans leur peau.

Compte tenu de l’ouverture et de la gentillesse avec lesquelles j’ai été accueillie, j’ai réussi à garder mon complexe d’imposture relativement sous contrôle. Je réalise cependant que mon estime de moi est très dépendante des circonstances auxquelles je fais face.Je suis certaine que mon sentiment d’imposture serait revenu à grands pas si l’équipe de direction avait eu le profil d’Ursula …

Par ailleurs, je demeure très impressionnée par la qualité de mes futurs collègues et j’aimerais vraiment me sentir plus en confiance à l’aube de cette nouvelle étape importante de ma carrière. J’envie le Bellâtre et certains autres collègues à l’ego démesuré qui semblent toujours avoir une inépuisable confiance en eux.

As-tu une pilule pour « booster « l’estime de soi et pour garder à niveau ?

Ciao

Amélie

A : Amélie
De : Coach
Sujet: Développer une estime de soi authentique : un antidote pour l’égo
Date: 23 juillet 2015 – 14 : 45

Bonjour Amélie,

Lorsque nous sommes confrontés à nos limites, que ce soit face à un échec, lorsque nous avons tord ou encore à la suite d’une comparaison avec d’autres qui nous paraissent « meilleurs », nous nous sentons très souvent menacés (1).

En pareil cas, deux mauvais réflexes de protection ont tendance à émerger :

L’égo sous-dimentionné : Pour certains, notre sentiment de vulnérabilité peut nous conduire à nous sous positionner. En pareil cas, notre image sociale deviendra au cœur de nos préoccupations. Nous nous jugerons alors en focalisant sur ce qui ne va pas au lieu d’avoir une vision globale. Nous utiliserons des critères de sévérité et de perfectionnisme tellement rigoureux que l’unique résultat possible sera d’être déçu de soi. Nous n’aurons plus aucune clémence envers nos petites failles. Obsédés par le jeu toxique des comparaisons, nous éviterons les risques et rechercherons à tout prix l’acceptation.

L’égo surdimentionné : Pour d’autres, ce sentiment de fragilité peut nous conduire à nous surpositionner. En pareil cas, nous aurons recours, de manière systématique à une attitude offensive (pour promouvoir notre estime de soi) ou défensive (pour la protéger). Nous construirons ainsi un « super-moi », qui aura pour rôle d’agir comme personnage social. La création de ce personnage nous incitera à avoir un très grand besoin de reconnaissance. Nous aurons alors tendance à vouloir dominer, à faire preuve de vantardise ou d’arrogance pour être admiré ou à dévaloriser les autres. Ce personnage fera en sorte que nous aurons une grande difficulté à accepter nos erreurs et à nous remettre en question.

Toute l’énergie des personnes à l’égo surdimentionné est consacrée à l’autodéfense plutôt qu’à la croissance. Or, les attitudes surdéfensives de l’estime de soi bloquent les apprentissages et l’évolution. L’égo surdimentionné est d’ailleurs un frein important à l’exercice du leadership (2).

Contrairement à la croyance populaire, les personnes à l’égo surdimentionné présentent en fait les mêmes fragilités que celles à l’ego sous-dimentionné. Elles luttent cependant contre leurs doutes quant à leur valeur personnelle de façon différente.

Est ce que ces deux mauvais réflexes peuvent être modifiés ?

Oui, dans la mesure où nous apprenons à développer une évaluation juste de nous-mêmes, à accepter nos imperfections et que y nous mettons les efforts nécessaires (3).

1. Développer notre capacité à avoir une évaluation juste de nous-mêmes

Avoir une idée juste, honnête, réaliste, objective et authentique de nous-mêmes, y compris de nos forces et de nos zones d’ombre est la pierre angulaire du développement de l’estime de soi.

Une stratégie efficace pour y parvenir est la suivante:

i) demeurer conscients lors de situations critiques afin d’observer nos émotions « à partir du balcon », (4) comme si nous étions une tierce partie neutre, complètement étrangère à la situation. La peur de la médiocrité est une émotion qui est souvent observée lorsque nous sommes confrontés à nos limites.

ii) « Voir la situation à partir du balcon » nous permettra également de prendre conscience de nos réflexes habituels de protection, comme nos tentatives de dissimulation et de justification, ou notre propension à la vantardise et à la dévaluation des autres.

iii) Il est très important que cette observation soit bienveillante, objective, factuelle et sans aucun jugement quant à nous-mêmes ou ce qui est observé.

Iv ) Une observation objective de nous-mêmes nous permettra avec la pratique de tolérer et accepter nos imperfections et de focaliser sur notre image globale plutôt que sur le détail qui tue (5). Cette distance nous permettra éventuellement d’avoir plus de discernement et de développer de nouveaux comportements à adopter dans des circonstances similaires. Comme le dit si bien le père du concept d’estime de soi (6) « Étrangement, on se sent le cœur extrêmement léger une fois qu’on a accepté de bonne foi son incompétence dans un domaine particulier ». J’ajouterais qu’on se sent encore mieux lorsqu’après l’avoir accepté, on l’a admet tout simplement .

2. Avoir la discipline d’effectuer les changements nécessaires pour évoluer.

Il n’y a malheureusement pas de pilule magique pour augmenter l’estime de soi. Modifier les réflexes qui émergent lorsque nous sommes confrontés à nos limites et à nos peurs demande de la discipline, du courage et du temps. Cela relève davantage du marathon que du sprint. Cela dit, en y mettant le temps et les efforts nécessaires, il n’y a aucun doute que des résultats durables peuvent être observés.

La problématique de l’estime de soi est complexe et ses racines peuvent être très profondes. Il ne faut surtout pas hésiter à consulter.

Ton coach

A : Coach
De : Amélie
Sujet : « L’objet de l’esprit est d’être content de soi devant soi-même. Cela ne dure guère. » Paul Valéry
Date: 24 juillet 2015 – 8 : 45

Allo Coach,

Merci pour ce feed-back. Je me reconnais assez bien dans l’égo sous-dimentionné. Je digère tout cela et on en discute à mon prochain coaching prévu à ton bureau la semaine prochaine.

Amélie

Un coach professionnel est une personne bien placée pour vous aider à effectuer une transition de carrière réussie et à développer votre estime de soi.
Pour plus d’informations, consultez mon site web à www.sophieaudet.ca et suivez moi sur Faceboook.

(1) Pour une description plus approfondie de l’estime de soi et de ses fragilités, voir Imparfaits, libres et heureux Christophe André.
(2) The three Levels of Leadership, James Scouller
(3) Pour une analyse détaillée des stratégies pour surmonter les problèmes d’estime de soi, voir Imparfaits, libres et heureux du psychiatre Christophe André.
(4) Pour plus d’information sur la stratégie du balcon, voir l’excellent « Getting Past No »
de William Ury, directeur du Global Negotiation Projet à l’Université Harvard.
(5) Voir note 3.
(6) William James
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