Pour en finir avec les chauffards

Il avoue franchement que le « dur monde » de la politique, ça lui fait peur. Ce qui n’a pas empêché l’avocat Nicola Di Iorio, associé au sein de l’équipe de droit du travail et de l’emploi chez Langlois Kronström Desjardins, dont la fille a été gravement blessée dans un accident, d’y faire le saut afin que le Canada devienne plus sévère à l’égard « des chauffards qui se fichent des autres ».

Le candidat libéral devient émotif lorsqu’il évoque l’accident dans lequel a été blessée sa fille de 16 ans, Claudia, à Mont-Royal, en 2010.

L’homme de 18 ans qui était derrière le volant, Laurent Raymond, a été libéré en 2015 après avoir écopé de trois ans de prison pour conduite dangereuse.

« C’est sûr que c’est un dossier important pour moi, la sécurité routière. Malgré la prévention, nous avons toujours affaire à un noyau dur de récidivistes qui se fichent éperdument des lois. Il faut mettre un terme à cela et c’est ce que je veux faire », lance celui qui se présente dans Saint-Léonard-Saint-Michel.

Le cas de M. Di Iorio n’est pas sans rappeler celui du sénateur Pierre-Hughes Boisvenu, qui milite activement pour un renforcement des peines à l’encontre des meurtriers depuis l’assassinat de sa fille en 2002.

« Je ne veux pas pourchasser les jeunes hommes téméraires au volant pour autant, nuance M. Di Iorio. Je veux aider la jeunesse à s’épanouir en toute sécurité. Ce sont les récidivistes qui m’inquiètent le plus.»

Ottawa doit s’en mêler

Ce dernier cite en exemple l’avènement d’ici quelques années de la voiture autonome, qui pourra circuler sans l’aide d’un conducteur.

« Pourra-t-on être à bord de ce type de véhicule en état d’ébriété ? Qui serait responsable lors d’un accident ? Il faut se pencher là-dessus dès maintenant. Le gouvernement doit s’en mêler. Et continuer ses efforts de prévention et de répression.»

Peur de la politique

Avocat réputé, conférencier, professeur en droit et même auteur, Me Di Iorio avoue se demander encore pourquoi il a décidé de faire le saut en politique, alors qu’il « adore » sa vie actuelle.

En mars dernier, lorsque le Parti libéral du Canada l’avait approché pour être candidat, M. Di Iorio avait tout d’abord refusé.

« Finalement, c’est l’appui de la communauté qui m’a convaincu. Mais j’avoue que je me demande par moments ce que je fais là. Certains de mes amis me répètent que ce n’est pas une bonne idée. Ça me fait encore un peu peur, la vie poli­tique.»

Ex-voisin de bureau de Pierre Elliott Trudeau et de Jean Chrétien au défunt cabinet Heenan Blaikie, Nicola

Di Iorio affirme avoir pu constater à quel point la vie politique peut être rude. « J’ai vu ces gens être écorchés. Mais, en même temps, ils étaient si solides. Je pense réussir à être aussi équilibré.»