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Sexisme : les pires anecdotes des avocates

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Céline Gobert

2015-12-04 15:00:00

Vous a-t-on déjà fait une remarque sur votre jupe ? Votre décolleté ? Vous a-t-on traité avec condescendance ou cynisme uniquement parce que vous êtes une femme ? Elles aussi !

Vous a-t-on déjà fait une remarque sur votre jupe ? Votre décolleté ? Vous a-t-on traité avec condescendance ou cynisme uniquement parce que vous êtes une femme ?
Vous a-t-on déjà fait une remarque sur votre jupe ? Votre décolleté ? Vous a-t-on traité avec condescendance ou cynisme uniquement parce que vous êtes une femme ?
« Les femmes sont encore considérées comme des moins-que-rien dans le monde juridique », titre le site Above the law, qui en profite pour compiler les pires expériences de sexisme vécues par les avocates.

Voici un petit florilège…

1 - Au sein du dernier cabinet dans lequel j’ai travaillé, il y avait un gars VRAIMENT weird qui commentait pendant le lunch et ouvertement devant tout le monde le décolleté d’une parajuriste. DEVANT.TOUT.LE.MONDE.

2 - J’adore porter des talons en daim, pourpre foncé. Un avocat de la partie adverse n’a pas hésité à me lancer : « Où partez-vous danser maintenant ? ». Plus tôt, ce matin là, il était entré dans mon bureau avec du cash dans sa bouche.

3 - Il y a deux semaines, en plein procès, un avocat de la partie adverse a tout simplement demandé à une avocate de mon bureau de « se la fermer ».

4 - Le chef des ressources humaines m’a dit en pleine entrevue qu’utiliser « Mel » au lieu de « Mélanie » était un subterfuge pour masquer mon genre.

5- Mes collègues femmes se font constamment demander d’accomplir des tâches administratives tandis que les hommes continuent leur job d’avocats. J’en ai entendu certains les appeler « les traînées du rangement ».

6 - Une avocate se fait toujours demander de faire des photocopies, de classer des papiers, de réserver des salles de réunion par les gars en litige. Leur raison ? Elle est « bonne » pour organiser.

7 - Un associé du cabinet commente sans cesse les vêtements des femmes associées, et il ne peut s’empêcher de voir dans une jupe qu’il juge trop courte une tentative de séduction. Et il ajoute que « c’est ok » à partir du moment où leurs jambes sont « minces. »

8 - Des associées femmes sont obligées de faire un grand détour quand elles veulent se rendre aux toilettes pour éviter de passer devant le bureau d’un associé qui ne cesse de faire des remarques crues au sujet de leur allure.

9 - On a trop souvent présumé que j’étais la sténographe alors que j’allais prendre des dépositions.

10- On me prend souvent pour la secrétaire et on me demande d’amener du café.

11 - On me confond sans arrêt avec l’interprète espagnole, et ce même si je suis asiatique. Comme si ce n’était pas possible que je sois avocate. C’est sexiste, et aussi un peu raciste.

12 - On m’a déjà dit que j’étais trop cute pour la job.

13- Je me fais appeler chérie, ma belle, mademoiselle, trésor. Tout sauf Maître, et ce par les clients, les autres avocats et les juges.

14 - Une fois, un associé m’a dit : « Je ne te recommanderai jamais pour quelque emploi juridique que ce soit, tu n’es pas capable de faire les extras qui me satisferaient. Les hommes aiment recevoir une petite attention en plus, tu sais. » Je l’ai fusillé du regard et ne suis jamais revenue.

15 - Je pratique dans une cour municipale où le juge m’ignore complètement quand je prend la parole. Il n’a pas l’air d’avoir le même problème quand l’avocat de la défense, un homme plus vieux, a des choses à dire.

« On ne peut pas s’asseoir et laisser cela continuer !, conclut le site. Quand vous entendez ou assistez à ce genre de comportements au sein de la communauté juridique, dénoncez le. Traitez les avocates et les femmes dans la profession comme vous voudriez être traités. Nous devons trouver une façon de combattre le sexisme avant que davantage de femmes ne fuient la pratique du droit. Nous devons mettre un terme à ce cycle - maintenant. »

Qu’en pensez-vous ?

Avez vous vécu des expériences personnelles de sexisme au bureau ?
15511

15 commentaires

  1. Anonyme
    Anonyme
    il y a 8 ans
    Égalité totale
    Les hommes sont tant égaux aux femmes dans la profession aussi.

  2. Jeune avocate
    Jeune avocate
    il y a 8 ans
    RESPIRE!
    Un avocat plus âgé m'a dit de "calmer mes émotions" parce que j'avais eu une matinée difficile à la cour.

    Cependant, il n'a jamais fait de commentaires de ce genre à mon collègue masculin qui était un vrai paquet de nerfs, tout le temps.

    Parce qu'on le sait bien, une femme c'est incapable de se gérer....

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 8 ans
      ou bedonc
      Ou peut être qu'il vous a fait ce commentaire parce que vous étiez habituellement calme et qu'il estimait que vous vous en faisiez pour rien (le vieux qui dit à celle qui a moins d'expérience que ça ne vaut pas la peine de s'en faire), mais qu'être stresssé faisait parti de la façon d'être normale du collègue masculin et qu'il était donc inutile de faire ce genre de commentaire pour lui.

  3. Anonyme
    Anonyme
    il y a 8 ans
    Féministe hystérique!
    "2 - J’adore porter des talons en daim, pourpre foncé. Un avocat de la partie adverse n’a pas hésité à me lancer : « Où partez-vous danser maintenant ? »"


    Vous me demandez ce que j'en pense, alors ne venez pas vous plaindre :)

  4. Anonyme
    Anonyme
    il y a 8 ans
    Colonne
    "6 - Une avocate se fait toujours demander de faire des photocopies, de classer des papiers, de réserver des salles de réunion par les gars en litige. Leur raison ? Elle est « bonne » pour organiser."

    "toujours demander" ?

    Elle a qu'à dire non. Vont arrêter de demander. That's it. C'est pas une quesiton de sexe, mais de colonne.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 8 ans
      Exact de la colonne
      Tu fais toujours des photocopies? Trouve-toi une colonne et dis non. Tu risques le congédiement. Mais ça vaut quoi, un emploi dans lequel tu apprends rien?--text----text--

  5. Anonyme
    Anonyme
    il y a 8 ans
    Me
    Lors de mon stage mon maitre de stage ne pouvait pas s'empêcher de faire des jokes de cul, de se pavaner devant moi, de parler d'extra, parler de mes jambes, me dire que mes souliers ne me faisaient pas de beaux pieds, me dire vient ici je veux te montrer à mes clients....... un gros n'importe quoi. J'étais vulnérable finacièrement et il en a profité. C'est le temps que ça change!!!

  6. Anonyme
    Anonyme
    il y a 8 ans
    Ça va dans les deux sens...
    Oh, ça va dans les deux sens, vous savez.

    Pendant mon stage, une associée ne se gênait pas du tout pour faire des allusions à mon physique; je l'ai entendue parler à une de ses consoeurs de la "belle pièce d'homme fraîche" qu'était le nouveau stagiaire (moi) - et, naturellement, dès qu'il y avait des trucs physique à effectuer (par exemple: transporter des caisses de documents, remplacer les bouteilles dans le distributeur d'eau, etc.), c'était sur moi que ça tombait. "Les hommes c'est fait fort, ça peut en prendre".

    La goutte d'eau, c'est lorsqu'elle décidé que c'était acceptable de "gentiment" me tapper les fesses. Pour rire, bien sûr, le tout accompagné de blagues et de remarques bonenfant.

    La première fois, je n'ai rien dit, en me disant que ça pouvait être un simple écart sans suites. Puis la deuxième. La troisième fois, je me suis plaint au bureau des ressources humaines.

    Mal m'en prit. Vous savez ce qu'on m'a répondu ? Qu'il n'y avait rien là et que je n'avais pas d'allure de m'en plaindre; que ce faisant "j'instaurerais un climat de discorde". On m'a demandé au passage si j'étais homosexuel (ce qui serait, bien sûr!, la seule explication possible pour laquelle un homme n'aimerait pas se faire prendre les fesses sans son consentement par une femme) et on m'a fait clairement comprendre que, vu les relations haut placées de Madame (notamment son mari, également associé), si je décidais d'aller de l'avant dans ma démarche, je mettrait le cabinet en péril et ils nierait tout puis me "blacklisteraient".

    J'ai donc prit mon mal en patience. La chose s'est reproduite et je me suis tût, sans recours. J'ai fini mon stage pour avoir mon droit de pratique, et je suis parti voir ailleurs - à mon plus grand bonheur.

    Moralité: je ne pense pas que ça soit une question de sexe, mais bien de pouvoir.

    • SBS
      vous avez raison
      Vous avez raison. Certaines personnes profitent de leur position de pouvoir pour harceler ceux sur qui ils ont du pouvoir. Certains stagiaires dans votre position auraient acceptés avec grand plaisir ces remarques et gestes et c'est ce qui fait que c'est très difficile de se faire entendre lorsque comme vous, on trouve ces gestes forts déplacés. La solution réside presque toujours à changer de bureau.

  7. Anonyme
    Anonyme
    il y a 8 ans
    ouf
    Hommes ou femmes, tous peuvent vivre ces situations. Lorsque j'étais stagiaire et même après l'assermentation, je me faisais toujours demander de raccompagner les clients, de leur préparer du café, de faire des photocopies (devant les clients qui parfois ne se gênaient pas pour me demander des faveurs du genre) et bien d'autres choses, mais je me suis rendue compte que je n'étais pas la seule à vivre ça (d'anciens stagiaires/junior du cabinet femmes ou homme aussi).

    La solution est de quitter le cabinet... dire non n'est pas possible puisqu'on se fait ramasser assez solidement et on nous fait comprendre que la porte nous attend

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 8 ans
      Explications svp
      "Lorsque j'étais stagiaire et même après l'assermentation, je me faisais toujours demander de raccompagner les clients, de leur préparer du café, de faire des photocopies (devant les clients qui parfois ne se gênaient pas pour me demander des faveurs du genre)"

      Je vois la situation: une salle de conférence, un client, un senior et un junior. Durant l'entrevue, une photocopie doit être faite ou un café est offert au client... Qui va sortir de la salle? Le client? Le senior? Ou le stagiaire?

      Celui dont le client n'a pas retenu les services, évidemment! Le stagiaire. Quel est le problème?

    • SBS
      les premières années sont tough
      Il faut bien comprendre que les premières années en droit sont difficiles et qu'il faut faire preuve d'une grande humilité. Il y a une différence entre faire des photocopies pour les clients, les ramener à la réception (bonne occasion de les connaître en passant), aller chercher du café pour les clients (il n'y a rien de mal à offrir quelque chose à boire à ceux qui paient votre salaire et se faire harceler sexuellement.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 8 ans
      mais non
      le junior n'a pas à faire ça (en stage c'est vrai que les jeunes acceptent de faire n'importe quoi mais un avocat junior n'a pas à préparer un café). Les secrétaires ne sont jamais bien loin et sont payées pour effectuer ces tâches.

    • Anonyme
      Anonyme
      il y a 8 ans
      C'est pourtant clair
      L'adjointe est celle dont les services sont retenus spécifiquement pour les photocopies et le café. Le stagiaire ou la juniore devrait rester dans la salle de conférence et être mis de l'avant comme un membre de l'équipe de professionnel.

      Si vous êtes un senior j'espère simplement que vous n'agissez pas à titre de mentor. Ouf!

  8. Anonyme
    Anonyme
    il y a 8 ans
    Avocate
    En entrevue, on m'a demandé si j'avais des enfants parce que "si vous avez des obligations familiales vous ne vous sentirez pas heureuse avec l'horaire de notre cabinet".

    Plus tard, comme avocate dans un cabinet (pas le même), un des associés a dit à ma collègue qui était en train de mâcher un morceau de gâteau, devant TOUT LE MONDE, "enweille avale!!!", se trouvant bien comique.

    Ce ne sont que deux des 100000 exemples que je pourrais donner.

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